mardi 31 mars 2009

Notre émission du 1er avril: Les films du kiwi Geoff Murphy, UTU et QUIET EARTH

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Au moment où la Nouvelle vague australienne (La dernière vague? Ha ha tu vois maman, un calembour référentiel!) s'achève, à la fin des années 70, la Nouvelle vague néo-zélandaise commence. Au pays du kiwi levant apparaît un réalisateur qui en sera sur bien des points ce que Peter Weir était pour l'Australie, Geoff murphy.
Maintenant tâcheron pour des films d'actions hollywoodiens, le réalisateur avait pourtant commencé en force avec des films hautement personnels et originaux, un peu à l'image de son comédien fétiche et collaborateur de longue date, Bruno Lawrence, vu en bas dans ses atours de dépression poste apocalyptique arborés dans le troublant QUIET EARTH. Wow. Freudien.Bien que la formule soit terriblement redondante, il faut admettre que Quiet earth est un film culte, hautement culte. Il fait même figure de grand solitaire dans un sous-sous-genre cinématographique déjà assez famélique, le film de Survivant à la Fin de Monde. Plus encore, il est à la Nouvelle-Zélande ce que Last Wave est à l'Australie, une réflexion métaphysique profondément ancrée dans les idéologies de sa culture nationale. On y reviendra dans l'émission.

En ce qui concerne UTU, plus coûteux film néo-zélandais de l'époque (alors que Quiet Earth avait à peine coûté 1 million), fresque historique opposant des renégats maoris à des colons anglais, on assiste littéralement à la naissance d'un genre, le Western-kiwi.
(Vous l'aurez deviné; on retrouve en hommage le personnage archétypal de Bruno Lawrence dans l'excellent film de zombie kiwi Undead. Comme si le héros de Utu s'était égaré dans un Peter Jackson de première époque!!!)
Très proche des films de Castellari et de Corbucci, c'est une magnifique histoire de vengeance , crépusculaire et désenchanté au possible. On y retrouve un étrange humour noir doublé de nombreuses ruptures de ton. Le western australien The Proposition doit de toute évidence beaucoup à ce film. UTU est aussi inoubliable grâce à ses comédiens fabuleux, dont le moindre n'est pas Zack Wallace. Véritable guerrier maori n'ayant jamais joué dans un film, on se prend à le comparer à David Gulpilil; il pourrait bien être l'incarnation à lui seul d'un certaine idée de tout son peuple.
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samedi 28 mars 2009

Je suis un trekkie fini...

Crisse que ça fait du bien de le dire, ouvertement, au delà de tout principe de honte, ou même de simple auto-dénigrement surjoué de geek récalcitrant bien conscient du ridicule de la chose étant si souvent l'apanage du trekker modéré . Comme si le fait d'être Trekkie devait être forcément doublé d'une bonne dose de cynisme envers la chose. Fuck it. Fuck this shit.

Je suis un trekkie, point à la ligne, je le dis enfin pour la première fois sans l'ombre d'un doute. Mon amour pour la franchise est inconditionnelle et enfin totalement assumée. Je suis prêt à défendre mon statut de Trekkie avec violence, quitte à te péter la yeule en sang et à te pisser dans la cornée pour que ça te brûle le regard quand tu penses à ta mère, osti de lècheux de trace de breaks. Ma blonde porte ce t-shirt et elle est plus belle que la tienne qui a une moustache et une hygiène vaginale tellement négligée que lui parler au téléphone demande une constante suppression de mon gagh reflex...un trekkie vient d'insulter ta blonde en faisant un jeu de mot!
J'aime le show original, TNG, DS9 STV, le dessin animé...j'aime même Entreprise. J'aime les films, les romans, les comics, les figurines, les pièces de Shakespeare et le death metal en klingon, j'ai même les 3 (3 crisse!!!) crossover avec les x-mens et je rie comme un crisse de maniaque quand Bones et Beast sont confus quand on demande pour "docteur McCoy" et quand personne ne semble comprendre pourquoi Prof X et Picard sont presque identiques. J'aime les Tribbles, les Rules of Acquisitions, le red-shirts décédés, Seven of Nine et Q, le mugato et Feyk'ler, je sais que le chat de Data s'appelle Spot, que Troy aime le chocolat à en crever, que Geneviève Bujold devait jouer le Capitaine Catherine Beauchemin dans Voyager, que le meilleur ami de Worf à l'académie est un homme de pierre qui est le chef de la sécurité dans le USS Excalibur, le vaisseau des romans de Peter David, New Frontier. J'aime les blagues de nerds trekkiennes, les combats imaginaires entre capitaines, le fan fiction. Je me suis même donné la peine de me demander sérieusement si Capitaine Kirk se préparait à baiser une Orion Slave woman dans la bande-annonce du nouveau film...et ben oui... COME ON. Elle est verte. Je le sais tabarnac. On voit bien. Regarde:

Bref, j'aime tout de Star Trek. Tout. Enfin avoué, sans réserve. Star Trek est un accomplissement culturel immense, une religion contemporaine où les mantras sont portés par une mélange subtil entre le divertissement et la contemplation. Quand je regarde le poster officiel film du prochain, je suis littéralement ému. On est rendu là. Vous en connaissez vous des franchises qui peuvent se permettre une image de promo si conceptuelle et simple, presque abstraite, sans le moindre risque de ne pas être reconnue? De l'art...je ne blague pas.

Trek is a beautiful thing. Le prochain film? Eh bien...j'ai hâte. Et ton père peu me gruger la bitte.

mardi 24 mars 2009

Notre émission du 26 mars: Marquis de Henry Xhonneux et Roland Topor


Il y a de ces films que l'on voit comme des songes, à peine capable de se convaincre de leur existence alors qu'ils défilent sous nos yeux, tellement ils sont uniques et improbables. Des vrais fantasmes coincés sur pellicule, plein de pulsations et de spasmes. Imaginez à quel point cet effet est décuplé par l'impossibilité de trouver le film, des années après l'avoir vu. Mindfuck!
Pendant des années, j'ai cru avoir imaginé Marquis. Il me semblait impossible que quelque chose de cette puissance créative existe vraiment; ma mémoire en avait probablement gardé des souvenirs erronés, plus intenses que ce que j'avais vraiment vu. Il faut dire que je l'ai regardé très jeune. Quelques clubs vidéos le tenaient en VHS, incognito. Je me souviens l'avoir loué parce que l'affiche du film était restée très longtemps dans les vitrines du Lion d'Or et qu'elle me fascinait. Dans le club vidéo de mon enfance, le film reposait dans la section animation. Je me demande combien d'innocents mioches ont vu ce film par inadvertance. Quel splendide accident! Les années ont passé. Je revois le film. Je suis sidéré. À toutes les fois.
Pour l'instant, outre le fameux VHS dont je vous parle, ce film n'est plus disponible. Même le DVD Français, seule édition existante pour ceux qui aurait le moyen de le lire, est à peu près introuvable. Vous devinez que le tout rend le film encore plus fascinant, lui conférant une condition maudite. Justement, la raison d'être de notre émission est de propager la découverte de ce genre de film. Marquis mérite un culte beaucoup plus ample.
Fable philosophiquo-érotique relatant les années d'incarcérations du Marquis de Sade à la Bastille, le film, vous le devinez, prend le parti pris de la fable au mot en anthropomorphisant les personnages de manière hautement inspirée. Balançant finesse et grivoiserie, on y suit les débats idéologiques du Marquis avec son charmant et immense pénis, nommé Colin.
Au gré de leurs discussions et des plans fomentés par les puissants de ce monde, déviants que le Marquis a saisi à merveille depuis longtemps, la Révolution Française arrive...


