mardi 30 juin 2009

Notre émission du 1er Juillet: Ces grands films qui n'existent pas

Pour écouter cette émission, cliquer ici...
(Queen Keely, film inachevé d'Éric Von Stroheim. La version finale aurait été quatre heures)


Il fut un temps pas si lointain où Avatar de James Cameron était considéré comme une légende, un film rêvé qui ne se concrétiserait jamais. Il en fut de même avec la suite informelle de El Topo d'Alejandro Jodorowski, devenu depuis KingShot (pour finalement laissé place à La Dance de la réalité).

C'est en faisant cette réflexion que le 7ème vous a préparé une émission spéciale sur les grands films mythiques qui ont presque existés, n'ont pas été terminés, sont morts après leur premier souffle ou après longue haleine. À la manière d'un Six degrees of separation, on vous passe en revue les faits saillants des plus importants.

Orson Welles et ses quichottesques entreprises...
...du fantasme de son Heart of Darkness jusqu'au semi-canular de Mark Millar digne de...Orson Welles justement, à propos de son Bat-man...(voire la délicieuse bande-annonce pastichée ci-dessous)



...peut-être le plus grand projet avorté de l'histoire du cinéma, le Napoleon de Kubrick, dont les pages de préparation s'approchent du million...
...jusqu'aux idées préconcues ridicules de trop de gens sur le chef d'oeuvre qu'est A.I.

La saga d'une décennie qu'est le Dune de Jodorowski, avec ses nombreux et glorieux vestiges allant des designs du bédéiste Moebius...
...jusqu'à ceux de H.R Giger pour la planète, l'architecture et les artefacts des Harkonnens...

...une saga qui culmine malgré elle jusqu'à la fable religieuse qu'aurait été le Alien 3 de Vincent Ward, avec sa cathédrale-satellite en bois où Ripley fait office de Jeanne d'Arc...
...le film-somme de Hitchcock, Kaleidoscope, qui aurait été en avance de plusieurs décennies (du coup, il aurait été de plus en plus proche de Mario Bava)...
...en terminant avec les nombreux ratages de Terry Gilliam et David Lynch, dont vous pouvez lire le scénario du mystérieux Ronnie Rocket ici-même. Pour nous écouter, comme toujours, c'est ici les aminches...

lundi 29 juin 2009

Ladies and Gentlemen, Shintaro Katsu, Katsushin pour les intimes

J'aime tellement cette homme. J'aime son visage, ses yeux tristes et sa voix profonde. Écoutez cette manière élégante qu'il a de se laisser devenir Zatoichi en susurrant la chanson thème. Cette homme est d'une chaleur immense. Goosebumps man...

dimanche 28 juin 2009

Par la Malicia de Nana Buluku...

Depuis quelques années, le 7ème développe avec beaucoup de passion un projet de bande dessinée qui est totalement terminée à l'écriture, mais qui n'arrive pas à exister au dessin. Vaste saga (je ne mâche pas mes mots hein?) martiale se déroulant au 17ème siècle et mettant en scène une poignée de combattants de toutes les disciplines du monde, allant d'un guerrier maori monstrueux et simplet, un aborigène cannibale, un highlander psychopathe, un mousquetaire déchu, à un descendant de Shaka Zulu et j'en passe, si le sujet est assez convenu, l'exécution prévue du projet aurait été assez innovatrice.

Les années passent et à ma grande tristesse, je vois mon concept se manifester de toutes parts; de plus en plus de film mettant en vedette des arts martiaux peu vus à l'écran, comme le Silat et l'Escrima, des émissions de télé ou samouraïs affrontent vikings...

Une des histoires dont je suis le plus fier met en vedette une personnage se voulant le créateur involontaire de la danse martiale qu'est la capoeira. Comme c'est un art n'ayant malheureusement pas eu la consécration qu'il mérite au grand écran, j'avais prévu une histoire tragique, pleine de pathos et de mysticisme, assez cinématographique.

