"Les films de super-héros sont présentement à l'agonie. Les gens en ont marre; ils sont exaspérés de se faire bombarder par des superproductions mettant en scène des personnages en collants dont l'ultime but est de faire du pognon"
Cette paraphrase nous provient de Matthew Vaughn, réalisateur de Stardust, Kick-ass et bientôt X-men:First class. Au delà du fait que le bonhomme va bientôt avoir fait trois films du genre, il ne faudrait pas perdre de vue qu'il est de prime abord un producteur avec un certain flair. Et si...il avait raison?
Ah oui? Vraiment? Faut-il donner du crédit à cette déclaration?
Cette semaine, le 7ème se penche sur la question. Loin de vouloir simplement nous porter à la défense du "genre", nous parlerons avec sérieux et détachement de nombreuses notions le concernant. S'il est actuellement mercantile au degré le plus absolu, la qualité des films est indéniablement au rendez-vous. Or, cette explosion ne s'est pas faite du jour au lendemain; c'est le fruit d'une longue évolution où de nombreux éléments hétérogènes se sont conjugués, en toute improbabilité.
Cette paraphrase nous provient de Matthew Vaughn, réalisateur de Stardust, Kick-ass et bientôt X-men:First class. Au delà du fait que le bonhomme va bientôt avoir fait trois films du genre, il ne faudrait pas perdre de vue qu'il est de prime abord un producteur avec un certain flair. Et si...il avait raison?
Ah oui? Vraiment? Faut-il donner du crédit à cette déclaration?
Cette semaine, le 7ème se penche sur la question. Loin de vouloir simplement nous porter à la défense du "genre", nous parlerons avec sérieux et détachement de nombreuses notions le concernant. S'il est actuellement mercantile au degré le plus absolu, la qualité des films est indéniablement au rendez-vous. Or, cette explosion ne s'est pas faite du jour au lendemain; c'est le fruit d'une longue évolution où de nombreux éléments hétérogènes se sont conjugués, en toute improbabilité.
Les films de "comic-books" ont toujours été là. L'explosion actuelle n'est qu'un retour particulièrement violent du balancier. Par ailleurs, elle ne se produit pas qu'aux États-unis; les autres nations possédant une grande tradition de bédé, nommément la France et la Japon, ne cessent de faire des adaptations de leur matériel.
L'émission de cette semaine entend bien vous prouver que la pérennité de ce genre n'est pas en danger. Il est responsable de tellement de navets et pourtant, les producteurs continuent depuis des décennies à le ranimer au seuil de sa propre mort. Anecdote: combien de producteurs ont dit que la "franchise" de Batman était morte? Depuis 1941, il y a une des vingtaine de films avec le personnage, dont quelques chefs-d'œuvre. Le genre n'est pas prêt de mourir, comme les héros dont il fait l'apologie.
Initialement adaptation de roman-feuilleton, ensuite de "pulp", il n'en demeure pas moins que les racines sont les mêmes. Nous apprenions d'ailleurs cette semaine que Kino allait sortir les DVDs des aventures complètes de Fantômas de Louis Feuillade (le 21 septembre). Pour les néophytes, ces films mettant en scène le plus grand vilain-antihéros de la littérature populaire française, inspiration directe de tellement d'archétypes de "méchants" de comic-books, datent de 1913! Vous croyez que la ferveur actuelle pour le genre y est pour quelques choses? Y'a des petites chances non?
Le sujet ne s'arrête pas là. Au delà des adaptations "directes", il faut considérer avec le même intérêt l'omniprésence des symboles, des archétypes provenant des comics qu'on trouvent au cinéma et ce, même dans des films n'entretenant que des liens passablement lointains avec les thèmes de base.
Un petit exemple...
Voilà de cela une petite paye, j'ai vu un film particulièrement intéressant intitulé The Last Time, un petit drame de mœurs de 2006 particulièrement bien écrit se déroulant dans le milieu de la haute finance. C'est avec Michael Keaton et Brendan FraserPas l'air très inspirant hein?
En regardant le film quelque chose de familier me saisie: il y a un je ne sais quoi de Batman chez le personnage joué par Michael Keaton (il y est d'ailleurs superbe). C'est un "cavalier noir" de la haute finance, solitaire et inquiétant. C'est une créature nocturne. Est-ce juste une impression ou a-t'on choisi Keaton précisément pour cette raison?
