Le 7ème antiquaire a beau être un adorateur des vestiges d'une époque révolue, nous ne sommes pas pour autant des passéistes. Certes, nous comprenons et partageons la souffrance de toute cette génération de cinéphiles qui nous a précédée, ces passionnés qui ont vaillament bâti leur culture en cinémathèque, dans les cinémas de cartier, avec une révérence que je trouve franchement inspirante.
Ces cinéphiles, pour qui la notion de rituel était forcément importante, ont tout à fait le droit de se lamenter de l'agonie du 35mm (faut dire aussi que "35 mm" sonne viril au boutte, alors que "DCP" sonne gravement comme une maladie vénérienne qu'on chope en baisant un cheval). La génération du VHS dont je suis issue ne connait pas les mêmes tourments, mais il ne faudrait pas croire que nos souffrances sont anodines. La lente agonie du club vidéo, suivie de la consécration de la vidéo sur demande, consolidera l'atomisation de la prochaine génération de cinéphiles. Disparaitra ce plaisir suranné de "bouquiner" son film, de parler cinéma avec une étrangère et vous retrouver à baiser dans une ruelle après une conversation de plusieurs heures parce que vous avez la même fascination pour Zulawski et Carpenter.
Une terrible nostalgie me tenaille depuis quelque temps; celle du plaisir que nous avions, tout jeune, à déambuler avec candeur dans les allées de club vidéos pour tomber au final sur une pochette de VHS comme celle que vous voyez plus haut. Sans le moindre avertissement. J'ai 8 ans et je viens de voir l'image d'un homme qui s'autocannibalise. Bordel...un peu tôt pour ça peut-être non? OU PAS!!!!!
Des cauchemars magnifiques s'ensuivaient, invariablement. Ces sensations me manquent: je n'ai jamais pu les retrouver.
Les traumatismes que m'ont fournis les images de pochette de VHS étaient souvent autrement plus significatifs que ceux laissés par les films eux mêmes. Cette période me manque tellement...
Celle d'un temps où un jeune homme pouvait tomber face à face avec ce genre d'image:
Putain de bordel de merde! La délicieuse surcharge d'Éros et de Thanatos qui est contenue dans cette image hein? Kristeva elle-même s'en roulerait la bille! Pendant des années, cette image troublante de chienne de Satan aux mamelles appétissantes m'a totalement fasciné. Ce n'est pas moins d'une décennie plus tard que je vis le film en question. Sympa par ailleurs...y'a même une scène où les seins de la dame se font posséder de démons. Si si. C'était un monde bien pervers que celui du club vidéo des premiers jours, avec ces étalages où se côtoyaient allègrement LA PLANÈTE SAUVAGE et ELSA, les mondos et les pornos. Il me manque vraiment beaucoup. Le VHS me manque. Les images des pochettes de mon enfance me manquent. Vous savez, quand les films parlant d'un jeune garçon subissant une mutation après avoir fusionné avec un canon laser s'appelaient tout simplement...RAYON LAZER!
Cette semaine, le 7ème vous parlera de ces films que l'on pense avoir vu...mais dont on a inventé la totalité de l'histoire tout simplement à cause du choc que nous procuré les images de la pochette. Vous avez assurément une. Nous avons fait l'exercice jusqu'au bout, celui de trouver LA pochette fascinante qui nous hante depuis des décennies et regarder enfin le putain de film, question de voir enfin de quoi il en retourne.
Nous avons arrêté notre choix sur X-TRO de Neil Bromley Davenport. Après des années à être fasciné par toutes les images du film, enfin nous allions savoir de quoi il en retourne
Non mais regardez-moi ce bijou d'affiche...