Je viens de prendre connaissance d'un film qui sort bientôt au Brésil et qui m'a tout l'air, si on se fit à la somptueuse bande-annonce, d'être le film de la consécration, Besouro. Ceci dit, malgré ma hâte, je suis soudain saisi d'une grande angoisse. Ni voyez là aucune prétention de ma part mais on dirait presque la bande-annonce de mon histoire. J'y retrouve beaucoup d'éléments familiers.

Soyez libre de comparer les deux, si vous en avez l'intérêt. Je vous laisse avec le synopsis de mon personnage et la bande-annonce juste en dessous. Je suis déchiré entre la joie et la mélancolie.


(le design du personnage et de Martin Daraiche, un brillant artiste dont vous pouvez consulter le blog ici même)

CAPO Inventeur de la capoeira

Bref historique:

Dans un pays africain non nommé (Angola), aux abords d’un village essentiellement agricole, un villageois africain chante. C’est soir de fête et les dieux sont contents. Capo est le poète du village, celui qui danse et chante le mieux. Sa femme et ses enfants l’admirent.
C’est en plein milieu de cette fête que des conquistadores portugais débarquent. Ils mettent le village à feux et à sang. Capo se réveille avec les siens, enchaînés dans le fond d’une cale de navire. Tous les membres de sa famille sont manquants. Personne dans le bateau ne semble savoir ce qu’ils ont fait d’eux.
La traversée sera rude. La plupart des passagers mourront du Scorbut. Mais pas Capo. Capo prie les dieux de son peuple, il les supplie d’une rage sourde de le laisser en vie jusqu’à ce qu’il sache ce qu’il est advenu de sa famille. Il chante constamment, des vieux chants oubliés et douloureux.
Régulièrement, effrayé par les supplications de Capo, des marins descendent et le battent jusqu’au seuil de la mort. De bel africain au corps lisse, aux cheveux crépus, aux petits yeux souriants, Capo devient un squelette édenté avec des petits dreds et des yeux ébahis, plein de folie. Mais il ne cesse de chanter. Quand les Portugais font débarquer Capo et la dizaine de survivant sur une centaine de kidnappés, ils sont tous malades et cadavériques. Tous excepté Capo. Rachitique, décharné, il se tient néanmoins debout, solide. Et il chante.
Capo est vendu comme esclave, ainsi que plusieurs des siens; ils travailleront dans les plantations de coton, de café et de tabac, vêtus de rien de moins que des pantalons du jute relié d’une corde grossière. Plusieurs années durant, ils travaillent, mais il ne cesse de chanter. Les plantations où il travaille ont mauvaise réputation; si les récoltes sont miraculeuses, d’étranges infortunes arrivent aux propriétaires. Des maladies, des conflits...
Les chants de Capo se font plus énergiques, ils se teintent de portugais. Les autres chantent avec lui pendant les longues heures de travail. Le soir venu, Capo danse langoureusement, des mouvements qui évoque ceux de chez lui mais qui sont désormais plein de lentes et puissantes contorsions. Le corps de Capo a changé; s’il a tout conservé de sa maigreur osseuse, comme le souvenir stigmatisé d’une trop intense souffrance, il est désormais plein de muscles longs et noueux .Ses dreds descendent jusqu’au milieu de son dos. Une barbe couvre sont visage. Ses yeux sont fixes; on y discerne rien d’autre que de la patience et de la détermination.
Et puis un jour, sans avertissement, Capo traverse le champ où il travaille depuis si longtemps en psalmodiant ses chansons, et en faisant cette danse si particulière, il abat le surveillant des plantations à coup de machette.
