Salut Jim,
Je trouve que ton idée de faire une émission sur My Dinner with André tombe à point. Un film de deux heures avec deux gars qui se parlent dans un restaurant aurait du être la chose la plus pompeuse et statique du monde...et ça ne l'est pas, bizarrement. Je me suis par ailleurs rendus compte que toi et moi, on ne fait que ça tous les mercredis. Une masturbation intellectuelle de milieu de semaine. La formule n'est pas de moi. Elle vient d'une vieille psychologue bulgare qui m'accusait de faire ça à outrance...et elle avait raison.
Je suis fauché en ce moment, sans emploi, vaguement déprimé et c'est le film qu'il me fallait. Je n'ai pas du tout l'énergie pour faire une émission substantifique, surtout après avoir parlé les semaines précédentes avec autant de cynisme de sida, de nazisme, de torture et de cannibalisme. Je suis pour ainsi dire intellectuellement à sec. Je n'ai envie que de deux ou trois trucs: manger comme un porc, boire comme un trou et me mettre comme un lapin. Et me battre. J'aimerais cogner sur quelqu'un et me surprendre de le voir rétorquer et renchérir derechef. Des trucs de bases quoi.
J'ai fais la vaisselle tout à l'heure et ça m'a tellement emmerdé que je me suis branlé presque en même temps en pensant à un truc: une longue file d'attente où toutes les femmes que j'ai désiré (et détesté au point de les vouloir) me taillaient une pipe une après l'autre, machinalement, et me disaient avant de se passer le flambeau ce que je représentais pour elle. Anne terminait un blow-job incroyablement poisseux et sonore en me disant que j'étais "son plus doux déviant". Elle laissait place à Laurence qui me suçait avec ses magnifiques dents en me susurrant que j'étais "un grand cœur avec une petit bitte". Arborant des lulus de circonstance, Daphné me tète le gland avec sa petite bouche charnue en me disant qu'elle avait l'impression de pomper son père, "un hystérique qui parle trop mais qui la fait rire". Sandra m'avale jusqu'à la garde en me regardant, me suçant autant de la bouche que du regard, comme si c'était la dernière chose qu'elle devait faire de sa vie. Elle me dit que je suis "celui qui ne l'oubliera jamais". Pour Jacinthe, qui me rentre un doigt dans le rectum à sec en mordant ma verge, je suis "le gars à qui j'ai rentré un doigt dans le rectum à sec en mordant sa verge". Conservatrice et pleine de contradiction, la bouche tordue, on dirait que Caroline suce un cierge pour l'éteindre. Je suis celui qui "la dégoutait et l'allumait comme le crisse". Lucie, elle, ne me suce pas. Elle absorbe doucement mais profondément ma vie avec son souffle. Je suis "son meilleur ami et son grand amour". Joanie n'a pas de lèvres, un caractère explosif et une petit bouche de murène qu'elle serre avec une violence peu commune autour de mon frein. Elle me suce sans passion et dextérité. Je suis "le gars à qui j'ai fait fermer la gueule avec la mienne". Dans la file, il y a même un garçon avec une bouche sublime pour que je suis "le gros straight poilu et sexy que j'ai conquis"
Durant ce cortège, il va sans dire que je n'éjacule jamais. En fait, ce sont les commentaires entre chaque blow-jobs qui me stimulent le plus. Ce sont en quelque sorte des blow-jobs ontologiques. Je me sens tour à tour grand et petit, dur et mou. Je recommande l’exercice à tout le monde, en toute objectivité.
Bref.
Je ne pense pas pouvoir déjeuner comme à notre habitude avant notre émission. Je propose que nous déjeunions tout à l'heure en studio, avec un grand café. Comme nous n'aurons pas trop le temps de discuter avant, je propose d'emblée qu'on le fasse également en studio. En fait, je propose qu'on fasse notre version "live" de My dinner with André en parlant vaguement du film et en discutant tout simplement.
À tout à l'heure
Francis
Vous n'avez jamais été aussi beaux et touchants que dans cette émission du 15 juin. Merci pour votre excellent programme.
RépondreSupprimerSans que se soit un Twonky (mais il faudrait aussi trouver un nom pour ça) - je m'était toujours fait une idée sur ce film là qui est complétement fausse; étant donné la présence au générique de Wallace Shawn, compagnon de jeu du Géant Ferré dans The Princess Bride (1987), j'avais toujours assumé (faussement) que s'était une reconstitution douce-amère d'une soirée entre Shawn et Andre The Giant...
RépondreSupprimerA ma défense il semble bien y avoir un My Dinner with André the Giant (1997) (Short), mais quand même. Une fois de plus, la lanterne cinématographique de Bonhomme aura été éclairé par les antiquaire du 7ième!
Parce que cela dit, ça à l'air bon se souper avec André.