Brendan Fraser entre en scène. Difficile de ne pas penser à Superman. Élevé dans la Sud à grands coups de blé d'inde, idéaliste et un peu pataud. Il se formera un antagonisme amical entre les deux vendeurs, aux méthodes certes différentes mais qui ont au final le même but.
Tout ça pourrait tenir de l'élucubration d'un geek qui voit des références partout, même avec la fin du film, absolument digne d'un grand comic.
Or, tous mes instincts se trouvèrent récompensés en une seule scène anodine, où le personnage de Keaton regarde un calepin de croquis appartenant à son ami ,...et il trouve ce dessin:
Pour le geek, ce dessin aura tout de go une signification évidente, qui échappera aux autres spectateurs. Il provient littéralement d'un comic de Batman, l'opus d'Alan Moore intitulé The Killing Joke, où le Joker bousille la colonne vertébrale de Barbare Gordon aka Batgirl à coup de pistolet.Évidemment, la référence est infiniment subtile et ne sera saisie que par quelques geeks profondément morbides (c'est mon cas...).Dès lors, les spectateurs qui possèdent les référents peuvent se faire une idée très nette de ce qui va se passer dans la suite du film.
Vous voyez où je veux en venir. Des moments croqués dans des "vulgaires" comics sont maintenant cités délibérément comme s'isl faisaient partie du canon dit littéraire, dans des films qui n'ont rien à voir avec le sujet.Des films qui vont emprunter aux archétypes de la bédé, de façon délibérée et subtile comme The Last time, on en retrouve désormais à la tonne.
Le cinéma adapté de bande-dessinée n'est pas prêt de disparaitre. On pourrait s'en tenir par ailleurs à une seule explication; n'en déplaise à tous les Marc Cassivi de ce monde, la prochaine génération de cinéaste sera geek, en long, en large et en travers. Du genre à faire passer Tarantino pour quelqu'un de sévère comme Antonioni.
Ah oui...au moment où j'écris ce papier, 'Tino se fait approcher pour réaliser un "reboot" de The Shadow. The Shadow: personnage de pulp adapté à la radio par Orson Welles. Ce dernier refusa par la suite de faire une adaptation radio de Batman, prétextant vouloir en faire un film. C'était en 1940. On lui refusa l'adaptation, mais on lui donna carte blanche pour faire son premier film, d'ailleurs gavé à la moelle de référence à Batman...un petit truc nommé Citizen Kane (on a fait une émission complète sur ce sujet urgent et inconnu, ORSON WELLES: Fils de Pulp)
Comme l'a dit le poète: 'nuff said.
L'émission de cette semaine entend bien vous prouver que la pérennité de ce genre n'est pas en danger. Il est responsable de tellement de navets et pourtant, les producteurs continuent depuis des décennies à le ranimer au seuil de sa propre mort. Anecdote: combien de producteurs ont dit que la "franchise" de Batman était morte? Depuis 1941, il y a une des vingtaine de films avec le personnage, dont quelques chefs-d'œuvre. Le genre n'est pas prêt de mourir, comme les héros dont il fait l'apologie.
Initialement adaptation de roman-feuilleton, ensuite de "pulp", il n'en demeure pas moins que les racines sont les mêmes. Nous apprenions d'ailleurs cette semaine que Kino allait sortir les DVDs des aventures complètes de Fantômas de Louis Feuillade (le 21 septembre). Pour les néophytes, ces films mettant en scène le plus grand vilain-antihéros de la littérature populaire française, inspiration directe de tellement d'archétypes de "méchants" de comic-books, datent de 1913! Vous croyez que la ferveur actuelle pour le genre y est pour quelques choses? Y'a des petites chances non?
Le sujet ne s'arrête pas là. Au delà des adaptations "directes", il faut considérer avec le même intérêt l'omniprésence des symboles, des archétypes provenant des comics qu'on trouvent au cinéma et ce, même dans des films n'entretenant que des liens passablement lointains avec les thèmes de base.
Un petit exemple...
Voilà de cela une petite paye, j'ai vu un film particulièrement intéressant intitulé The Last Time, un petit drame de mœurs de 2006 particulièrement bien écrit se déroulant dans le milieu de la haute finance. C'est avec Michael Keaton et Brendan FraserPas l'air très inspirant hein?
