dimanche 13 novembre 2011

Notre émission du 9 novembre: Death bed:the bed that eats-le chef d'oeuvre inconnu

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Cette semaine, le 7ème antiquaire vous fait visiter la section du lit.

Le lit.

Théâtre à la fois vaste et étouffant de nos plus grandes tragédies, de la naissance à la mort, du plaisir à la souffrance.

Le lit.

Une porte vers l'autre monde, peuplé à la fois d'anges et de démons. L'embarcation, le véhicule. Le mince voile, la large voile  dans lequel on se couche et se cache.

Le lit.

Avec ses monstres en dessous, Morphée au milieu et une foule au dessus.

Le lit au cinéma.

Endroit horrible oû les cauchemards prennent vie. La petite Regan Mcneil attachée. Jason Vorhees en dessous. Freddy Krueger dans le matelas. Les portes de l'enfer maculées  de  Hellraiser.
Espace d'exploration des fantasmes. Le monolithe de 2001, lit de camp de tous le genre humain.

Au cinéma, le lit n'est jamais simplement un lit. C'est encore et toujours le rideau du théâtre des rêves.
Il y a eu beaucoup de lit au cinéma, mais aucun de plus profond que le DEATH BED de George Barry.
Chef-d'oeuvre inconnu d'une surréalisme sans compromis, DEATH BED: THE BED THAT EATS fait avec le lit ce que L'ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD faisait pour la villa. Le film de Barry est sans aucun doute  la plus puissante méditation existante sur l'onirisme au cinéma: le montage elliptique et traversé de non-sequitur, la grinçante musique protoindustrielle, le jeu décalé des personnages, les couleurs rappelant le Bergman de CRIES AND WHISPERS.
Mais surtout, ce lit possédé d'un démon qui fut jadis un arbre et une brise, puni d'avoir trop aimé, qui mène une guerre à un esprit enfermé dans une peinture.
DEATH BED et son lit sans fond menant vers un enfer gastrique oû tout est digéré, les rêves, les gens et les aliments.
DEATH BED le chef d'oeuvre oublié d'un artiste consummé par ses propres cauchemars, une Gérard de Nerval de la pellicule.

3 commentaires:

  1. Mais mais mais, jamais entendu parlé de ce film. Et ça a l'air pas piqué des vers! Je te me download cette émission de ce pas pour mettre fin à ce manque de culture.
    MARSI de faire de nous du monde -sinon moins cave, ca c'est un projet de vie - du moins moins ignorants!

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  2. avec plaisir...cette découverte que m'a offert Jim est de taille: tout dans ce film "devait" être mauvais mais au delà de toute attente, quelque chose d'inspiré s'y manifeste tout de même, un surréalisme assez violent. au final, ca devient une méditation sur le sommeil et les songes. Une objet unique.

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  3. Après écoute de l’émission et même si je n'ai pas encore vu le film, ce qui ne saurait maintenant tarder, si les étoiles s'alignent,j'affirme que si la réalité de l'oeuvre arrive a la moitié de ce qui en a été dans l’émission, c'est une oeuvre d'art... d'art brut, possiblement, mais d'art pareil.
    Une note qui n'a pas été mentionné dans l’émission est que la croyance populaire veut que l'artiste maudit dont le fantôme narre le film serait l'illustrateur anglais Aubrey Beardsley (et proche d'Oscar Wilde), ce qui ajouterait a la symbolique du film.

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