Les aminches, le 7ème antiquaire vous en conjure, XTRO est une découverte à faire. Si vous avez vu ce film trop jeune, soit vous n'avez rien compris à ce que vous avez vu, vous avez engoncé le traumatisme biiiieeeen loin dans votre mémoire ou vous êtes devenu un violeur d'animaux de compagnie professionnel. Plus qu'un simple film ovni, XTRO est littéralement un drame de chambre psychanalitique...avec un extra-terrestre violeur en guise de tartuffe. C'est presque trop beau pour être vrai. En essayant de grappiller maladroitement les grands succès de film d'extraterrestres de l'époque, Davenport a accidentellement fait un film quasi expérimental, un agencement improbale d'influence qui donne un objet non identifiable. Une fausse suite de RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE qui devient une relecture de E.T...avec Alien comme protagoniste. À BOUT DE SOUFFLE allait puisé à la source du film noir pour inventer un nouveau genre; XTRO fait la même chose avec le film d'extraterrestre mais dans une inconscience des plus totale. Le résultat est forcément fascinant puisque le film de Davenport s'est fait instinctivement. Tout dans ce film est une plongée dans les recoins les plus boueux de la psyché humaine...
Je parle pas juste du XTRO en question, espèce de mélange entre Alien et Stephen Hawkings, ou même du fait que l'extraterrestre en question est un humain kidnappé jadis par des ovnis qui a laissé un fils traumatisé par son départ et qui vient le récupérer même s'il n'a plus "vraiment" forme humaine
Je parle pas non plus des moments où le fils se met à menstruer, ni même quand le père re-vient au monde de vivant en accouchant-écartelant une pauvre femme en deux...
Non. C'est vraisemblement quand les jouets du garçon prennent vie et se mettent à décimer le gens que ce film m'a convaincu de son génie, tout involontaire soit-il.
X-TRO est sans contredit un des plus glorieux vestige de l'époque des grands (v)idéaux. Reste plus qu'une chose à dire. Merci XTRO...merci XTRO..merci XTRO...merci Xtro... merci xtro
Vient un jour dans la vie d'un homme où les réponses à des questions importantes sont révélées dans des circonstances douloureuses mais nécessaires. Ces moments de révélation, rares et chers, où tout est à sa place, tout est éclairé par l'iridescence de la Vérité, l'albédo indivisible du Vrai. Chers lecteurs, j'ai été récemment éclairé par une de ces vérités séculaires qui échappe à plusieurs d'entre vous. Je tiens à vous en faire part, pour votre salut et pour que vous ayez la possibilité de faire des véritables choix. Le praticien des arts occultes vous dira: "Rien n'est vrai. Tout est permis . C'est la seule vérité". Ce que le reste du monde vous dit, en ce moment, c'est que "Tout est vrai. Rien n'est permis". Que tout va bien. Que tout est parfait tout le temps.
En tant que geek et mystique initié au secret de l'univers, je suis évidemment connecté de manière intime à la puissance des symboles. Je connais leur considérable potentiel occulte. Je suis aux aguets en permanence. Nos sociétés sont tapissées de symboles qui nous semblent anodins, mais qui sont disséminés de manière élusive et efficace. Rien de mieux que le symbole pour propager aisément une idée et infecter les consciences. Par ailleurs, ce sont les symboles les plus inoffensifs en apparence qui sont forcément les plus insidieux. L'Amérique maçonnique est entièrement batie sur un efficace agencement de ces symboles, de "complèxes mémiques" propagées à des fin de renforcement du statu quo, mais "garantissant" à l'individu l'illusion de ses choix. Un choix qu'il n'a pas, bien évidemment. On arrive néanmoins à lui suggérer le contraire en lui donnant le choix de "produits". Ces produits sont beaucoup plus que de simples "marques". Ces sont des régulateurs, des niveleurs, des équarisseurs idéologiques.
Pour qu'une société puisse bien contrôler idéologiquement la populace, il est évidemment important qu'elle infecte les consciences avec ces symboles dès le plus jeune âge. C'est avec l'alimentation qu'elles y parviennent le mieux. Le jus, les conserves, les surgelés...
Les céréales...surtout les céréales.
Il est vital que vous compreniez.
