C'est avec une frénésie à peine contenue que nous continuons cette semaine notre volet Blaxploitation. Ô comble de l'ironie, nous parlerons d'un réalisateur associé invariablement au genre...qui est blanc, qui ne s'intéressait pas vraiment au mouvement et qui se déclarait volontiers un réalisateur de série B! Si vous ne connaissez à peu près rien du bonhomme, cette émission sera pour vous une véritable révélation, c'est une promesse.
Le 7ème ne saurait vous dire si Jack Hill était un réalisateur conscient de l'énergie brut de ses créations. Est-il à classer dans la même catégorie que Roger Corman et Russ Meyer, des artistes qui créaient par impulsion, à l'instinct? Était-il conscient de son approche fusionnant les genres, à la Carpenter ou Verhoeven? Un bisseu de génie ou auteur involontaire? (-je me suis d'ailleurs posé la même question la semaine dernière par rapport à Gilles Carle...). La question a une certaine validité, mais le 7ème ne s'y attardera outre mesure. Pour nous, il fut question de vivre dans l'exaltation la plus totale l'oeuvre unique de Hill. Le plaisir de découvrir le triumvirat Pam-Jack-Sid (c'est Pam Grier et Sid Haig les aminches...) Quel bonheur!
C'est comme si Hill se trouvait perpétuellement à l'orée de la consécration; il aura fallu le retour au goût du jour de la Grindhouse culture et l'essoufflement du poste modernisme (bref, Tarantino est ses émules) pour que son oeuvre soit visitée avec un minimum sérieux. Si Hill est le grand maître incontesté de la blaxploitation, il serait injuste de l'isoler dans cette définition. Il est d'abord et avant tout un cinéaste de genre.
C'est ce genre de film qui force le cinéphile à dire : aaaahhhh shhhhiiit! Y'a au moins 42 films qui partent très clairement de là... Tarantino, of course. Wes Craven et Tobe Hooper. Rob Zombie au grand complet vient de ce film, à un tel point qu'il pourrait aisément être perçu comme l'ancêtre direct de House of a thousand corpses et Devil's reject.
Les imbéciles à la mémoire courte de ma génération ont tendance à estampiller l'épithète de culte à tous les films montrant un bout de sein. On trouve même des pitres qui pensent que classique est le bon qualificatif pour Matrix ou Snatch. Spider Baby est une film-culte au plus pur sens du terme. Il ne répond que de lui-même et chaque écoute est une redécouverte.
C'est un rejeton illégitime, improbable et difforme de What ever happened to Baby Jane? et Faster Pussy cat kill! kill!!! qui n'aurait jamais eu droit à la vénération de ses géniteurs.
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