jeudi 30 avril 2009

Choq.fm déménage...

Nous ferons donc relâche pendant trois petites semaines, de retour le 25 mai. Le temps de se refaire une petite beauté, t'vois. Ce blogue restera en activité pour toi, fidèle adepte. Viens là que je te réconforte.

Ahh. Tu vois. Ça va déjà mieux.

mardi 28 avril 2009

Notre émission du 29 avril, dernière de la saison:Bartabas et le cinéma équestre

POUR ÉCOUTER L'ÉMISSION CLIQUER ICI:
Clément Marty, dit Bartabas, n'est pas réalisateur de prime abord. Assez peu connu en Amérique, il est le metteur en scène d'un opéra équestre, Zingaro, dresseur de chevaux, cavalier, chevalier et chorégraphe. À l'instar d'un Robert Lepage qui aurait mis en scène tous les spectacles du Cirque du Soleil (pour la comparaison maladroite), il a tenté l'aventure du cinéma de manière complémentaire. Deux films seulement, Mazeppa et Chamane.



J'ai été confronté à l'inévitable nécessité de faire une émission sur ses deux films en participant à Écran Total et en constatant que Mazeppa s'était immiscé bien malgré moi dans la liste de mes dix films préférés. Cette émission me permettra de comprendre ma relation à ce film aux accents fortement greenaway-esque et à introduire les néophytes à l'oeuvre de cet immense personnage.


Au centre des deux films, il y évidemment le thème du cheval. Sounds boring? Ohhh fuck no. Voyez vous, je ne suis pas particulièrement fasciné par cet animal. En revanche, des artistes qui arrivent à te faire sentir les soubresauts de leur passion, leur obsession avec autant de violence...Bartabas a redéfini le rôle du cheval non pas comme objet de cinéma, mais comme acteur à part entière. Ses films sont à la hauteur de sa démesure.





Il n'est rien de moins qu'un virtuose et le cinéma n'a été qu'une excuse pour assouvir une passion beaucoup trop grande pour un seul médium. Son cheval, Zingaro. Une immense histoire d'amour. Mais trêve de superlatifs...l'émission en sera suffisamment gavée.


Au-delà des films de Bartabas, notre émission adressera aussi un thème unique, le cheval au cinéma. Ne vous inquiétez pas; nous ne parlerons pas de stars animalières ou de film de Robert Redford. Notre perspective sera assez...ludique. Tu nous écoutes ici.






Le 7ème embrasse Écran Total

Par le plus pur des hasards, deux émissions concernant le cinéma se côtoient à Choq.fm dans une totale complémentarité, sans jamais s'être rencontrées. Alors que nous avons des desseins d'archéologue cinéphilique, d'explorateur du passé, le gens d'Écran total sont résolument tournés vers l'avenir, voraces de découvertes. Espèce de jeune Bande des six contemporaine, il faut entendre Nicolas Krief, l'animateur remplissant la fonction de René Homier-Roy (mais straight, pas chauve, drôle, capable de partager un amour sincère pour Armageddon et La Règle du jeu à la fois) interagir avec Sabine Garcia en bonne Nathalie Petrowski (si elle était sexy, française, fan de giallo et de Bresson, elle aussi drôle et capable de te foutre des baffes...et tu en redemanderais!). Marie-Lise Rousseau, capable de médiation comme juste Suzanne Hébert le pouvait, Goran Bratic, totalement le Dany Laferrière en résidence, Guillaume Côté, débonnaire comme George-Hébert Germain et finalement Valérie Ouellet, une Marie-France Bazzo avec le oumph de Nelly Arcan (dont elle possède d'ailleurs un je-ne-sais-quoi de l'inflexion vocale, en plus articulée. Sorry Nelly). Du crisse de bon monde. Des vrais passionnés. Godspeed to you all!

Les grandes âmes de cinéphile d'Écran total ont courageusement déchirés le voile et nous ont invités à sortir de cette bulle où, avouons le, nous nous masturbons frénétiquement à chaque semaine, pour participer à une orgie intellectuelle d'une certaine envergure.