Des chants s’élèvent; les autres empoignent leurs machettes et entonnent bruyamment les chants de Capo. La plantation est mise en feu et à sang dans une réverbération parfaite et absolue du massacre des gens du village de Capo. Capo, le grand coq, pleure sourdement, il y a eu trop de violence dans sa vie. Lui et sa bande s’échappent dans la jungle. Ils arrivent dans des Quilombos, des petites communautés clandestines formées par des esclaves évadés. Capo édifie son propre quilombo où ils retrouvent fondamentalement la vie qu’il menait en Afrique. Mais maintenant, les danses qu’il effectue sont guerrières, pleines de mélancolie. Les membres du Quilombos les pratiquent en groupe, en cercle, au rythme des chants. Cette danse mystérieuse fera vite le tour de nombreux quilombos. Jusqu’à ce que Capo rencontre Ali, vieil africain déplaisant et baveux. Le vieil homme trouve que la danse de Capo est une fadaise qui ne sert à rien d’autre qu’à contourner l’existence sans jamais l’affronter. Cette danse a la souplesse mais pas la Grâce pour en faire un art de guerre. Capo ne veut pas en faire un art violent. Il veut trouver la paix.
Ce sera impossible. Une nuit, des centaines de mercenaires portugais attaquent les quilombos, violent et tuent tout ce qui tombe sur eux. Capo survit, le visage ensanglanté, là où l’herbe est courte . Il cherche à retrouver Ali. Il a besoin de conseil. Il sait que la violence le suivra à jamais. Il le cherche longtemps sans le trouver, il finit même par douter de son existence. Une nuit, il entend dans la jungle une musique étrange. C’est le son du berimbau , l’étrange instrument du vieil Ali. Le vieux savait évidemment que Capo le trouverait. Il le supplie de l’aider à trouver la voie. Ali l’initie aux secrets les plus intimes du Cadomblé, la magie noire. Il explique à Capo qu’il a toujours été près des divinités, mais qu’il ne savait pas les écouter. Il y parviendra au son métallique du berimbau. Dans une transe inquiétante, Capo entre en contact avec Nana Buluku, déesse androgyne, montée sur un gigantesque coq. Il lui demande si sa famille est encore vivante. Elle lui confirme que oui et qu’elle ne se trouve pas très loin.
Mais elle lui dit qu’il ne faut pas qu’il les recherche. Capo refuse. La déesse lui fait comprendre que Capo lui-même lui avait demandé voilà plusieurs années de le garder en vie jusqu’à ce qu’il sache ce qui était advenu de sa famille. Maintenant qu’il le sait, il ne doit pas chercher à les retrouver. Capo dit qu’il ne pourra faire autrement. Déçue, elle lui donne un oeuf. Elle lui dit que le temps venu, cet oeuf incassable se brisera et il y trouvera un signe lui permettant de savoir la voie à suivre.
Quand il revient de transe, il sait ce qu’il a à faire. Il explique à Ali que Nana Buluku veut qu’il redevienne esclave pour infiltrer les plantations et enseigner à tous sa danse de la guerre, ce qui est évidemment faux. C’est à ce moment que l’oeuf casse. À l’intérieur se trouve un scarabée, porteur de la Malicia, cet art de la ruse que pratiquent les brésiliens ; La Capoeira est née. Elle sera danse de la malice, des joueurs de tour, des menteurs joyeux.
Capo retourne aux plantations. Ils enseignent à tous la capoeira.
Les années passent. Dans une des plantations où il travaille, un propriétaire terrien, qui a réputation d’être de meilleur tempérament que la majorité des propriétaires d’esclaves, reconnaît en Capo un chef naturel d’une grande intelligence. Il lui propose de lui acheter sa liberté et une éducation. Capo lui dit qu’il y réfléchira. Il invite néanmoins Capo à manger avec lui et rencontrer sa famille. Il accepte.
COUP DE THÉÂTRE: l”homme a épousé et élevé une africaine. Il a eu des enfants avec elle. Et cette femme n’est nul autre que la femme de Capo. ET ELLE NE LE RECONNAÎT PAS. Capo n’a plus rien à voir avec l’homme qu’il était. Il la reconnaît tout de suite. Elle est belle, heureuse. La Malicia de Nana buluku? Capo ne sait pas. Ça n’a pas vraiment d’importance.
Il va rejoindre Ali dans la jungle. Et à mesure que les années passeront, les gens qui viendront les rejoindre pour apprendre la Malicia, le Makulele et la Capoeira se multiplierons. Plus personne ne les attaquera. Cette jungle sera reconnue dans tout le Brésil comme un endroit inattaquable et sacré.
C’est par les voies de cette même réputation que le guerrier tibétain Ng ira le chercher dans la jungle.
Capo acceptera le défi, reconnaissant en Ng quelqu’un dont la Malicia surpasse la sienne.

