Et puis, il y a The adventures of Buckaroo Banzai across the 8th dimension.
1984 fut une année charnière pour le cinéma de genre. C'était une époque où une pléthore de réalisations carburaient à la référence pop-culturelle, des héros de la pulp et des comics au film de série B, de la sci-fi déjantée aux films de monstres. Les réalisateurs et les scénaristes allaient grappiller avec allégresse dans les souvenirs de leur enfance: Indiana Jones, Gremlins, Ghostbusters, Dune, Back to the future. Il n'en demeure pas moins que toutes ses réalisations empruntaient à la culture populaire quelques éléments afin de se les approprier. Il en allait tout autrement de cet ovni survolté qu'est Buckaroo Banzaï. Aucune référence voilée ici; on hommage allègrement, tout en étant pleinement conscient du kitsch de l'exercice. On ne fait pas non plus dans l'évidente appropriation d'idées; on recycle avec amour. Buckaroo Banzaì, c'était la célébration débridée et à fond la caisse de tous ces genres, une créature mutante, grotesque et hybride qui se déplace en hurlant. Un truc plusieurs décennies en avance sur son époque, qui exigeait la consécration de tous ces genres considérés inférieurs. Si de nos jours, ces genres ont une certaine forme de reconnaissance et sont la manne de la culture de masse, Buckaroo...en est assurément un de ces prophètes les plus exaltés, un Christ avec un pistolet laser, un Bouddha avec un guitare électrique.Buckaroo..., c'est un Kill Bill avant la venue du splicing poste moderne, couvrant non seulement plusieurs genres cinématographiques, mais aussi plusieurs genres narratifs. Un film qui carbure à la référence mais qui est depuis devenu sa propre référence. De plus en plus, les geeks sont au rendez-vous inévitable de sa consécration. Le seul film qui va flirter avec succès dans les mêmes plates-bandes, à mon sens, c'est Big trouble in little China. Ça tombe bien: W.D Richter, le réalisateur de Buckaroo... est un des scénaristes du film de Carpenter. Un crossover serait par ailleurs délectable... mais l'excès de Cool de la chose gèlerait la conscience collective d'une génération!
En outre, Buckaroo Banzai, c'est beaucoup plus que de la simple référence. C'est aussi:
-Un film dont le rythme et la structure narrative est tellement triturée qu'on le situerait entre le cinéma expérimental et la Nouvelle Vague française!
-C'est le film qui a tout inventé, du flux capacitor dans une voiture et ce, des mois avant la sortie de Back to the future au warp drive de Star trek! (Des explications seront fournies pendant l'émission)
-Un hommage bien senti à Boris Vian. Buckaroo Banzai, ce n'est rien de moins qu'un Vian doublé d'un héros de pulp! Si! Si!
Bof si tu nous crois pas, t'es triste. Sinon...ça veut dire que tu as tout compris aux grandes paroles de Buckaroo:
Hey, hey, hey, hey-now. Don't be mean; we don't have to be mean, cuz, remember, no matter where you go, there you are.
Cliquez sur la photo pour nous écouter.
En outre, Buckaroo Banzai, c'est beaucoup plus que de la simple référence. C'est aussi:
-Un film dont le rythme et la structure narrative est tellement triturée qu'on le situerait entre le cinéma expérimental et la Nouvelle Vague française!
-C'est le film qui a tout inventé, du flux capacitor dans une voiture et ce, des mois avant la sortie de Back to the future au warp drive de Star trek! (Des explications seront fournies pendant l'émission)
-Un hommage bien senti à Boris Vian. Buckaroo Banzai, ce n'est rien de moins qu'un Vian doublé d'un héros de pulp! Si! Si!
Bof si tu nous crois pas, t'es triste. Sinon...ça veut dire que tu as tout compris aux grandes paroles de Buckaroo:
Hey, hey, hey, hey-now. Don't be mean; we don't have to be mean, cuz, remember, no matter where you go, there you are.
Cliquez sur la photo pour nous écouter.
« Aucune référence voilée ici, aucune appropriation des certaines idées. Non non les aminches. »
RépondreSupprimerHo! J'ai pas encore écouté l'émission, mais aucune référence, BUCKAROO BANZAI? Vous rigolez, là? C'est Doc Savage aménagé pour les années 80, ni plus ni moins! C'est un gigantesque clin d'œil, soutenu jusqu'au rictus. J'aime bien ce film (tout mal fichu et bordélique que soit son scénario), mais pas de référence. Hé ho, non, quoi!
Excellent choix de film (dont je n'ai plus qu'un vague souvenir et que je cherche toujours).
RépondreSupprimerEn passant, avez-vous déjà vu le film INCUBUS (1965), film psychotronique tourné en Esperanto (!!) et mettant en vedette William Shatner ! (Plus d'info ci-dessous :
http://filmscultes.blogspot.com/search/label/INCUBUS%20%281965%29
Bravo pour votre émission radio que je viens juste de découvrir (grâce à nos amis de sinistreblogzine)
En fait, mon cher Mantichore, nous faisons effectivement le lien avec Doc Savage dans l'émission. Ma phrase peut porter à confusion, il est vrai. Je m'explique avant de la modifier, question d'être plus clair.