En effet, ils ont osé nous demander d'établir une liste de nos 10 films les plus importants, de même qu'à l'opiniâtre et pertinent programmateur du Festival Fantasia, Simon Laperrière et le réalisateur Rafaël Ouellet (hypnotisant cinéaste, dans ses films comme ses propos) . Apostolat terrifiant que voilà, mais nous nous sommes prêtés au jeu. Nous vous invitons à visiter le blogue d'Écran Total pour les listes complète, incluant celle des réalisateurs Paul Tana et Martin Laroche, et du journaliste Jozef Siroka. Toutes les listes sont fascinantes et nous vous invitons bien sur à écouter l'émission où nous en débattons tous ici-même.


Sinon, pour la postérité, voilà nos fatidiques listes, avec explications à l'appui:


Francis:

Les Enfants du Paradis par Marcel Carné (1945) Quand le cinéma devient pure poésie et que les passions humaines dans toute leur complexité sont disséquées. Pour moi, il est un sort, un rituel occulte. Quelque chose de profondément troublant y est exaltée. Je pense qu’une idée poignante, totale de la beauté et de l’art s’y trouve.Couvert ici.
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Seppuku par Masaki Kobayashi (1962) La dissection du langage, du pouvoir, du contrôle dans un huis clos étouffant, typiquement nippon, d’un noir et blanc cinglant. Le personnage le plus moralement immense du cinéma avec Atticus Finch. En terme de puissance brute, de grincement du cœur, c’est mon premier grand bouleversement. Ce film a fait de moi un meilleur cinéphile.
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2001: A Space Odyssey par Stanley Kubrick (1968) L’expérience de cinéma la plus absolue de ma vie. Rien ne pourra le déloger. À mon sens, c’est le film le plus important jamais fait et une œuvre d’art essentielle qui invite à la contemplation et au recueillement. Pour moi, le spectre complet de l’expérience humaine est contenu dans 2001 et avec lui le cinéma avait atteint son paroxysme.Couvert ici.
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Hour of the Wolf par Ingmar Bergman (1968) Mon préféré du réalisateur. Un film d’horreur total où les grands thèmes du maître sont déconstruits. Du Lynch avant l’heure; la folie, le mensonge de la réalité, l’Autre. Encore un film qui explore l’abysse comme seul le cinéma peut le faire.
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The Night Porter par Liliana Cavani (1974) Que l’horreur et le désir s’entremêlent si langoureusement dans un film, ça me sidère. Il m’a confirmé jusqu’à quel point le cinéphile est un voyeur qui vit pour explorer une obscurité où se cache des terribles beautés souterraines. En plus, c’est le seul univers féminin de ma liste. Avec Night Porter, j’apprenais à balancer mes propres zones d’ombre.Couvert avec pour d'amour ici même.
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Network par Sidney Lumet (1976) Aucun film ne m’a autant stimulé intellectuellement que celui-là. L’équilibre de tous les éléments permettant l’alchimie du cinéma y est aussi consternant que celui de Citizen Kane. J’aime que mon cinéma soit une bombe pleine de maximes inoubliables. Tellement visionnaire.
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The Last Wave par Peter Weir (1977) Quelque chose d’indicible se cache dans ce film : un ambiance chargée de désespoir. L’ancien, le primitif vient hanté le 7ème art. Le film me rend totalement inconfortable et hypnotisé. Tout y est tellement décalé. C’est un autre film profondément seul, mélancolique.
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Jacob’s Ladder par Adrian Lyne (1993) Aucun film ne m’a autant effrayé. Il me fait le même effet à ce jour. Je le considère parfait dans son horreur, mais profond et sage. Je trouve que l’expérience de ce film est si profonde que les cauchemars qui y sont exaltés se sont gravés en quelque part dans mes propres songes. Ce film me fait m’interrogé sur un mystère, parce que lui-même en possède une immense, celui de l’âme. Couvert ici en comparaison avec Carnival of souls.
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Mazeppa par Bartabas (1993)J’aime que ce film soit dans ma liste parce qu’il est le seul de cette nature et qu’il est profondément unique, au sens le plus absolu que peut prendre le mot. Une œuvre baroque et violente, faite par un non-réalisateur, inégale et chaotique, onirique. Son arrogance n’a d’égale que son élégance.
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Gummo par Harmony Korine (1997) Son effarante laideur en fait à mon avis un des plus importants films modernes. Il y avait une volonté d’aller dans une zone nouvelle avec ce film et de pousser l’enveloppe du répugnant, du régressif. Dans son nihilisme plein de puanteur, ce film est assez drôle. Il nous montre sans fard les petites merdes hurlantes que nous sommes et à quel point notre peur de la mort, de la solitude nous rend si pathétique que nous en devenons drôles.