Il est possible de voir le film comme la dernière grande oeuvre du mouvement culturel nommé Panique dont Roland Topor est un des créateurs, organisation n'en étant pas une ayant pour but de se rapproprier la violence d'un surréalisme devenu trop bourgeois. Le point est à débattre mais je ne pourrais imaginer meilleur conclusion à ce grand projet artistique. Le rideau ferme...
C'est avec beaucoup, mais alors là beaucoup de plaisir que nous parlons cette semaine de ce bijou disparu ici même

jeudi 19 mars 2009

Zatoichi: La fin d'une légende


Il n'y a pas de plus grand admirateur de Zatoichi le masseur aveugle que le 7ème antiquaire. Je peux me permettre cette déclaration de manière absolument péremptoire. J'utilise volontiers ici le mot admiration mais il serait plus juste de parler d'amour indéfectible. Si vous le ne connaissez pas, vous devez, sans pour autant voir un des films, vous familiariser avec ce bouleversant personnage. D'ailleurs pour moi, il n'est même plus question de parler de personnage; Ichi est un totem, un fétiche. Le symbole bien vivant de tout un système idéologique, riche et mélancolique. Les 27 films, les 100 épisodes de la série télé, le manga de Hirochi Harata, les remakes et retranspositions...j'ai tout vu (hormis l'adaptation théâtrale de Takashi Miike avec Sho Aikawa). Tout aimé. Tout absorbé. Tout médité. Zatoichi, c'est Hulk, Godzilla, James Bond, le Vagabond, Zorro, Daredevil, Colombo et le Survenant amalgamé en un seul sublime et truculent personnage. C'est une certaine idée du Japon. C'est une saga d'une richesse inouïe.

J'ai appris hier que le studio Toho terminera officiellement cette grande saga d'un demi siècle avec ce qui sera le dernier film à jamais autour du personnage. Les japonais ne badinent pas avec ce genre de propos; il n'y a toujours pas de nouveau Godzilla en vue depuis 2004. Il y eu l'an dernier un film qui tentait de revigorer la franchise en transformant Zatoichi en jeune femme, intitulé simplement Ichi. Malgré la présence de Warner Bros. à la distribution, le film n'est nul part en vue. Le film n'a probablement pas eu l'effet désiré. Reboot avorté.

Le dernier film sera réalisé par Junji Sakamoto. Zatoichi sera interprété par Shingo Katori, un des jeunes membres (le plus jeune) du groupe de musique pop Smap. Je suis muet de consternation. Le film sera t'il un reboot-requel-year one étant en fait le dernier?

C'est la fin d'une époque, que le prochain film se fasse ou non. Tu me manqueras Zatoichi.

mardi 17 mars 2009

Notre émission du 18 mars:La longue traversée du désert de Dennis Hopper...

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Est-ce que Dennis Hopper est aussi fabuleusement américain que le Jazz, le baseball, les comic-books et la tarte au pomme? You bet your sweet ass he is!!! À 74 ans et des poussières (d'ailleurs il les porte de façon sublime, compte tenu de la vie qu'il a menée), le bonhomme fait désormais irrémédiablement partie du paysage de l'americana. C'est un monument qui a marqué et changé son époque, qui a tout fait, tout vu, tout expérimenté. Réalisateur, scénariste, acteur, collectionneur d'art, peintre, photographe, provocateur, toxicomane, alcoolique et poète.

Parce qu'il nous fascine, le 7ème décide de parler cette semaine de l'homme durant une période très riche de sa vie, sa disparition dans le désert après une orchestration saugrenue d'art-concept avec de la dynamite et son retour en phénix déplumé dans les années 80. En 86, Hopper apparaît dans rien de moins que 6 films et plusieurs de ces performances sont les meilleures de sa carrière, bien qu'elles soient aux antipodes l'une de l'autre. Son rôle du psychopathe Frank Booth, buveur de Pabst Blue Ribbon, érotomane sadique adepte de dry-humping, de poppers et de taffetas bleus dans Blue Velvet, n'est rien de moins qu'un des vilains les plus inoubliables de cinémas, dans la lignée de Jack Torrance et Max Caddy. On se prend à imaginer des affrontements!




Il ne faudrait pas oublier qu'il joua en même temps le lieutenant Lefty Enright dans Texas Chainsaw massacre 2, pourfendeur de cannibales combattant le feu par le feu avec...3 chainsaws.Trop souvent sous-estimé, le deuxième volet de la famille Texane friande de chili est un classique du genre, auto parodique et grand-guignolesque. Bien que Dennis Hopper ait honte de sa participation dans ce foutoir chaotique, il a heureusement contribué à orienter la franchise dans une direction burlesque qui rejoignait dans son esthétisme Raimi et Peter Jackson.


