mardi 19 avril 2011

Notre émission du 20 avril: Rencontre avec Robert Morin, un vrai mangeux de marges

Ce mercredi à 3:30, nous recevrons Robert Morin. Pour le 7ème antiquaire, ce n'est pas qu'un honneur, c'est la chance d'une vie. Point d’obséquiosité ici: Morin nous a fourni certains des plus intenses moments d'émotions de notre courte mais intense vie de cinéphile. Il le fait encore. Nous ne serions pas plus émus en rencontrant Lynch, Herzog ou Haneke.  
"Il stimule des zones de la pensée assez profondes pour être inconfortables aux hypocrites"

Cette ligne de Claude Gauvreau à propos de Denis Vanier me fait tout de suite penser à Robert Morin.  Elle lui va comme un gant de velours sur un poing en sang. Pour moi, au cinéma, Morin est à Pierre Perreault ce que Denis Vanier est à Alfred Desrochers en poésie. 

Je lis ces mots et j’entends la double voix du vidéaste dans Yes sir...madame, tour à tour fébrile et cynique. Je le revois frapper son père dans Petit pow pow Noël, chanter du Josephine Baker seul dans les toilettes en pleurant. Je me remémore  les mines déconfites du public quand des scènes de ce film furent montrées à Tout le monde en parle. Je repense aux quidams scandalisés par Le Neg qu'ils n'ont par encore vus. Je revois le jet de pisse d'une puissance inouïe éclabousser le vitre de char du gars dans Il a gagné ses épaulettes. J'entends le cascadeur de La vie c'est pour le restant de mes jours dirent que "si Johnny Farago peut chanter, si Pierre Lalonde peut chanter, moi, j'peux cascader". Le gorge me serre en entendant le vieux fou chanter La Fortune dans Le voleur vit en Enfer. Je repense aux effets Rashomon, aux connections balzaciennes, au grapillage de "vues mortes" qui traversent son œuvre, à ses dualités devenant  polarités.  Je le revois même jouer un crosseur dans Les Bougons.

Je pense à tous ces moments et je me dis que nous sommes chanceux de l'avoir Morin: nous, les Québécois, ta mère, nos auditeurs français, ceux qui ne le connaissent pas et qui vont le découvrir, le gars au dépanneur...

J'aime voir Robert Morin manger de la marge et nous en faire manger à coups de buckets. J'aime sa voix de gravelle qui garoche les mots avec une précision de sniper. J'aime les mutants qui hantent son cinéma, qui sont plus vrais que toi et moi. J'aime écouter ses Vues.

Et plus que tout, j'aime ne pas savoir ce qui est vrai ou faux...
et savoir que Morin lui aussi s'en câlisse comme dans l'an 40. 

Le réel, ça sera pour le restant de mes jours.


dimanche 17 avril 2011

Le 7ème antiquaire est bon pour vous! (Nos nominations au Gala CHOQ.FM le confirme!)

Voilà qu'une autre magnifique saison du 7ème Antiquaire tire à sa fin (l'émission continuera sans interruptions n'ayez crainte; ce n'est que la fin de la saison les aminches!) Il fut bon d'être avec vous pendant  cette magnifique année, décidément notre plus éclectique et expérimentale.  
On ne se leurre pas ici: on sait éperdument bien que le concept même de notre émission est "spécialisé" à l’extrême, voir même hermétique, qu'elle peut être rébarbative à certain. Le 7ème antiquaire n'a jamais été qu'une émission d'analyse de vieux films; c'est un espace thérapeutique, un cercle d'expérimentation occulte, une vomitoire à nos obsessions théoriques et sexuelles et un terrain neutre sarclée avec la bêche de notre amitié.

 C'est d'emblée pour cette raison qu'on vous remercie de votre présence, vos commentaires, vos remarques et vos nombreuses photos cochonnes. Il est bon de sentir en permanence un sentiment de filiation, y compris outre-mer (on remercie les potes qui nous écoute dans l'Hexagone! Vous êtes de la  crisse de bonne pâte!!!)