En regardant le film quelque chose de familier me saisie: il y a un je ne sais quoi de Batman chez le personnage joué par Michael Keaton (il y est d'ailleurs superbe). C'est un "cavalier noir" de la haute finance, solitaire et inquiétant. C'est une créature nocturne. Est-ce juste une impression ou a-t'on choisi Keaton précisément pour cette raison?
Brendan Fraser entre en scène. Difficile de ne pas penser à Superman. Élevé dans la Sud à grands coups de blé d'inde, idéaliste et un peu pataud. Il se formera un antagonisme amical entre les deux vendeurs, aux méthodes certes différentes mais qui ont au final le même but.
Tout ça pourrait tenir de l'élucubration d'un geek qui voit des références partout, même avec la fin du film, absolument digne d'un grand comic.
Or, tous mes instincts se trouvèrent récompensés en une seule scène anodine, où le personnage de Keaton regarde un calepin de croquis appartenant à son ami ,...et il trouve ce dessin:
Pour le geek, ce dessin aura tout de go une signification évidente, qui échappera aux autres spectateurs. Il provient littéralement d'un comic de Batman, l'opus d'Alan Moore intitulé The Killing Joke, où le Joker bousille la colonne vertébrale de Barbare Gordon aka Batgirl à coup de pistolet.Évidemment, la référence est infiniment subtile et ne sera saisie que par quelques geeks profondément morbides (c'est mon cas...).Dès lors, les spectateurs qui possèdent les référents peuvent se faire une idée très nette de ce qui va se passer dans la suite du film.
Vous voyez où je veux en venir. Des moments croqués dans des "vulgaires" comics sont maintenant cités délibérément comme s'isl faisaient partie du canon dit littéraire, dans des films qui n'ont rien à voir avec le sujet.Des films qui vont emprunter aux archétypes de la bédé, de façon délibérée et subtile comme The Last time, on en retrouve désormais à la tonne.
Le cinéma adapté de bande-dessinée n'est pas prêt de disparaitre. On pourrait s'en tenir par ailleurs à une seule explication; n'en déplaise à tous les Marc Cassivi de ce monde, la prochaine génération de cinéaste sera geek, en long, en large et en travers. Du genre à faire passer Tarantino pour quelqu'un de sévère comme Antonioni.
Ah oui...au moment où j'écris ce papier, 'Tino se fait approcher pour réaliser un "reboot" de The Shadow. The Shadow: personnage de pulp adapté à la radio par Orson Welles. Ce dernier refusa par la suite de faire une adaptation radio de Batman, prétextant vouloir en faire un film. C'était en 1940. On lui refusa l'adaptation, mais on lui donna carte blanche pour faire son premier film, d'ailleurs gavé à la moelle de référence à Batman...un petit truc nommé Citizen Kane (on a fait une émission complète sur ce sujet urgent et inconnu, ORSON WELLES: Fils de Pulp)
Comme l'a dit le poète: 'nuff said.
Oh yeah, trop hâte d'écouter!
RépondreSupprimerSalut les gars, j'ai réécouté avec beaucoup de plaisir et d'intérêt l'émission sur ce fils de pulp d'Orson, avant d'enquiller sur l'émission du jour.
RépondreSupprimerExcellent, la période estivale n'a pas de prise sur vous, c'est magnifique.
Brooke Shields pis Timothy Dalton sont assez triste que vous n'ayez pas mentionner Brenda Starr (1989), mais moi je vous comprend.
RépondreSupprimerJe n'avais pas réalisé pour Hugh Jackman et son record pour Wolverine. Aujourd'hui le record est battu compte tenu qu'il apparait une scène des X-Men: First Class (2011), ce qui porte le nombre de film ou il incarne le carcajou à 5, sans que The Wolverine (2013) ne sois sortis encore.
J'aurais cru qu'outre Christopher Reeves et ses 4 fims de Superman, Ralph Byrd gagnait la palme pour son Dick Tracy, mais pas tout à fait: s'il à jouer le détective souvent à l'écran, ce fût surtout pour des serials. Beau palmarès tout de même: 4 serials (en 1937, 38, 39 et 41), 2 films (Dick Tracy's Dilemma (1947) et Dick Tracy Meets Gruesome (1947), avec Boris Karloff) et une série télé de courte durée en 1950-51.
Beau programmes les surhommes!