Blue Velvet et Texas chainsaw massacre 2 dans la même émission. Pfiou! Soyez à l'écoute ici. En bonus, le Top 10 des meilleurs moments cinéma avec Dennis.

mardi 10 mars 2009

Notre émission du 11 mars: Enzo G. Castellari, The Big Racket et Inglorious Bastards, l'original

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Ça fait plus de dix ans que Tarantino macère et prépare un remake du film d'action italien Quel maledetto treno blindato (qui veut dire à peu près Ce putain de train blindé) aka G.I BRO aka Deadly Mission aka The Inglorious Bastards. Il ne faudrait pas croire qu'il se prépare à faire une simple Tarantinade de circonstance. Ce sera son plus gros film, son seul véritable film d'époque et ce sera surtout un hommage respectueux et personnel à celui qui est son maître à penser , Enzo G. Castellari. Plus que tout autre réalisateur dans la longue film liste de références du cinéphage cocaïné, Castellari est l'inspiration première, le trait d'union entre Peckinpah et lui.
Enzo a touché à tout: le Western Spag, le macaroni Combat, les films policiers musclés, le post-apocalyptique cheap et le péplum zed. Un vrai génie du divertissement.


On vous parle donc aujourd'hui de ce grand gentleman et de la version originale, avec Bo Svenson (remplacé par Brad Pitt dans le remake), Fred "I love tiny white pussy" Williamson et Peter "Doctor Strange with a 'Fro" Hooten.
On couvre également son splendide film policier THE BIG RACKET avec le très mâle Fabio Testi (c'est un nom qui évoque la sueur sous les cojones n'est-ce pas?). Une des scènes les plus longues de shoot-out final de l'histoire, pas des farces. Au menu: poursuites, karaté, explosions, viols et des italiens patibulaires. La Classe.


On nous écoute ici.
Nous avons par ailleurs déjà fait voilà deux ans une très touchante émission sur son grand western-spag, KEOMA que vous pouvez écouter ici.

lundi 2 mars 2009

Notre émission du 4 mars: l'homosexualité dans les films de genre américain des années 80

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Notre émission sur le sujet ne prétendra pas à l'exhaustivité. Nous ne nous pencherons pas vraiment sur le thème de l'homosexualité au cinéma à proprement parler mais nous parlerons de thriller ayant comme contexte un monde et des thèmes gays tel que perçu par des réalisateurs hétéros des années 80. Elle sera en quelque sorte l'envers de celle que nous avions fait sur le Transindividu meurtrier ici.





CRUISING de William Friedkin consolide à merveille sur plusieurs angles deux autres des oeuvres du réalisateur, The Exorcist et French Connection. Le film reste peu connu. Terriblement mal reçu à sa sortie en 80, il rendit pas mal tout le monde inconfortable, homo comme hétéro. À juste titre; le film n'est pas pour tout le monde. Le mot controversé semble faible pour le décrire. Glauque à souhait, il pré date d'une bonne décennie plus d'un thriller psychologique actuel, dans son contenu comme sa forme.
C'est précisément le genre de film que l'on aime couvrir à cette émission. Plus que dans tout autre de ses films, Friedkin ne fait pas de compromis. Plusieurs éléments de CRUISING sont pervers et reste élusifs, flous. De même que le personnage de Pacino, le spectateur fait graduellement la découverte d'un monde souterrain et vicieux qu'il n'est pas prêt d'oublier de sitôt. Imaginez le public de 1980! Friedkin les attendait de pied ferme.




Wooooooooohhhhhhaaaaaa!



L'autre choix vous fera assurément sourciller: NIGHTMARE ON ELM STREET 2: FREDDY'S REVENGE. Un film dont le thème central involontaire est le refoulement de son homosexualité? Totalement. Le protagoniste ET et le film lui-même semblent refoulés. Le réalisateur et les producteurs auront beau se le nier, c'est un film d'horreur gay où Freddy s'en prend à un jeune homme qui tente de cacher sa véritable nature. Comme le jeune homme ne se permet de vivre son orientation qu'en rêve, il est la victime idéale pour Freddy Krueger. Même le poster d'origine est plein de sous-entendus. Le film partage avec CRUISING plusieurs thèmes et idées.