Depuis ma découverte du film Woman in the dunes de Teshigahara en 1996, je suis allé voir le film pas moins de 7 fois en Cinémathèque. Je m'efforce à le faire le plus souvent possible. C'est devenu pour moi un rituel. À toutes les fois, j'ai l'impression d'aller à un baptême, un mariage, et des funérailles en même temps. Ce moment total de cinéma, dans la fraîche obscurité de la salle, est un des plus grands frissons de ma vie de cinéphile.
Un jour, des camarades me contacte pour me demander ce que je fais de ma journée. Je leur répond que je ne suis pas disponible. Vous le devinez, c'est mon rendez-vous annuel avec Teshigahara. J'évite de leur en parler. Ils insistent.
"Je vais voir un film japonais en noir et blanc, presque muet, avec des sous-titres de 1964 à propos d'un homme et d'une femme dans un trou de sable...j'y vais seul et je le regarde en silence, comme un moine..."
"on peut venir?"
(...)
Il faut comprendre ici que les gens en question n'ont jamais vu de film japonais, n'ont jamais lu de sous-titres. Je ne pense même pas qu'il ai vu un seul film en noir et blanc. J'hésite. Ils insistent. Je leur dis sévèrement que je ne serai pas émotivement disponible pour au moins 5 heures après le film et de faire avec...
Cette histoire finie d'une manière particulièrement surprenante. Il faudra écouter notre émission de cette semaine pour en connaître la fin.
Bien que nous parlerons cette semaine de Woman in the dunes en particulier, c'est l'oeuvre de Teshigahara dans son entièreté qui nous intéresse, tout particulièrement ses grands films introuvables. Une oeuvre courte mais fulgurante, traversée de mélancolie et d'angoisse mais aussi d'une profonde sensualité
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