jeudi 27 janvier 2011

Notre émission du 26 janvier: The Last wave, la prophétie de Peter Weir

POUR ÉCOUTER CETTE ÉMISSION,CLIQUER ICI
Depuis le début du mois de Janvier, vous l'aurez sans doute vu dans les médias, des inondations aux proportions "bibliques" assaillent l'Australie. Nous vous épargnerons ici les détails. Allons tout droit pour le superlatif de circonstance: c'est une catastrophe. La plus intense de ce genre en Australie depuis 200 ans.


Une petite explication pour les potentiels nouveaux auditeurs de notre émission (on vous souhaite tout de go la bienvenu) : si le 7ème antiquaire s'est donné quoi que ce soit ressemblant à un mandat, voire même une mission, c'est d'explorer la mince ligne qui sépare les rêves de la réalité, cette zone floue où les deux se confondent. Nous nous voulons, au risque de sonner pompeux, des explorateurs de l'inconscient et le cinéma est notre mode de plongeon. C'est même en quelque sorte notre méthode liturgique, notre outil de méditation. Notre appréhension de la réalité consensuelle est virtuellement scandée par notre consommation de films.
Une de nos premières émissions, le7 novembre 2007, parlait du film de Peter Weir de 1977, The Last Wave. Un de mes films préférés. Un grand film "inconnu", à mon sens. Depuis, cette émission a été perdu dans les raz-de-marée des archives de Choq.fm. J'en ai toujours éprouvé une certaine mélancolie. Il me semble que c'était une de nos émission les plus substantifiques, qu'elle nous avait permis en quelque sorte de trouver notre voix en tant qu'animateurs. Je me suis promis qu'un jour, quand le besoin se ferait sentir, nous referions une émission sur ce film.The Last wave est précisément le type d'histoire qui fait que le 7ème existe. C'est un film angoissant, étrange mais c'est un film qui plonge profondément dans les abysses du mystère de l'existence. J'ai toujours trouvé qu'il était traversé d'une indicible mélancolie, qu'un certain sens de l'inéluctable semblait l'habiter. Une certaine compréhension du monde aussi. Comme une prophétie. Dans cette histoire d'avocat cartésien (joué avec gravité par Richard Chamberlain) s'ouvrant à une autre culture en défendant un jeune aborigène accusé de meurtre, il y a souffle mystique auquel l'occidental s'éveille. Traversé de visions apocalyptiques, il cherche à donner du sens à ce monde intérieur et souterrain découvert en lui. Notre personnage doit aller, dans tous les sens du terme, down under...Au delà de la peinture hautement mystifiante (mais respectueuse) qu'on retrouve des aborigènes australiens, on nous rappelle que ces gens ont une culture du rêve qui ne dissocie pas l'imagination de la réalité. C'est même l'oscillation entre les deux qui donne toute sa cohésion à notre monde. Une culture de la pensée, laissée sans interférences pendant près de 50 000 ans.
De film sur une prophétie, The Last Wave est depuis devenu un film prophétique. Si le film inquiétait, il est désormais littéralement angoissant. Si les inondations en Australie sont une réalité depuis longtemps, je vous invite à observer ses dates: dans le film de Weir, les prophéties aborigènes prévoyaient le déluge pour le fatidique et omniprésent 2012. Le processus est accéléré pas le personnage de Richard Chamberlain. La date de sortie du film en Australie: le 13 -14 décembre. Même date que la première grande inondation de l'état du Queensland.

Pour écouter notre émission sur The last Wave, cliquer ici


dimanche 23 janvier 2011

Fais moi Mel: Gibson et la passion de la torture

Récemment, l'épouse de Mel Gibson a eu la très mauvaise idée de déclarer au tribunal que son tonitruant ex-mari aimait bien la battre au lit (je l'ai lu dans le journal Métro, c'est sur que c'est vrai). Je dis mauvaise idée parce que si son innocente épouse s'était donnée la peine de regarder la totalité des films de Mel en loop, elle se serait vite rendu compte que son mari entretient une relation plutôt étroite avec la souffrance et la torture. Voyant Shirley! Réveilles! C'est partout dans l'œuvre de ton colérique époux.

