jeudi 31 janvier 2013

Notre émission du 31 janvier: LES TONTONS FLINGUEURS- Avant le go des gangsters à gogo

"Les Tontons flingueurs" (1963) de Georges Lautner, scénario et dialogues de Michel Audiard, avec Lino Ventura.

Pour plusieurs générations de français, "Les Tontons flingueurs" est le film-culte des films cultes, citable à outrance grâce aux répliques inoubliables de Michel Audiard et la dégaine inoubliable de Ventura.

Il va sans dire qu'au Québec, le film aura eu un impact nettement moins déterminant. Trop français? Trop gouailleur? Isolé dans son époque? Les films de flics français n'ont pourtant jamais eu ce problème (écoutez notre émission ici pour en juger!)

Le 7ème se penche sur la question cette semaine et constate avec plaisir que bien au delà de ses savoureuses répliques, la comédie de Lautner et Audiard est beaucoup plus qu'un simple perchoir à citations. Avant même que Tarantino, Jarmush, Guy Ritchie et les frères Coen ne fassent la célébration de ces gangsters atypiques, flagorneurs, inefficaces et fatigués dont les moindres lignes et clignements de l’œil est un délice, "Les tontons flingueurs" possédait déjà cet esprit résolument post-moderne, cette volonté de déconstruire le mythe du gangster-guerrier et de montrer les facéties de ces hommes, leur ennui et leur banalité.
 
 "Les tontons flingueurs", c'est un "Reservoir dogs" qui se serait égaré chez Feydeau. Tout y était déjà en place pour amorcer une réflexion sur l'agonie d'une genre, le film-noir, alors que la Nouvelle Vague tentait de s'octroyer le monopole de cette relecture.

Il a un parallèle à faire avec le snariste américain Shane Black  qui fera le même travail de déconstruction des héros d'action avec un succès tout à fait similaire à celui d'Audiard, une oreille semblable pour le dialogue. Bref, un film à découvrir pour constater que bien avant les décennies de tarantinades qui suivraient, c'est les Tontons qui en beurraient délicieusement épais...