lundi 22 mars 2010

Notre émission du 22 mars: L'art de l'incipit au cinéma-Saul Bass et son héritage

Incipit (def): Première phrase d'une oeuvre narrative qui tente d'en donner le ton général.


Un crisse de bon incipit (Def. du 7ème): Premier moment d'une oeuvre narrative qui isole en quelques traits tout ce qui la constitue, le ton, l'histoire, le mood et qui fait qu'on se souvient de l'oeuvre à jamais et/ou que l'on se souvient au moins de l'intro si le film est vraiment ennuyant.
Si l'incipit littéraire est une micro-science étudiée avec passion, la livre sur la question complexe de l'incipit cinématographique reste à écrire (si vous connaissez un ouvrage essentiel sur le sujet, faites nous le savoir). On ne parle pas ici de simple analyse de début de film mais bien d'une évocation théorique de ses mécanismes. Comment évalue t-on un incipit de film? Le choix des couleurs? La musique et le rythme? La première parole du film, le premier son?
Cliquez sur l'image du haut pour voir l'héritage formel de cet incipit; 36 secondes de perfection
Cette semaine, le 7ème se penche confortablement sur la question et établie sa petite théorie. Nous n'allons pas ré-inventer la roue en cherchant des intros inconnues, bien au contraire (enfin si, un peu, à la toute fin). Nous considérerons l'héritage absolument démesuré laissé par Saul Bass. Au delà de ses magnifiques affiches et ses intros jazzées pour des films de Preminger et de Hitchcock, il ne faudrait pas oublier qu'il a inventé un type d'incipit qui tient de la virtuosité métonymique, d'un minimalisme parfaitement signifiant. Il est littéralement l'inventeur d'une nouvelle langue. Depuis, c'est une grammaire qui ne cesse de s'enrichir en se cachant derrière un masque de simplicité. L'Oscar bien mérité de LOGORAMA fait figure de consécration. Des nombreux flirts que l'histoire a fournis entre le jazz et le cinéma, Saul Bass fut un des plus habiles proxénètes. Intégrant les splendides designs des albums de jazz de l'époque, tout particulièrement ceux de Blue Note...
...sa signature est désormais, pour notre plus grand plaisir, absolument partout, des jaquettes de livres... ... jusqu'aux omniprésents pastiches, plutôt bien sentis la plupart du temps...











La première page de la run d'Alan Moore sur Swamp thing installe le ton de toute la série, celui de la déconstruction...


Il ne sera pas seulement question ici de design en mouvement, on le répète, mais simplement d'établir quelques balises autour de ce nouveau langage. La touche Saul Bass peut tout rendre inoubliable...y compris une trentaine de spoilers en une seule image! Pour nous écouter, comme toujours, on clique

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