Monsieur Mel est un catholique pratiquant ultra traditionaliste. La souffrance, c'est le sport préféré de son idole, le p'tit Jésus. La vertu par association, vous voyez? La douleur lave plus blanc pour blanc pour les Catholiques: c'est le nettoyage en profondeur avec le détergent Contrition.
L'homme avec un grand H, le vrai, celui qui cherche à se rapprocher de son Dieu, laisse son corps être assailli par les coups de fouets de l'existence. Yé faite fort. Ça élève l'esprit, dit-on. Cependant, Ô insidieuse engeance, l'homme peut à peu près érotiser n'importe quoi. C'est un impératif biologique. Le sublime corps du Christ crucifié, en pâmoison et tordu, est une image puissamment érotique. Jésus serait en train de se faire pomper la miche, il aurait probablement la même expression faciale, ce me semble.
Je n'invente rien quand j'énonce que la Catholicisme a raccourci le pont chambranlant qu'il y a entre la douleur et l'extase sexuelle: les pénitents, le flagellés, les martyrs, les cénobites...du Christ de bon monde ça! Du monde de party!!!!

Mel a compris quelque chose; l'exaltation de sa Mystique virile dans la souffrance. Swarzenneger, c'est des muscles. Eastwood, c'est une voix et un regard. Van Damme, c'est les deux quartiers de parfaits cantaloups tranchés qu'est son omniprésent cul. Mais Mel... c'est l'homme qui encaisse, noueux comme l'arche de Noé, bandé comme le Christ au Jardin des oliviers. Un homme, un vrai.
Conséquemment, il a bâti une énorme partie de sa Mystique autour du corps meurtri.
Énumérons prestement:Apocalypto: On y retrouve une quantité non négligeable de viols, de décapitations, de sacrifices humains et de torture. Le film est essentiellement le chemin de croix en accéléré d'un jeune homme qui ne deviendra un adulte qu'en traversant l'épreuve.The Passion of the Christ: le meilleur vidéoclip de Nine Inch Nails EVER. Aucun propos, aucun message, aucune portée mais un des plus sublime goregasme de l'histoire du 7ème art!
Braveheart: pas facile de crier "liberté" avec les tripes qui sortent, les membres disloqués et la verge arrachée!
Payback, pas Paycheck: la version produite par Gibson est enrichie de scènes de tortures qu'on ne trouve pas dans le montage du réalisateur. Une coquetterie d'auteur de la part de Mel, qui s'y fait tirer, se fait casser les orteils à coups de marteau, arrache des piercings et autres douceurs. On y trouve aussi une dominatrice qui aime donner des coups de poing. Pas moins de trois femmes s'y font par ailleurs talocher allègrement, dont une qui adore et... sa femme! Tiens Tiens.Conpiracy Theory: torture inspirée de la CIA dans une baignoire! Splish splash une dizaine de fois,

La tétralogie des Lethal Weapon: les épaules disloquées de Riggs et la séminale scène d'électrochoc dans le deuxième de la série.

What Women want: même dans une comédie romantique, Mel trouve le moyen de souffrir; l'épilation à la cire est une barbarie pour le hommes aux jambes poilues.
The man without a face: la visage brûlé, mentalement scarifié.
Forever young: vieillit en accéléré après une cryogénie défectueuse, quasiment dans les bras de la femme qu'il aime...

Sans oublier les nombreux sévices subit par Mad Max, de sa jambe blessée à son œil...