Description physique:

Au début, Capo est mince et avec une musculature simple de travailleur, un petit ventre. Il est extrêmement souriant. Ses cheveux sont courts et crépus. Ses yeux sont petits et rieurs. Son visage est rond. Il a un gros nez épaté (écrasé). Il porte simplement un pagne, quelque bracelet, un bandeau, un collier avec des pierres.
Le portrait complet et cliché du bon africain souriant. Tout chez lui hurle sa naïveté. Je pense plus particulièrement au comédien Harold Perineau (le Black dans la série “Lost”, que j’envisageais avant d’avoir vu la série; c’est beaucoup plus son personnage dans “The Matrix” qui me vient à l’esprit).
Mais son évolution graduelle va modifier son anatomie. Son visage devient sec, angulaire, ses joues creuses. Ses yeux ne sont plus rieurs. Ils sont grands et fixes, pas méchants ni bons, juste déterminés. Il a des longs dreds bien épais qu’il n’attache que pour combattre. Il porte la barbe. On voit ses côtes et il est maintenant, plus maigre que mince, mais sa musculature est découpée au possible, plus que tout autre personnage particulièrement l’autre personnage noir le roi ZULU. Son anatomie ressemble à celle de Miliritbi, mais elle est plus longue et osseuse. Le dessin plus détaillé et carré.
En aucun cas il ne devra faire Black from the Ghetto ou Guerrier africain. Disons qu’il ressemblera à un africain stéréotypé de bédé européenne (Tintin au Congo), sans exploitation exagérée des traits, pour ensuite devenir un Rasta man famélique.
Il porte une culotte de jute, des sandales et parfois une espèce de petit gilet qui exhibe son torse nu.
Il porte au coup en guise de pendentif le scarabée de Nana.
Il est absolument nécessaire de séparer drastiquement l’apparence de Capo et de Zulu.


(Dites? Vous connaissez un dessinateur prêt à se mouiller à mon histoire?)

Pour les simples fanatiques de capoeira qui n'ont rien à foutre de mon texte, je recommande les prouesses impossibles de Lateef Crowder (le capoerista qui affronte Tony Jaa dans Tom Yum Goong) dans le vidéo qui suit, c'est pas humain:

samedi 27 juin 2009

Pochette poche

Les Saw, c'est de la merde confirmée et vous pouvez arrêter de les regarder. Vous n'êtes pas forcé d'écouter le 3 autres qui sortirons. Sérieusement. D'ailleurs, l'amiral Ackbar vous avait averti de manière subliminale sur la pochette du dernier film...

jeudi 25 juin 2009

Ce soir, je suis Mister Lonely...

Une des plus sidérantes étrangetés du 7ème antiquaire et de son mandat cherchant à couvrir des films de plus de vingt ans, c'est qu'à plus d'une reprise, en préparant une émission ou simplement en faisant mes devoirs de cinéphage, quelqu'un ayant participé au film meurt. Ces déplaisantes synchronicités se multiplient à une vitesse alarmante. Ricardo Montalban est mort le jour même où j'écoutais Space seed, l'épisode de Star Trek il jouait Khan. Patrick Mcgoohan est suivant alors que nous préparions notre émission sur son film de Walt Disney, The Three Lives of Thomasina . Je termine la lecture de Cat's Craddle et quand je ferme le bouquin, je vais sur Internet pour lire des informations sur Kurt Vonnegut Jr... pour apprendre qu'il est mort pendant que je terminais la lecture. John Phillip Law meurt quelque jours après notre émission sur Barbarella. Bergman et Antonioni le même jour. Occasionnellement, faire cette émission convie à une certaine mélancolie, un peu comme si le party le plus hallucinant du monde se vidait peu à peu de ses plus grands fêtards.

