lundi 14 février 2011

Pour une Saint-Valentin cinéphilique trashy

Rien comme le spleen de la Saint-Valentin pour se rendre compte de l'échec lamentable de son couple. Le repas était foireux, les cadeaux, risibles et le sexe forcé évoquait le dernier sursaut de vie d'un amour déçu et agonisant. Le silence remplissait la pièce. Brrr. Si vous n'êtes pas de ceux là, ce papier ne s'adresse pas à vous. À moins que votre palais d'amoureux en pince pour une célébration trashy bien assumée. Dans ce cas, vous êtes à la bonne place.
Il est toujours bon de relativiser votre couple pathétique et de regarder des histoires d'amours malsaines qui finissent dans un bain de sang. Ce sont les plus belles, demandez le au Barde. À la limite, on peut s'en tenir à des histoires atypiques. Tu vois, si Julia Roberts était une authentique crackwhore dans Pretty Woman et que Richard Gerebil la payait des sommes faramineuses afin de satisfaire, de façon hautement méta textuelle, la paraphilie animalière qu'on lui connaît tous, je regarderais ce film avec une dame le 14 février de ce pas. Kinky Bitches d'Amos Kollek pour toute la famille!

Bref, la Saint-Valentin, c'est aussi la période où le couple se loue un film romantique, voire érotique, pour attiser des passions faméliques, souvent déjà anéanties. Elle voudra un truc avec Jennifer Aniston, vous voudrez un truc avec Jenna Jameson. L'amour, c'est aussi des conciliations. Horreur ET amour! Sang ET sexe! Déviance ET tendresse!

On a 8 suggestions pour vous
:
Max, mon amour de Nagisa Oshima (1988). Envers et contre tous, un diplomate anglais bourgeois continue d'aimer sa femme même si elle se fait sauter par un singe. Un bonobo pour être exact, dont elle, Charlotte Rampling, est infatuée. Il tentera de la reconquérir, de comprendre cet amour bestial et de garder le caca dans le living room. Si c'est pas de l'amour... Nous avons couvert ce film dans une de nos émissions avec brio ICI. Maintenant, si seulement quelqu'un pouvait me redonner mon osti de VHS...

L'année dernière à Marienbad d'Alain Resnais (1962). Errants dans la méandres d'une monstrueuse villa sans âme, échappant à toutes formes de structure où l'espace-temps est définissable, un homme tente de convaincre une femme qu'ils se sont aimés jadis. Un peu comme ce que vous allez faire ensemble ce dimanche au Ikéa, la poésie en moins. On en parle dans une émission ici.
The Night Porter de Liliana Cavani (1974). Il est ancien nazi devenu portier de nuit après la guerre. Clandestin. Elle est juive, fut internée dans un camp de concentration où il se la tapait brutalement à tout le soir. Mais grâce à lui, elle a survécue. Plusieurs années plus tard, ils se croisent à la porte de l'hôtel...et ils remettent ça! Le désir est trop fort. Après un singe, Rampling se fait des nazis! On en parle aussi dans une émission ici. Possession d'Andrzej Zulawski (1981). Je vous laisse la surprise. Ce film là contient toutes les réponses à vos questionnements de couple. Ahhh l'amour, quand ça nous tient dans ses tentacules gluantes et que ça serre! Vous allez passer une soirée intense en écoutant notre émission sur le sujet en cliquant ici.


Death in love AKA Dr.Mengele in love! de Boaz Yakin (Cliquez sur la photo pour lire mon petit billet sur le film en question).
Une juive qui a un petit oumph pour un nazi tortionnaire donne naissance en secret à une progéniture forcément névrosée et incapable d'amour. S&M, trahison, jewish guilt et dégoût de la chair...la parfaite combinaison pour la romance! Votre tendre moitié en redemande! À écouter back to back avec Night porter, pendant que votre belle vous circoncis avec ses dents. Back in da day, Oy Vey!
Bad Timing.

Aaaaah ! Nicolas Roeg ! À une époque reculée, avant que le terme sulfureux et Antichrist ne soient invariablement associés (je persiste et signe, le film de Trier, dont je suis par ailleurs un inconditionnel, est une banale et hilarante version-piste d'hébertisme du Possession de Zulawski et de Don't look now...mais avec plus de glands!), il n'y avait que toi pour nous montrer des idylles suintantes de vitriol. Julie Christie et Donald Sutherland s'éloignant douloureusement l'un de l'autre après la mort de leur enfant, Bryan Brown massant goulûment 1:30 de temps l'opulente poitrine de Mimi Rogers tout en l'engueulant dans Full Body massage. Mais dans mon livre à moi, c'est Art Garfunkel qui se taille la part du lion dans le plus grand film de Roeg, Bad Timing. Une des plus belles relations malsaines du cinéma.

Bad Biology de Frank Henenlotter Si vous ne connaissez pas Frank Henenlotter, il faut vite allez écouter notre émission sur ce génie en cliquant sur la photo du haut. Grand manitou du Schlock, de la série Z (+ XXX), il ne faut jamais perdre de vue que le monsieur n'a jamais raconté autre chose que des grandes histoires d'amour et de jalousie. Que ce soit un frère siamois cannibale arraché en moton qui voudrait lui aussi connaître la passion, un savant fou qui se fait la fille de rêve en se cousant les morceaux de choix de plusieurs putains ou un parasite lubrique qui t'envoie du jus bleue de bonheur dans l'hypothalamus, les protagonistes des films de Henenlotter ont un dévorant besoin d'intimité. Bad biology est sa plus grande histoire: fille avec 7 clitoris qui vire folle et meurtrière quand ils sont titillés en boucle cherche homme seul au pénis amovible et meurtrier pour briser la solitude. Un peu comme le Matador d'Almodovar si la bitte de Banderas avait un trou de graine hurlant.

LE TOP 1 DU DÉCRISSANT POUR LES ÂMES EN PERDITION:
Sombre de Philipe Grandrieux.

Une expérience sensorielle plus qu'un simple film, pour le réalisateur comme le spectateur. Jeune femme triste et suicidaire trouve enfin l'homme qui lui faut, un serial killer torturé qui étrangle lorsqu'il aime, façon archétypale-loup garou-monstre de Frankenstein. Tout ça dans une ambiance de désolation glaciale qui fera durcir les mamelons de votre douce comme jamais, c'est garanti. Ça manque un peu de Diana Krall en trame de fond mais moi, le film me donne des monstrueuses et turgescentes érections à toutes les fois.
Bonne Saint-Valentin XXXXXX

1 commentaire:

  1. Dans le genre "relation post-divorce tordue mais salvatrice", j'ajouterais l'excellent film British INTIMACY de Patrice Chereau.

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