Mel Gibson, c'est le Christ crucifié sur le grand H du Hollywood Sign! C'est précisément pour ça qu'il interprète toujours des personnages au bord du gouffre, auto-destructeurs, renégats, accablés de solitude et/ou veufs qui veulent venger sa femme et/ou un autre membre de sa famille. Même South Park a compris ça. Vas-y fais lui Mel!



mercredi 19 janvier 2011

Notre émission du 19 janvier: The Keep de Michael Mann

POUR ÉCOUTER CETTE ÉMISSION, CLIQUER ICI
Quoi? Pour leur retour en 2011, le 7ème fait une émission normale sur un seul film, comme il le faisait dans le temps? Oh que si! Et nous sommes excités de revenir à cette formule, le temps de parler du ratage magnifique de Michaeal Mann.
Ça s'imposait: The Keep (1983), deuxième film du réalisateur, a beau bénéficier d'un culte famélique et gêné, il mérite une véritable consécration. Encore aucun DVD, quelques rares VHS au montage insouciant. Vous pouvez le regarder sur YouTube et c'est terrible ou vous le commander sur Netflix ce qui est visuellement mieux mais vous verrez la version tronquée.Imparfait et bavard, fauché et chaotique, quelque chose dans le film opère néanmoins d'une manière déstabilisante. Presque expérimental, ce long vidéoclip opposant des forces Lovecraftiennes (encore!) et des Nazis (encore!!!) dans une Roumanie embrumée est traversé d'une certaine mélancolie. Allez savoir comment, le film semble habité d'une profonde solitude, une impression qui vient d'ailleurs assez habilement saisir le spectateur.
Les comédiens se donnent corps et âme: Scott Glenn, Jurgen Prochnow, Gabriel Byrne et Ian Mckellen confèrent à l'engin une gravitas de tragédie shakespearienne. La musique de Tangerine Dream, encore plus culte que le film, est à la limite du contre emploie. Mais à la base, ce qui rend vraiment ce film unique, c'est qu'il contient différentes notions du Mal entrant en collision. C'est finalement un drame faustien sur fond de pulp, a bloody pulp. Ce n'est pas, comme dirait l'autre, un film qui courre les rues...Pour écouter notre émission cette semaine, cliquer ICI
Pour ceux et celles qui auraient déjà vu ce film, on vous conseille fortement d'aller regarder la fin véritable (et rare) ici même, qui change drastiquement le propos du film...

mercredi 5 janvier 2011

Hérotomanie: chronique d'un phénomène annoncé

Voilà de cela plus d'un an, nous avions écrit un article sur la venue inévitable d'un phénomène social, les "véritables" super-héros, alors vaguement émergents. (vous pouvez trouver l'article en cliquant ici) Initialement, le phénomène se voulait évidemment marginal; des clowns qui se promènent en collants, qui donnent des coup de mains aux gens, des sites internets de discussion et des répertoires pour "vrais super-héros". Rien de bien avilissant. Le tout possédait déjà un certain charme naïf quoique jubilatoire.
Des geeks qui rêvent en 3-D? Du cosplay urbain? Du D&D superhéroïque? Faites votre choix...

Comme nous l'avions postulé, au moins une personne, directement inspirée du comic Kick-ass et du film du même nom, allait forcément tenter l'aventure. D'autres films ont depuis traité du même sujet: Defendor de Peter Stebbings et l'encore inédit Super de James Gunn. Watchmen aura probablement aussi joué un chouïa dans l'équation.
Il était inévitable que le phénomène évolue.

L'évolution de ce phénomène, voire sa consécration, c'est un black de six pied avec le nom bien truculent, très blaxploitation, de Phoenix Jones. Il faut même avouer que le bonhomme à plutôt fière allure avec son costume et son identité secrète, contrairement à certains membres de son "mouvement"...
Voyez vous, hier soir, Phoenix Jones a arrêté un vol de voiture et protégé d'une attaque potentielle son propriétaire. L'information ne vient pas d'un quelconque site geek: elle vient de CNN!!!!!

Bref, en date d'aujourd'hui, il semble que "l'hérotomanie" émergente (ce terme de ma confection me semble approprié.Il est la contraction entre Héromanie et Érotomanie; la dimension psycho- sexuelle du phénomène me semble difficilement contestable) soit là pour rester.
Manque plus qu'un décès tragique et un premier supervillain et le phénomène deviendra officiellement une problématique. En outre, difficile de ne pas trouver ça étrange, ridicule et...totalement inspirant.