RépondreSupprimerEn fait, je pense vraiment qu'aucune référence n'est voilée (effectivement, le film ne cache pas son emprunt à Doc Savage, soutenue avec évidence). Conséquemment, je ne crois pas que le film de Richter tente de prendre une distance par rapport à ses références, comme beaucoup de réalisateur le faisaient à l'époque, en s'appropriant plus ou moins les références sans trop les avouer. Indiana Jones, pour ne nommer que lui, n'est que ca.
En ce qui concerne l'appropriation des idées, je veux évidemment dire qu'à travers ses emprunts, Buckaroo Banzai développe ensuite ses propres idées, ses propres thèmes. On est quand même devant un hommage bien postmoderne qui est conscient de son propre kitsch.
En outre, j'ai changé la phrase pour ne plus créer de confusion.
Merci de ton commentaire.
@Eraserhead: Merci de ton commentaire.
Quelle coincidence!!!! Nous préparons depuis quelques temps une émission sur les films en esperanto!!!!! D'ici un mois, nous allons parler d'Incubus...
Entre-temps, j'ai écouté l'émission, que j'ai bien aimée. Je vous trouve quand même bien vicieux de ne citer Doc Savage qu'en entamant la deuxième partie, alors qu'il me semble que c'est la base évidente de tout le film. ^______^
RépondreSupprimerQuand Richter écrit son scénario, on est encore sous le choc du flop monumental de DOC SAVAGE IS COMING! de George Pal et Michael Anderson. Il n'est donc pas question de proposer à qui que ce soit si tôt de produire un nouveau film sur ce héros. Lucas et Spielberg semblent y avoir pensé aussi au moment d'INDIANA JONES, mais Spielberg se démarque vigoureusement lors de la sortie du film. Sans doute encore pour éviter l'opprobre qu'entraînerait toute association.
Richter fait donc une adaptation clandestine (enfin, relativement parlant): il transplante carrément la série de pulps dans le domaine contemporaine, mais livre une adaptation redoutablement fidèle: Doc est aussi un musicien émérite, par exemple, qui joue au Madison Square Garden dès "The Polar Treasure" et dans je ne sais plus quelle autre aventure, accompagne un grand nom du jazz pour un bœuf mémorable. L'emploi principal de Buckaroo Banzai est la chirurgie, comme "Doc", ses assistants sont des amis, dont Perfect Tommy est un Ham moderne, plus dandy que gravure de mode, années 80 aidant. Même les inventions révolutionnaires sont là: à la voiture perce-matière correspondent les armes de destruction massive dans la Forteresse de Solitude, ou le sérum de résurrection de momies.
En passant, je me dis que le flux capacitor de Buckaroo et de Doc Brown doit être une redécouverte partielle de cette géniale invention du professeur Hardy-Petit dans les années 50, l'extrapolateur de matière, qui permet à Furax et aux autres personnages de Pierre Dac et Francis Blanche de voyager à travers l'espace et le temps!
Les autres parallèles que vous faites sont intrigants du point de vue intellectuel, mais me semblent quand même plus circonstanciels, plus liés à la nature convergente de nombre de héros de cinéma qu'à une filiation vraiment forte.
Pour terminer, j'en profite pour vous remercier pour l'émission sur LES ENFANTS DU PARADIS. Je l'ai écoutée en juin dernier, tandis que je visitais le cimetière du Père-Lachaise à Paris. Curieusement, de temps en temps, ma balade et l'émission se recoupaient, par instants. Cette émission était vraiment un hommage vibrant, tout à fait formidable et très émouvant.
Oh.
RépondreSupprimerMon cher Mantichore, ta réponse était captivante! Je dois admettre que ma connaissance de Doc Savage est plutôt famélique. C'est même un des héros populaire qui m'a le plus échappé. C'est un manque auquel nous aurions du pallier. En outre, tu nous as fait faire une sacrée découverte et ton commentaire n'a fait que confirmer le génie qui habite ce foutoir déjanté qu'est Buckaroo Banzai! Tu es une mer de Sapience camarade; nous sommes consternés et admiratifs.
Nous sommes fiers de t'avoir comme auditeur.
Ton dernier commentaire m'a fait extrêmement chaud au cœur. Comme Les Enfants du Paradis est un de mes films favoris , il était vital pour moi que nous fassions une émission pertinente et pleine de révérence. Je te remercie profondément de ton commentaire.
Au plaisir Camarade
Une heure sur les films en Esperanto ??!! WOW ! Et moi qui croyais qu'il n'y en avait qu'un seul : INCUBUS (1966). Un peu de recherches et voilà que je découvre l'existence de ANGOROJ (1964) et des allusions à l'Esperanto dans THE GREAT DICTATOR, GATTACA, BLADE TRINITY, etc. Je serai à l'écoute !
RépondreSupprimerEn passant, bravo pour votre excellente analyse de POSSESSION de Zulawski, un de mes films cultes. Seule déception : pas un mot sur "l'homme aux chaussettes roses" ??!!! ;)
Sacrée idée de relier Vian et Banzaï, excellent !
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