Au moment où vous lisez ceci, je termine l'écoute du troisième film de Harmony Korine, Mister Lonely. Ça fait presque un an qu'il attend sur le coin de ma table que je le regarde. La raison? Voilà deux semaines, le 7ème a fait une émission sur un de ses films préférés, Gummo, écouté d'ailleurs en rafale au moins cinq fois. Ce qui m'a évidemment foutu le coup de pied au cul nécessaire pour enfin donner une chance à son film de la maturité. Après tout, un film sur un personnificateur de Michael Jackson qui s'éprend d'une fausse Marylin Monroe, la prémisse à elle seule vaut bien le détour hein?

Quand le film se termine, j'ai un vague à l'âme énorme. Je me demande si le personnage de Diego Luna est si seul précisément parce qu'il personnifie quelqu'un qui est encore vivant. Les autres personificateurs vivant dans la commune peuvent se permettre d'incarner pleinement leur héros parce ces derniers font désormais partis de la légende. En ce sens, ils sont habités, possédés, chevauchés par la légende.
Je me prend à penser à Michael Jackson, à tous les bons souvenirs associés à sa musique et question de combattre ce vague à l'âme que m'a laissé le film, je vais regarder le clip de Scream avec lui et sa soeur sur Youtube, un des vidéos les plus hallucinants de tous les temps, à mon humble avis. Ce qui me donne envie d'aller lire son entrée de Wikipedia, question de voir ce qui se passe avec le Peter Pan de la Pop.

Je crois évidemment à une erreur ou à une blague quand je lie qu'il est mort d'un crise cardiaque. Je me dis que sa mort sera aussi immense que celle de Marylin Monroe, justement...J'ouvre la page d'accueil de Yahoo, pour être bien certain.

Et paf. Un immense froid dans le dos.

Il y a de ces coïncidences qui rendent le monde un peu plus angoissant. Le party se termine bel et bien. Il y en aura d'autre, bien sur, mais mon party se termine de plus en plus vite.


Ce soir, Mister Lonely, c'est moi...

La ligne qui suivra est spontanée et je sais que le cerveau collectif la psalmodiera sans concertation, sans communication virale, sans échange mémique, parce que c'est une évidence, une nécessité, une marque d'affection;


The king of Pop is dead. Pop...Long Live the King...


mercredi 24 juin 2009

Geek Chronique de la Saint-Jean: Un Fnord sur les deux Solitudes

Le 7ème a la même fascination pour les Fnords de pochettes de film que pour ceux se tapissant dans les oeuvres. Selon nous, plus la pochette d'un film vous semblera banale et laide, plus elle est significative de quelque chose d'important, d'insidieux. Elle contient des vérités énormes sur nos sociétés tout en feignant l'innocence la plus totale, vous laissant croire à votre propre libre arbitre. Mais ne vous leurrez pas: une pochette n'est pas qu'un efficace moyen de promotion, c'est un outil idéologique violent cherchant à maintenir un certain statu quo dans vos cervelets, camarade, à votre insu bien sur. Il n'est pas question ici de conspiration à la mords moi le noeud, mais de simple utilisation de symboles puissants encourageant à la fois la vente d'un produit et d'idées. La plus grande réussite de toute compagnie, c'est de vous faire croire que ce constat est ridicule et parano. Un exemple hautement approprié et bien local:
Deux films de guerre sortis à quelques mois de distance l'un de l'autre. L'un est canadien, l'autre est québécois. Ce que ces pochettes disent des deux Solitudes est terriblement pertinent. Au delà du fait que le canadien est une grosse production grand public (c'est le film canadien le plus coûteux de tous les temps) et que le québécois est un film d'auteur (premier long métrage d'un jeune à peine sortie de l'UQAM), les pochettes sont pratiquement identiques. La police est sensiblement la même, les couleurs sont dorées cuivrées et évoquent une photographie ancienne. Les deux scènes dépeintes sur les pochettes sont crépusculaires et la faible luminosité semble provenir des amants (pays?) déchirés. La pâmoison des amants est presque identique, on devine que c'est la caresse avant un douloureux départ, mais ces départs ne sont pas les mêmes. C'est dans les détails que ça devient intéressant...