Je suis tenté de terminer ce papier sur une citation du film Unbreakable, prononcée par le personnage d'Elijah Price, joué par Samuel L. Jackson:

"I'ts hard for many people to believe that there are extraordinary thing inside themselves, as well as others. I hope you can keep an open mind"

"il est difficile pour les gens de croire qu'ils possèdent en eux des ressources extraordinaires, de même que chez les autres. J'espère que vous pourrez garder l'esprit ouvert"

samedi 1 janvier 2011

Des tentacules et des femmes...(âmes sensibles s'abstenir)

C'est toujours suite à une séance amoureuse matinale que l'envie me prend d'évoquer des sujets saugrenus (généralement à caractère sexuel, on devinera). Récemment, sans crier gare, post -coital et taquin, je me suis surpris moi-même à parler sur l'oreiller de bestialité. Il faut dire que j'avais failli me faire lécher le gland par un chat curieux, quelques secondes plus tôt. Heureusement, l'événement aurait été accidentel. Peut-être suis-je vieux jeu, mais j'aime les chats (et le reste des bêtes) d'un amour platonique. Après la peur initiale s'ensuivit le rire, les anecdotes salaces et une discussion générale sur les mythes urbains: une fille, un chien et du beurre de cacahuète (un film pour toute la famille!), le fermier et la narine de veau...les japonaises et les tentacules...

"Des tentacules?" de rétorquer mon amoureuse. "Ben voyons..."

Inutile de vous décrire l'incrédulité tout à fait justifiable de la dame que j'aime sur ce sujet pourtant séculaire...
Devant cette incrédulité, je suis porté à l'évidence de la nécessité d'un article de fond sur le sujet. Je ne prétendrai pas à l'exhaustivité; un simple survol thématique suffira aux néophytes. L'exégète trouvera son compte dans certaines évocations pertinentes et des théories imagées.On doit essentiellement la fascination du "sexe tentaculaire" à ces braves gens du soleil Levant. Un adage de Lao-Tseu va comme suit :"dis moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu baises". C'est d'ailleurs au Japon, dit-on, qu'on trouve un charmant restaurant où pour la rondelette somme de 7000$, vous pouvez baiser votre repas vivant avant de le déguster. Dit-on. On retrouve en outre les premières manifestations de pornographie tentaculaire nippone au tout début du 19ème siècle et ce, bien avant l'apparition des premiers textes de H.P Lovecraft où la suggestion du viol par des créatures marines hybrides et démoniaques font figures de récits fondateurs."Le rêve de la femme du pêcheur" estampe érotique de Hokusai Karsushika, 1820


Il est cependant clair que l'explosion des archétypes Lovecraftiens dans la culture populaire typiquement nommés les mythes de Cthulhu (voir la créature en bas), aura considérablement enflammé l'imagination des Japonais. Ces visions de femmes impuissantes et violées dans tous les orifices par des démons antédiluviens est une extension justement "tentaculaire" de mythes Lovecraftiens. Chez Lovecraft, l'horreur est bel et bien un phénomène physique, naturel, entrainant chez l'homme un viol de l'esprit, une destruction de l'entendement. Les japonais auront conjugué ces notions à la pornographie, au viol total.
Depuis, on retrouve "le viol tentaculaire" dans toutes les sphères de la culture populaire nippone.
Les mangas:

Les animes, (les dessins animées appelés les hentais):L'art pornographique conceptuel:
...et conjugués à d'autres sous-genres, comme le cyber-punk...Or, le phénomène n'est pas strictement japonais. Ce que les japonais ont grappillés à Lovecraft, la dimension sexuelle de ces imageries, les occidentaux "nipponophiles" l'ont récupérés également, souvent en le conjuguant au cyberpunk:

Ridley Scott avec "Alien":Cronenberg avec "The Naked Lunch"

Zulawski avec "Possession":