En tant que geek, les céréales sucrées ne font pas seulement partie de mes souvenirs d'enfance: elles sont encore tristement reliées à mes rituels matinaux les plus agréables. Elles ne sont pas qu'UNE partie d'un petit déjeuner équilibré en demandant 24 autres, elles font aussi intimement partie de la vie de tous geeks trentenaires (et aux abords de la quarantaine aussi), comme le t-shirt et la porno matinale. Ces si délicieuses céréales qui laissent dans le coeur des palpitations de lait sucré et poisseux au goût de cancer. Combien d'entre nous, entre la béatitude et l'extase, avons lu de comics en lapant maladroitement nos bols, le lait gluant s'immisçant subrepticement entre les poils de ces barbes que les plus ventripotents d'entre nous arboront pour cacher nos clones de menton et les plus rachitiques pour dissimuler leur absence de mâchoire? Ces céréales sont le Soma de notre génération au menton sentant le fromage de chèvre.
Un illuminati alimentaire s'assure que vous ne puissiez pas arrêter d'en manger. Elles y associent des symboles totémiques particulièrement puissants, innoffensifs qu'en apparence. Rappelez-vous que plusieurs de ces céréales proviennent de la compagnie Kellogg. À l'origine, John Harvey Kellogg était un occultiste pratiquant un système mystique de fortune oscillant entre les édits de l'église Advantiste du Septième jour, la gnose chrétienne prônant l'abstinence et la contrition et certains rituels ancestraux extatiques des Potowatamis, les indiens de la région de Battle Creek au Michigan. Paradoxalement, c'était aussi un adorateur de la race aryenne indo-européenne qui croyait aux vertus de l'eugénisme. De son infatuation pour la race indo-européenne, il récupérera plusieurs éléments: le Yoga, le végétarisme, le swastika et le totem suprême des indiens, le tigre.
Kellogg était donc à la tête d'une secte qui célébrait des principes de santé "absolue", en apparence. Dans les faits, c'est la souffrance, la mortification et l'eugénisme qui constituait le message sous-jacent de sa doctrine. C'était un gourou dans la plus pure tradition. Dès le départ, plusieurs de ses produits étaient accompagnés de symboles occultes.
Cette méthode totémique est non seulement en vigueur aujourd'hui, elle est plus forte que jamais. Les autres compagnies de céréales, dans leur volonté de compétitioner avec Kellogg, ont tout naturellement émulé le modus operandi. Chaque mascotte de céréale sont aujourd'hui des symboles représentant un trait identitaire encouragé par notre société, une attitude à préconiser pour en devenir un membre acceptable (et aisément contrôlable). Elles sont les gardes-chiourmes du statu quo. À chaque bouchée que vous enfournez en regardant la mascotte sur la boîte, une association sensitive systématique et inconsciente est faite entre le goût si délicieux, rassurant dans votre yeule et l'attitude que la marque de céréale veut installer dans votre mode de vie. Bref, un rituel occulte aux accents pavloviens terriblement efficaces.
"Dis-moi quelles céréales tu manges, je te dirai ce qu'ils veulent que tu sois". C'est ce que j'ai fais pour vous avec ce texte, frères et soeurs geeks. Grâce à cette analyse basée sur des observations précises, vous serez en mesure de savoir quels sont les dangers de chacune de ces céréales. Commençons par le plus populaire d'entre eux...
TONY LE TIGRE des Frosted flakes
Né en 1951. Le plus vieux et "vénérable" de tous les totems avec Cornelius le coq. Tony le tigre est censé représenter la santé, l'énergie, le dépassement de soi et l'activité physique. À travers les décennies, il est devenu de plus en plus masculin, viril et paternel.