Jim:

Les Enfants du Paradis par Marcel Carné (1946) Pour moi, Les enfants du Paradis, est le meilleur exemple d’une création artistique qui surpasse les limites de ce que l’on peut s’attendre dans l’homme. Écouter ce film est peu comme vivre une expérience condensée de tout ce qui à meilleur chez l’humain. C’est vrai, poétique, contestataire, introspectif, beau, drôle et charmant tout ensemble. C’est un miracle, vraiment le seul mot pour ce film : C’est un miracle cinématographique.

I Tre volti della paura (Black Sabbath) par Mario Bava (1963) L’ambiance, vraiment ici c’est l’ambiance. Mes deux prochains films sont aussi des éloges au minimalisme. Mario Bava, qui reste mon réalisateur préféré, fait un tout gigantesque avec un rien technique. Le film se déroule en trois histoires qui utilisent trois méthodes complètement différentes pour créer le suspense. Il remplit chaque espace de ses films avec des émotions. Parfois de l’inquiétude, parfois de la peur et même un humour autoréférentiel, Mario Bava peint son monde de sentiments humains, avec lesquels il joue continuellement. Un grand accomplissement.

Holy Mountain par Alejandro Jodorowsky (1973) Bon ici c’est très simple, Holy Mountain ne ressemble à rien d’autre en cinéma, absolument rien d’autre. Mystique, Philosophique, Expérimental et Transcendantal, Holy Mountain est complètement unique dans son genre. Que l’on aime ou l’on n’aime pas il est sans doute une des expériences cinématographiques les plus dépaysantes, mais il est aussi complètement conscient de ce qu’il est : un film.

Wicker Man par Robin Hardy (1973) Comment faire un film d’un genre particulier sans utiliser aucun de ses codes ? C’est avec Wicker Man que j’ai compris la force des films de genre, films que j’affectionne beaucoup depuis. Immensément créatif et personnel, Wicker Man apparaît comme un film seul contre tous. Païen à souhait et étrange comme deux mariachis qui ressuscitent un clown dans la rue, une vision d’un autre monde. Ce film est tellement étrange qu’ils ont trouvé une copie de la bobine coulée dans le béton d’un viaduc en Angleterre.

Network par Sydney Lumet (1976) Celui que je ne peux pas me tanner d’écouter, Network est pour moi l’incarnation complète de l’aspect visionnaire du cinéma. Il est un peu comme un 1984 cinématographique en plus d’être une des meilleures compositions scénaristiques jamais écrites. Le fait que Network soit si unique dans le canevas du cinéma mondial me fait comprendre, à chaque fois que je l’écoute, combien il est compliqué de faire un chef-d'œuvre au cinéma.

Crippled Avengers par Chang Cheh (1978) Celui-ci, ce n’est pas vraiment pour le film en soi même, mais plutôt parce que c’est le premier film du Kung-fu que j’ai vu au cinéma. C’était vraiment une découverte pour moi de comprendre que certains films brillent beaucoup plus fort sur grand écran. Je me suis rangé, avec les années, de l’opinion que tous les films de kung-fu devaient être vus sur grand écran.

S.T.A.L.K.E.R. par Andrei Tarkovsky (1979) Encore du minimalisme, mais cette fois-ci, en science-fiction, Tarkovsky crée un monde dans ce film qui n’existe pas sur pellicule, mais dans l’esprit des auditeurs. Il ne montre rien, mais crée un monde entier auquel nous devons ajouter notre imagination. On dit que le film est long et ennuyant, mais personnellement j’ai toujours vu S.T.A.L.K.E.R. comme étant un film qui donne autant que l’on offre.

Hudson Hawk par Michael Lehmann (1991) Un peu plus personnel ici, Hudson Hawk est pour moi un des meilleurs films éclatés qu’il existe. Il prédate Pulp Fiction dans le genre de film de braque étrange, aux personnages inquiétants et uniques, aux situations absurdes et avec un «coolness factor» vraiment élevé.