Dans Passchendaele, c'est l'appel au patriotisme canadien qui est exalté. Les soldats s'en vont bravement et lentement au combat, leurs silhouettes sont funestes, bergmaniennes et cette impression est accentuée pas leur déplacement vers la gauche, sorte de mouvement résigné mais nécessaire vers l'arrière, en pente descendante qui plus est. Il pleut à torrent sur les amants qui sont au dessus du ciel couvert et les soldats sont miroités par l'eau. Dans cette pochette, tout pleure le sacrifice de ces braves soldats canadiens. Le soldat est joué par un canadien, la femme par une québécoise; l'unité nationale est maintenue. Un petit tagline bien blockbuster pour scander le tout et voilà... Le message: la fierté d'être canadien, nation ayant participée au grand combat, ayant fait sacrifice.
La pochette de Le Déserteur nous montre un homme fuyant, mais c'est une fuite vers l'avant, à droite, bien volontaire. Là où le Canadien se sacrifie, marche et participe, le Québécois se sépare, court et fuit. Ses aspirations sont les mêmes (on veut rester avec sa blonde), mais ses convictions sont différentes. Il ne va pas à la guerre, son combat est ailleurs. Les autorités canadiennes expulsant les soldats vers la gauche dans Passchendaele poursuivent un déserteur vers la droite. Il fuit dans les bois riches et touffus, lieu de fertilité, en opposition au funeste décor de l'autre pochette. Subtilement, une exaltation "familiale" (pour ne pas dire carrément consanguine) typiquement québécoise est créée par la présence d'un acteur étant le fils ET ayant le nom composé des deux autres comédiens à droite. Un Québec tissé serré ça monsieur! Et le nom de Raymond Cloutier au beau milieu, position hautement appropriée. Pas de tagline américanisant sur la pochette, mais une simple critique . Le message: Le Québec ne se considère pas canadien, ses combats seront chez lui, en famille, ou ne le seront pas du tout.

Une pochette n'est jamais qu'une pochette les amis. Ce sont des idées. Et pour le meilleur et le pire, c'est avec des idées que l'on dirige un peuple dans la direction voulue.

mardi 23 juin 2009

Notre émission du 23 juin: Péplum-Power-Les Titans VS Amazons and Supermen!!!



Quoi de mieux pour célébrer la fête nationale que de parler de film de Gladiateur italien n'est-ce pas? C'est entendu non? C'est un concept, bon!Aujourd'hui, les aminches, nous avons une grosse gâterie pour vous. On vous parle de Péplum, de films d'épées et de sandales italiens. Malheureusement assez difficile à trouver chez nous, c'est un genre cinématographique hautement réjouissant qui gagne à être connu, ne serait-ce que parce qu'il fait un retour remarqué dans les superproductions américaines de la dernière décennie.
Arrivano i titani AKA Les Titans, De Ducio Tessari avec Giuliano Gemma.

Tabarnac de découverte! Rien à envier à Terry Gilliam ou Peter Jackson. Pas un temps mort, de l'action, de l'humour à revendre, tout ça avec une très grande finesse. Le film est comme son splendide interprète, Giuliano Gemma. Une Vrai bombe. Slick. Huilé pour TON plaisir.
Un esprit vif, séducteur comme c'est pas permis, athlète incomparable; tu regardes le film, tu as à nouveau 8 ans!!!


Et c'est foutrement sexy un péplum! D'emblé parce que tout y est assumé: la virilité, la romance, les corps à moitié nus, les scènes de castagnes s'approchant du slapstick (Pas de Pépla, pas de Ray Harryhausen, pas de Sam Raimi les copains.). Le héros peu à peine courir dans les rues sans croiser un voluptueux corps en pâmoison devant ses exploits.