La petite sirène:Chose certaine, la recette reste sensiblement la même partout dans le monde: une jeune femme innocente se fait violer dans tous les trous en même temps. avec des degrés variables de plaisir. Comme il est plus au moins interdit de montrer des pénis au Japon, on devinera que le tentacule aura fait office de remplacement de fortune.
Ce qui rend le phénomène intéressant, c'est qu'il est véritablement devenu une sous-catégorie de la pornographie. Il se sera insinué dans la réalité. La chose est d'emblée ambiguë que les victimes de ces appendices sont souvent vaguement satisfaites par ces pénétrations intégrales. Au Japon, la consommation des hentais est faite par une majorité écrasante de femmes (des femmes occidentales ont aussi un intérêt marqué pour la chose) . Le néophytes n'aura aucune difficulté à trouver un véritable film où une femme se fait pénétrer par des tentacules. Des sites se dédit spécifiquement à la chose, qu'elle soit fictive comme le site Rough Tentacle Hentai:


Ou véritable.
(MISE EN GARDE: Cliquer sur la photo pour une vidéo. Soyez conscient de la nature particulièrement choquante de la chose et prenez une grande respiration avant)
Mais que représente véritablement ce fantasme? La mémoire distante et atavique d'une sexualité informe et protoplasmique, où tout était à la fois pénétrant et pénétrée? La mise en scène d'un désir de viol intégral, commun aux femmes et aux hommes, socialement acceptable parce que fantaisiste?
Le symbole de la domination sexuelle des femmes japonaises, conditionnées à faire croire que leur soumission et leur souffrance leur est plaisante? Il suffit de regarder un film pornographique avec des japonais pour voir comment cette attitude est omniprésente: les pornstarlettes japonaises sont présentées comme d'éternelles fillettes innocentes subissant, entre le consentement résigné et l'extase, les risibles prouesses d'hommes abusifs n'ayant par ailleurs aucunement les phallus volumineux si fortement prisés par la pornographie occidentale.
Les tentacules violeurs des japonais sont-ils l'illustration inconsciente d'un complexe d'infériorité génitale? Je ne parle pas simplement de la taille du pénis mais aussi de cette peur du sexe féminin, abysse apparemment insondable d'où surgit la vie hurlante et fumante, vision d'horreur pour bon nombre d'homme.
Faut-il, symboliquement, un énorme tentacule Lovecraftien pour sonder cette abysse? Est-ce le fantasme de vengeance d'hommes incertains de leur capacité à satisfaire une femme? Est-ce la vision que certain d'entre nous avons de la femme, un puits sans fond de désir impossible à remplir?
N'allez surtout pas croire que l'occident est en reste: des variations de ce phénomène se retrouve partout dans notre pornographie. On y retrouve des scènes de phallus volumineux pénétrant tous les orifices d'une femme simultanément, dans une espèce de danse frénétique et cadencée, devenant parfois autant de visions cauchemardesques de corps protéiformes, de chairs en métamorphose, dépersonnalisées et sans visages.

Toutes ces réponses ont probablement une certaine validité. Or, arrêtons nous sur le nom du grand-père involontaire de ce sous-genre: H. P Lovecraft.
Peut-être que la clé d'une autre explication se trouve dans l'étymologie tout aussi involontaire de son nom (Merci à Somoza!).

"Love"=amour. "Craft"= un art, une méthode, une technique.

L'amour/le sexe en tant que méthode, technique, mécanique, froide et visqueuse. Les créations de Lovecraft, des créatures d'amour/de sexe mécanique, physique, des machines corporelles de pénétrations absolues, d'infiltration totale. Des créatures qui violent la réalité et s'infiltrent partout dans l'existence.

Le viol tentaculaire, ce n'est rien d'autre que ça. L'excitation par l'avilissement, l'écrasement de l'homme par la vie déchainée, le forçant à l'humilité. Les femmes comme les hommes sont ici dans l'avilissement: devenant une victime, la femme connait enfin la satisfaction et bien que ces mises en scène sont le fruit d'esprit masculin, on remarquera que ce dernier est absent de l'équation sexuelle. Il est en conséquent inefficace.

Le viol tentaculaire devait tôt ou tard s'infiltrer dans la pornographie qui n'est au final rien d'autre que l'excitation par la démesure et l'avilissement volontaire.