Ce qu'il représente en réalité: Le supériorité ethnique, masculine et paternaliste. Tony le tigre est le symbole même de la virilité guerrière. C'est un conquérant et il fait ouvertement référence à Alexandre le Grand, le Tigre de Macédoine (It's GREEEAT!) . Il faut savoir qu'initialement, Tony était un tigre blanc et que sa coloration a changé par la suite. C'est un totem souverain, célébrant la venue des grands maîtres du monde tel que voulu par Kellogg. Il est l'Amérique fasciste et dominante, le symbole maçonnique de la symétrie et de l'Ordre. Paradoxalement, il est aussi un fort symbole homosexuel. La raison est simple: il réfère à un monde d'homme pour les hommes. Kellogg aura tôt fait de changer cette aspect. Il deviendra par la suite un père de famille italien autoritaire et avenant avec une large famille
Chaque bouchée de ces délicieux flocons sucrés sont censés vous rappeler une chose; soit fier, soit dominant et surtout, cherche constamment la victoire. Imposes-toi. Les perdants ne dominent pas le monde.
"Show them your a Tiger...show what you can do". Écrase ton adversaire. Fais le pour ta nation parce "IT'S GRRRREAT!". Sois le maître du monde. Les Frosted Flakes sont au final la version populiste des Corn Flakes.
CORNELIUS THE ROOSTER des Corn Flakes: <
Le coq Cornelius, symbole d'un bon petit déjeuner équilibré, a déjà été brièvement et souvent "anthropomorphique" mais il revient invariablement au même design minimalisme et abstrait, contrairement aux autres céréales. Pourquoi donc?
Ce qu'il représente en réalité:La gloire des Adventistes et des "vrais" américains, des pères fondateurs. Une céréale saine faites pour des gens sains qui le méritent? You bet! Ceux qui travaillent bien, qui sont vertueux, abstinents auront droit à leur céréale, fondée au tout début (accidentellement) pour ceux et celles qui suivaient, selon les principes de l'église Adventiste, une stricte diète végétarienne dont le but était d'éloigner les "passions" alimentaires. Dans plusieurs religions, le sacrifice d'un coq représente le début d'une entreprise. Il aussi le symbole de la pureté de la Chrétienté. Les Corn flakes célèbrent la fondation des États-Unis (corn fed american, dit l'expression), ce temps rêvé où tout était encore à faire sans avoir des gens d'autres cultures dans les pattes. Toutes les autres céréales qui suivront seront plus ou moins réservées pour les souches inférieures de l'Amérique, celles des "faux" américains.
SAM LE TOUCAN des Froots Loops:
Le compétiteur direct de Tony. On se souviendra de son mantra "Follow my nose. It always knows!". Censé représenter l'esprit d'aventure, la découverte des mondes tropicaux à travers l'exploration. Sam est l'ami des enfants qu'il entraine dans ses aventures.
Ce qu'il représente en réalité:Le principe de la fierté militaire et de la conquête. "Suivez-moi, je connais la voie". Sam le Toucan est un général de troupe, un pilote éclaireur. Il n'est pas surprenant que le Totem du toucan ai choisi: il est une appropriation du symbole de la fierté maya. Sam (pour Uncle Sam), possède toutes les couleurs des Amériques. Il incite les enfants à le suivre sous des apparences de jeu, comme le joueur de flûte de Hamelin. En fait, il les guide fièrement vers la guerre et la conquête en faisant miroiter des rêves d'exotisme. Il forme la prochaine génération de soldats qui envahiront le monde. D'ailleurs, son bec symbolise de toute évidence la puissance de la bombe. Les jolies anneaux fruitées semblent tellement innoffensifs non? Regardez plus près: ce sont des anneaux d'explosion nucléaire. Pour la petite information, les Froot loops fût l'aliment le plus envoyé aux soldats durant la guerre du Vietnam.
SUGAR BEAR des Sugar Crisps:
Le principal adversaire de Tony le tigre. L'ourson débonnaire et décontracté qui fait glisser un soupçon de miel dans vos céréales comme le GHB dans un cocktail sucré aux pêches.