Primer par Shane Carruth (2004) Shane Carruth n’est pas réalisateur, il est astrophysicien, mais pour un film auquel il participera en tant que Réalisateur/Producteur/Scénariste/Acteur/Concepteur des théories de physique quantique du film et il dépasse 95% de la production filmique de l’année en terme de qualité. Il me fait souvent plaisir de voir des films qui sont clairement des expériences, des attentats, de faire quelque chose de différent. Pour moi, Primer est un grand film, qui tire du génie et qui transporte l’art cinématographique hors des sentiers battus.

The Fountain par Darren Aronofsky (2006) De l’émotion brute, brutale, incandescente. The Fountain est un des films qui fait enfler mon cœur d’une façon qu’aucun autre film n’a pu et ne pourra jamais faire. L’intimité du sujet et la quête que le réalisateur a dû mener pour compléter ce film. The Fountain m’a rappelé que des fois, les films sont des objets d’art que l’on doit faire pour le monde et non pas pour remplir des salles. Je suis complètement convaincu que ce film à aidé à rendre l’univers juste un peu plus beau.

vendredi 24 avril 2009

L' électrochoc des Titans...

Quelque chose de cosmique vient de se produire. Le temps s'est arrêté, la lumière s'est figée et les légendes ont mêlé leur sang. Thor VS Hercules? Pffff. Muhammad Ali VS Rocky Marciano? Done. Mon coeur de jeune homme a le sourire fendu jusqu'aux oreilles... Groovy.

mercredi 22 avril 2009

Notre émission du 22 avril: Un vrai film damné, The Devils de Ken Russell

POUR ÉCOUTER CETTE ÉMISSION, CLIQUER ICI

Rien de tel lorsqu'on commence une entrée de blog où il sera question en partie d'Oliver Reed que de le montrer dans une de ses légendaires frasques éthyliques, ne serait-ce que parce que c'est inévitable quand on parle de l'homme:

Voilà. C'est fait. Out of the way.

Nous en parlons de toute manière allègrement à l'émission cette semaine. Les fidèles du 7ème l'auront sans doute remarqué, il nous arrive souvent de parler de films qui ont une charge psycho-sexuelle évidente, que l'on dit controversés (ça arrive). Non seulement, ce type de cinéma nous plaît hautement, mais de plus, il génère la discussion philosophique et ça aussi, nous en sommes férus. Des films bouleversants, nous en avons donc couvert à profusion...

Mais rien n'aurait pu nous préparer au choc de The Devils. D'habitude, nous sommes familiers avec le film en question, mais cette fois-ci, le dépucelage a été d'une violence inégalée. Nous n'en savions presque rien, le film étant de toute manière introuvable sinon en version tristement censurée. Warner refuse de le sortir en DVD, malgré les pléthores de pétitions. Par je ne sais quelle sorcellerie, nous avons vu la version intégrale. Ooooooh l'engin maudit que voilà! La puissance de ce film, dans la feuille de route surprenante de Russell, est inouïe, démesurée, à l'instar de son interprète principal, Oliver Reed, dont c'est d'ailleurs la plus grande prestation. Voilà enfin un film qui mérite totalement l'épithète de controversé, bien que le terme soit faible...il est...possédé.

Il est inargumentable que tout britannique ayant eu la chance de voir en salle ce film en 71 a été stigmatisé à vie. Après une écoute seulement, il est on ne peut plus clair qu'un jeune Clive Barker, alors étudiant se préparant à faire ses premiers courts métrages, a trouvé sa voix en le regardant. La Genèse maudite de Hellraiser me semble indubitablement mais subtilement relié à The Devils, autant au niveau de certain thème que de son esthétique (et vous lisez actuellement les mots de fanatiques de Hellraiser, il vous suffira de lire cette entrée pour le constater). C'est une corrélation que nous avons fait brièvement dans l'émission et qui mérite d'être développée plus amplement ici même.


Le fétichisme des symboles religieux, la déviance hypocrite du pénitent sont omniprésents dans les deux films. Ne perdons pas de vue qu'à la base, le terme cénobite réfère au moine chrétien et que Barker a su brillamment pervertir (exalter?) la rigidité morbide de ces moines pour créer par inversion une nouvelle hégémonie de souffrance, un dogme démoniaque de la mortification. Mad Movies a couvert à merveille ce sujet dans ce brillant article. Des comparaisons s'imposent:



Le Père Mignon et Pinhead, pape de l'Enfer

-I want to hear your confession... (actual line)

-We want to hear him confess himself... (actual line)