Exemple. À droite. (Comme si tu pouvais manquer ça...)
Et parfois, sans crier gare, entre deux scènes de baffes, on voit une fille faire ça...

Et d'autre fois, on voit des gladiateurs sympathiser de la sorte...


...et on ne me fera pas croire que cette poignée de main virile n'a pas inspirée John Mctiernan pour le classique allez sert moi la pince, tapette entre Ahnuld et Carl Weathers dans Predator (Les gladiateur noir, Serge Nubret, fut un adversaire de taille pour Arnie dans le circuit culturiste, par ailleurs...)
Bref, vive Les Titans!





AH!






Ensuite, on vous entretient sur Superuomini, superdonne, superbotte aka Amazons Against Superman AKA Super Stooges vs the Wonder Women AKA Three Fantastic Superman.



Ça, c'est une autre paires de manches, ou plutôt un caleçon bien beurré de traces de breaks, horrible mais captivant à la fois. Un film si atroce, si irritant, si insupportablement mauvais qu'il en devient unique et attachant. Le pire de ce que le péplum peut vous offrir mais d'une manière hybride et déformée implorant involontairement l'affection! Comme le disait si sagement feu ma matante; din fois, du bon béloné routi, c'est ben meilleur qu'un steak!! (Voilà pour la valorisation patriotique).




Au menu...
...Moog, un super guerrier africain qui a un Super Rot...

...Chung, un guerrier chinois feufi pas impressionnant qui ressemble à Sulu sur le GHB...

...Darma, le héros du film, genre de Santo-Zorro-Batman italien qui a le pouvoir de...bondir comme un osti de niochon, incluant à reculons, avec des effets sonores en prime!


Ils affrontent un régime totalitaire de sexys amazones comme elle...


Gros fun noir.


lundi 22 juin 2009

Creeeeeeeeeepy...

Burton-Depp-Bonham Carter sur Alice in Wonderland me semble une évidence, à un tel point que j'avais oublié que pour toutes ses explorations poético-gothiques à la Bava- Hammer style en noir et blanc technicolor pour enfants de 30 ans amants de l'automutilation, Tim Burton peut faire du stock particulièrement freaky...mais ça, c'est juste pas correct...
Godammit this is freaky!! Mais plus freaky encore, c'est d'apprendre que Matt Lucas, le génie derrière Little Britain, sera Tweedledee ET Tweedledum!!! Tellement de degrés...

lundi 15 juin 2009

Notre émission du 17 juin: Les gros seins, au cinéma, c'est bien Meyer!


"Tant et tant de seins encore...seins paraboliques, seins lobulés, seins stériles, seins bouillants, seins griffus, seins de gitane pleins de baratin et sales comme le petit derrière d'un enfant qui s'est trainé par terre" -Ramon Gomez De La Serna
Pauvre Tartuffe avec son "cachez ce sein que je ne saurais voir". Dieu merci, Russ Meyer, roi des nudies, poète de la mamelle, n'a jamais eu ce problème. Le monde avait besoin de lui.
Outre la célébration monumentale de la boule, il y a chez Meyer un véritable cinéaste, plein d'humour et d'inspiration. Cette semaine, nous parlerons des grands bijoux de cet esthète rabelaisien. À travers sa fixation pour ces succulentes grappes de glandes, Meyer est aujourd'hui un incontournable, récupéré unilatéralement par la pop-culture, de la bande-dessinée à la photo de mode, de Tarantino à Rob Zombie. Cette image de Tura Satana, son inoubliable Varla, est iconique au possible! (Pour en savoir plus sur la vie terrible de cette femme incroyable, lisez ce brillant article)
Et si Meyer, au delà de sa fixation, disait quelque chose de surprenant sur la condition féminine?

Et si les gros seins étaient des bouées sauvant de la noyade des hommes submergés par la banalité de leur existence?

Regardes!
Même Sophia Loren... pourtant assez pourvue, se pourlèche la conscience devant un étalage divin!
Cliquer dans la vertigineuse craque de la photo de bas pour écouter notre émission sur le sujet