C'est votre présence à tous qui fait que le 7ème est en nominations au gala d'excellence de CHOQ.Fm dans pas moins de 6 catégories:

-Meilleure émission variété
-Animateur de l’année  (2 fois, pour Jim et Frank)
-Bénévole de l’année 
-Émission de l’année
-Meilleur effort promotionnel

Le gala aura lieu dimanche le 1er mai au Petit Campus (et non au Belmont). 

Nous félicitons derechef les autres nominé(e)s. Vous êtes nos frères et nos sœurs et souvent, on pense à certain d'entre vous en se tripotant le manche de lard salé.

Bonne chance à tous!

vendredi 15 avril 2011

Notre émission du 13 avril: La bouffe au cinéma-théories et évocations cinématogastronomiques (ouch)

Pour nous déguster cette semaine, cliquer ici

À côté de la boutique flottante qu'est le 7ème Antiquaire, pawn-shop des idées -flanqué d'une arrière boutique où un donjon huileux des fantasmes sert à chatouiller les glandes de l'épicurieux-,  il y a un petit restaurant, un jolie restaurant. Un troquet sans prétention où l’expérimentation est de mise. On n'y sert rien de bien extravagant, mais la place est toujours pleine et les repas sont copieux. On en ressort avec le sourire, le ventre plein, avec au cœur la conviction que vos besoins ont été satisfaits et que ceux qui viendront dans quelques heures seront rabelaisiens. Dans les toilettes, il y a des graffitis cinglants qui parle de ma mère et de ton dentiste, des numéros de téléphone où on offre des sévices spécialisés.
C'est autour de cette intangible table que nous allons faire l'émission cette semaine. Deux grandes passions: la bouffe et le cinéma. Manger en regardant des films, parler de cinéma en mangeant... des amitiés scandées par le tintement des ustensiles et les souvenirs du grand écran. Il va sans dire, forcément, que le thème de la bouffe au cinéma devenait pour nous un pièce de choix. Les films de repas, repas classiques dans des films qui le sont tout autant, les films sur la bouffe, celle qui réconforte et excite mais aussi celle qui dégoute et repousse. De l'orange fatale dans la bouche du GODFATHER aux petits beignes au sucre de THE FLY, des étrons fumants de SALO jusqu'à la soupe tout aussi fumante de TAMPOPO, un historique des petites boustifailles et des grands festins de l histoire du cinéma.

-Entrée-  

Anecdotes croustillantes sur nid de concepts
Amuses gueules déployées
méli mélo de mélos croutés

-Plat principal  

 Pièces montées avec son coulis d'évocation
 avec
Suite de scènes caramélisées
suivi de
dégustations énumératives

dessert

Verrine de grivoiserie
et 
théories au sucre  et digressions digestives

Santé



mercredi 6 avril 2011

Notre émission du 6 avril: FANTOMAS de Louis Feuillade (1913)-L'esthète de la cruauté

Fantômas, la série magnifique de Louis Feuillade (1913) est une découverte que le 7ème s'est imposé pour vous cette semaine avec bonheur. À une époque où les geeks ont la possibilité de se gaver jusqu’à plus soif de références, c'est un plaisir de pouvoir retourner au fondements  des grandes influences, souvent inconnus des principaux concernés (c'était notre cas). 
Il n'y a pas beaucoup de méchant plus grandiose que Fantômas. Il est le précurseur de tellement d'entre eux: Joker, Thomas Ripley, Hannibal Lecteur. Il est tout simplement le premier des Super vilains digne de ce nom. Grandiloquent, théâtral, séduisant...absolument sans la moindre once de pitié.
Un tour d'horizon du personnage, des premiers films le mettant en scène, des petits morceaux de méchanceté qui font chaud au cœur. En se délectant des faits et gestes de ce grand esthète de la cruauté, on constate que cinéma de la préhistoire était souvent passablement contemporain.