La première apparition du Père Mignon à l'écran...
Depuis la sortie en Blue-ray du film, j'ai eu le plaisir de le voir avec une telle qualité d'image que des détails jamais perçus précédemment prenaient une évidence fabuleuse. Ceci par exemple:

L'oncle Frank a un autel de fortune dédié Salomé (c'est la tête de Saint Jean-Baptiste dans l'assiette les enfants!). Outre nous expliquer le type de fascination que se coltine Frank, le premier film de Clive Barker s'appelait Salomé. Plusieurs des thèmes de bases de Hellraiser s'y trouvaient déjà; le plaisir de la mortification, les excès où peuvent nous mener les obsessions...En l'occurrence, The Devils n'est rien de moins qu'une relecture du mythe de Salomé. Ces thèmes sont tous déjà bien perceptibles dès le début chez Clive Barker.


À gauche, vous pouvez voir une statue modifiée par Frank, annonçant déjà l'apparence qu'auront les Cénobites (s'en est littéralement un vrai, en plus!). Ironie puissante que voilà: le syncrétisme ravageur de la religion chrétienne retourné contre lui-même! Amen!


Les mêmes obsessions pour la symétrie étouffante, les angles contraignants, la balance entre le noir et le blanc, déjà présents dans un film étudiant de Barker The Forbidden, une sorte de proto Hellraiser...


Dans le cas ultime où vous seriez sceptique de nos analyses, on vous rappelle que Oliver Reed a joué dans ce film:

Pour nous écouter, c'est ici

dimanche 19 avril 2009

Geek Chronique no.0.5:Pull the switch Igor! (pourquoi il m'appelle Igor, ce savant fou? Je m'appelle Robert!)

Afin de me préparer pour notre émission sur le Hulk d'Ang Lee, j'ai regardé pour la première fois de ma vie tout les Frankensteins de la Universal, principale inspiration derrière le film. Quel plaisir... Les gens pensent que le Monstre ne peut être joué par quelqu'un d'autre que Boris Karloff. Il n'en est rien; Lon Chaney Jr est incroyable dans le rôle du monstre dans The Ghost of Frankenstein. Ceci dit, j'ai fait une découverte consternante. Il n'y a pas du tout de bossu servile s'appelant Igor dans aucun des films de Frankenstein. No joke. Le premier film à avoir fait ça, c'est la parodie de Mel Brooks Young Frankenstein avec Marty Feldman dans le rôle du pauvre bossu.
En outre, il y a bel et bien un bossu dans le premier film, mais il se nomme Fritz.

Le même comédien joue un autre bossu dans Bride of... qui s'appelle Karl. Ensuite, un personnage nommé Ygor joué par Bela Lugosi apparaît bel et bien dans les films suivants mais c'est un vilain gitan velu qui n'a rien à voir avec aucun scientifique fou, qui n'est pas bossu et qui est un méchant à part entière. Ce n'est pas un vulgaire serviteur: il est fourbe et contrôle le Monstre. (En passant, c'est dans ce film, Son of Frankenstein, que le Monstre porte son costume alternatif classique, la funky toge de laine...)

Le seul serviteur se nommant Igor assistant un scientifique fou semble venir de House of Wax, le remake de 53 où il y eu d'ailleurs confusion; c'était le nom du docteur dans l'original! En plus, ce n'était pas plus un bossu et il était joué par... Charles Bronson...Wow. Mon monde s'écroule!

Décidément, la confusion qu'a créé le mythe de Frankenstein est fascinante. On donne le nom du Docteur au Monstre, on créé le mythe de l'électricité comme méthode de création et tout le monde pense que c'est dans le roman de Shelley et on mélange les caractéristiques de 3 personnages ensemble pour créé un nouvel archétype. Finalement, c'est un délicieux cas de métonymie: tous les scientifiques fous feront un jour leur Frankenstein avec l'aide d'un Igor.

Waiting on The Road, down under...