Ce qu'il représente en réalité:Un stéréotype racial servant à rendre attirant un certain mode de vie des noirs à cette époque. Proxénétisme, deal de drogue, alcool. Obsession pour "that sweet sweet honey", symbolisant autant l'alcool, la drogue, l'argent que le liquide séminal des femmes. Sugar bear est le versant "blaxploitation" des céréales, jusqu'à son nom et son attitude de "stoner" au regard glabre de violeur. Est-ce une coincidence si ces magnifiques flocons ressemblent tant à "des petites vulves crépitant dans le lait"? C'est un constat que j'ai fait tôt dans la vie, comme vous pourrez le constater vous même en regardant ce vidéo.
Bref, Sugar Bear invite les Afro-américains à rester dans ces idées de paresse, de drogue et de proxénétisme que leur attribuent si gentiment les caucasiens. Cette idée de ne jamais en avoir assez; d'argent, de femmes et de drogue. Comme le dit le slogan: "je n'ai jamais assez de Sugar crisps". Plus facile de contrôler l'autre moitié de la société en la gardant dans l'ignorance. De même, Sugar Crisps est de tout temps la céréale la plus consommée par les noirs. En créant cette céréale, la compagnie céréalière concurrente Post s'opposait directement à l'idéologie des Frosted flakes, tout en la complétant. La parfaite céréale contre les munchies. Pour compétitioner avec Post, Kellogg créera sa propre version afro-américaine en copiant en tout point la céréale et en gardant l'idée de base. Par contre, ce sera une nouvelle génération qui sera ciblée: la culture émergeante du rap, du nouveau ghetto et du speed, du smack. Son nom: Les SUGAR SMACKS (qui deviendront plus tard les Honey smacks) avec sa grenouille survoltée et sur la coke, DIG'EM FROG!
SUIVRONT ENSUITE D'AUTRES STÉRÉOTYPES AMÉRICAINS TRAITANT DU MÊME SUJET: LUCKY THE LEPRECHAUN des Lucky Charms:
On se rappellera que le petit farfadet des Lucky Charms trouvait toujours le moyen de se sauver avec ses céréales pour éviter qu'on ne mette la main dessus, comme le pot d'or de la légende.
Ce qu'il représente en réalité: Un stéréotype racial servant à banaliser la présence des Irlandais en Amérique. Les Irlandais sont arrivés en Amérique au coeur de la famine, pauvres, avec rien d'autres que la fierté de leur culture. Ils ont contribué à l'édification de ce pays. Reste que pour la véritable race blanche dominante américaine, les irlandais sont des nègres blanc, alcooliques et intimement reliés au crime organisé. Rien de plus inconfortable que cette notion de "luck of the Irish" quand on pense à la suite ininterrompue de malchances qui cribla l'Irlande. De ces trois traits qui déterminent une certaine idée de l'Irlande, la "chance", la bière et le folklore, les LUCKY CHARMS ont tout gardés. Les céréales sont à base de blé. Le farfadet symbolise cette idée de richesse et de chance pourtant inexistante chez eux. Et ces petites guimauves sont de puissantes images magiques sans aucune valeur nutritive et cachent tout simplement la céréale vide et ennuyante en dessous. Elles sont littéralement des "charmes", l'illusion de quelque chose qui est pourtant inexistant. Les lucky charms sont les céréales que l'Amérique a créé pour célébrer le travail des Irlandais chez eux: vides, aucunement nutritives et pleines de symboles magiques servant à "charmer". Un lecteur faisait d'ailleurs remarqué derechef un aspect supplémentaire: les morceaux de guimauves représentent tous justement des symboles “païens”, ils sont doux et sucré, attirants mais mauvais pour la santé, tandis que les morceaux “nutritifs” ont plutôt la forme de symboles typiquements chrétiens : le poisson et la croix. Ils sont moins “séduisants”, mais concrètement ils sont nutritifs pour le corps, de la même manière que le christianisme est nutritif pour l’âme" (Merci Banjo!).