En ce qui me concerne, THE PROPOSITION est le grand western du 21ième siècle. Sa balance délicate entre la dévastation et la douceur, la mélancolie qu'arrive à convier Nick Cave, autant à travers les dialogues que la musique, sa violence crépusculaire. Le simple fait qu'il est un genre a lui seul, ni Western classique, ni tout à fait spaghetti. Pour les yeux de Danny Huston, luisant de peine devant l'horreur, comme le colonel Kutz.
Que ce soit les braves gens derrière ce film qui font l'adaptation de The Road, le pulitzer de Cormac McCarthy, tient de la sorcellerie. Le mariage est parfait. Il fallait quelqu'un qui possède un sens inné des codes du western pour le faire. Il fallait que le film acquiesce une filiation bien précise, celle-là:

Yup. Done deal.

mercredi 15 avril 2009

Geek Chronique no.0.4:Nostalgie 80 geek chic pour les nuls: She-hulk-Le Film

Puisqu'on traite de Hulk cette semaine...Vous souvenez vous, en 86-87, pendant un mois non-stop, les geeks se sont graissés le salami sur les photos promotionnelles d'un potentiel film de She-hulk qui aurait mis en vedette Brigitte "elle est immense cette grande salope" Nielsen?
Si ce n'est pas votre cas, vous ne savez pas ce que vous avez manqué et je vous encourage tout de go à le faire en zieutant ces clichés absolument géniaux qui ont eu le temps de re-re-devenir à la mode...la preuve que les geeks ont highjacké la culture de masse solidement....Moi, mon petit Kirk en col roulé aime beaucoup cette femme verte! -She's... too much of a woman... to ignore.

"I'm your Venus, I'm your fire, your deSIre..."

Ça fait beaucoup plus Hulkerella que She-hulk mais bon...Barbarella Vs Hulkerella Vs Vampirella Vs Milli Vanelli . (Maintenant que j'y pense, dans un monde parallèle où des gouines auraient pris le contrôle du monde, le groupe s'appellerait surement...Moka Vanilla!)

mardi 14 avril 2009

Notre émission du 15 avril: Un grand incompris, le HULK d'Ang Lee

Pour écouter directement notre émission sans lire notre putain de papier pertinent, cliquez sur ici

Don't make him Ang Lee...you won't like him when he's Ang Lee. Really?


Cette semaine à l'émission, nous dérogerons de nos règles habituelles. Pour le première fois depuis trois ans, nous parlerons d'un film récent. Certain d'entre vous se demanderons pourquoi nous avons arrêté notre choix sur le HULK d'Ang Lee. En effet, il y a eu plusieurs film ces 20 dernières années autrement plus importants que celui-là pas vrai? Oui oui. Peut-être. Ceci dit, l'importance de ce que représente HULK dans le monde cinématographique actuel semble avoir échappé à une masse considérable de gens *une masse énorme en fait*. Alors que nous sommes en plein milieu d'un zeitgeist de films adaptés de bédé (la France et le Japon n'y font pas exception), en tant qu'initiateur, HULK était peut-être un peu trop incroyable. Les cinéphiles, les bédéphiles, les geeks, les aficionados de culture pop, même ceux qui font partie de tous ces groupes à la fois ne semblent pas avoir apprécié la richesse de ce qui est selon nous LE grand film de comic de la décennie. Il serait facile de dire qu'il était trop en avance sur son époque, mais la situation est bien plus complexe que ça. Le film était littéralement visionnaire, rien de moins (ceux qui trouve qu'on en mène large...écoutez nous ici, vous n'allez pas en revenir) et il semble temps pour nous de le sacraliser comme il se doit, au nom du cinoche, de la bédé et de tous les geeks. Vous êtes tous pardonnés...vous ne saviez pas ce que vous faisiez.

Ceci dit, pour tout l'amour que le 7ème possède pour HULK, on aime bien qu'il occupe cette position d'incompris. Ironie sublime, le film est devenu comme le personnage lui-même, victime de l'incompréhension des gens, de leur insensibilité. Bref, notre émission entend bien lui rendre justice.
Les images qui suivent forment une espèce de document visuel accompagnant notre émission, prouvant comment le film fait brillamment la conjugaison entre la mythologie classique, celle du cinéma et du comic.

En Atlas moderne...


Forcé aux Travaux...


La belle et la bête à travers les âges
La figure paternelle foudroyante
Et bien évidemment, le drame familial entre le père et son fils doit se jouer sur une scène dénudé, semblable à celles de l'Antiquité, vide sinon pour les lumières et les deux comédiens qui déclament exagérément leur texte devant un public de militaires. Comme si on avait amalgamé les constituantes d'une mise en scène expérimentale de Sophocle avec des contraptions de Sci-fi kitsch comme savait les faire Jack Kirby! Coinvaincu?