Est-ce surprenant que l'empire britannique achètent encore cette céréale désormais inexistante chez eux pour des sommes faramineuses sur Amazon et E-bay?
TRIX RABBIT de céréales TRIX
De manière diamétralement opposé à Lucky the Leprechaun, Trix est un lapin survolté qui veut de toutes ses forces des céréales mais ne parvient jamais vraiment à les avoir parce qu'on lui refuse.
Ce qu'il représente en réalité:Le traitement réservé aux junkies et aux prostitués par le système. Le lapin, symbole de fertilité systématique. Cobaye de laboratoire dans lequel on inocule des maladies terribles. Impossible de savoir si Trix et femelle ou mâle. Une chose est certaine: le lapin ferait n'importe quoi pour une dose. N'importe quoi. Ça le rend hystérique. Mince, blanc et émacié, il est le dur réveil du "peace end love". Dans le jargon de la prostitution, des "trix" veut dire "tirer un coup" pour de l'argent. Ça veut aussi dire "jouer un tour". Encore cette notion de magie et de tromperie; l'illusion des fruits. Reste que le seul tour qui est joué ici, c'est que pour des milliers de mères prostituées et toxicomanes, cette céréale absolument sans valeur nutritive est le seul repas qu'elles pourront se mettre sous la dent. Et sous celle de leurs enfants illégitimes qui eux aussi, feraient n'importe quoi pour des Trix.
SONNY THE CUCKOO BIRD des Cocoa puffs:
Un oiseau complètement hystérique qui est "cuckoo" pour le bon goût des Cocoa Puffs.
Ce qu'il représente en réalité: le traitement réservé au gens qui souffrent de maladies mentales. Vol au-dessus d'un bol de cocoa puffs. Cuckoo est le symbole inversé de Sam le Toucan, au même titre que Sugar bear est opposé à Tony Tiger. Les États-Unis ne tolèrent pas les états seconds et les maladies mentales. Impossible de faire des membres productifs de la société, des soldats ou des travailleurs avec eux. Il faut donc les isoler, cacher leur hystérie. Ils sont la lie du système, la merde laissée derrière, à traiter comme telle. D'où l'aspect de ces céréales. Elles donnent des palpitations tellement elles sont sucrées d'ailleurs. Et elles font terriblement mal au palais.
SNAP, CRACKLE ET POP des Rice Krispies:
Les trois petits lutins aux noms multiples. La céréale la plus mangée dans le monde. Un dessert connu de tous. Le riz: l'aliment le plus consommé dans le monde. Chacun des trois lutins représentent un des "sons" que produisent les céréales. Ah oui?
Ce qu'ils représentent en réalité: LES TROIS GRANDES FORCES EUROPÉENNES AUXQUELLES LES ÉTATS-UNIS FURENT IDÉOLOGIQUEMENT RELIÉES, L'ITALIE, L'ALLEMAGNE ET L'ANGLETERRE. En fait, SNAP , CRAKLE et POP, ce sont les bruits que font les armes à feux qui ont servi à décimer tous ces villages jadis au nom d'une ressource, le riz. Regardez les costumes: le chef cuisinier italien, le lutin bavarois aux cheveux blonds et le militaire anglais. Rien à dire de plus.
CAP'N CRUNCH:
Un produit de Quaker. Un capitaine avec une calle de bateau pleine de céréales.
Ce qu'il représente en réalité:La suprématie de l'homme blanc colonisateur, toutes catégories confondues. La pire céréale de toute. Une des meilleures au goût, comme la saveur sucrée de la victoire et du génocide. Cap'n Crunch est en quelque sorte la continuation de Snap, Crackle et Pop (d'où le "Crunch"). On remarquera par ailleurs qu'il est le seul humain du groupe, qu'il est armé et qu'il possède un terrible regard sanguinaire. Bordel...il s'appelle "Capitaine Écrase" Tout dans cette céréale est une célébration ouverte de la gloire militaire: même un des fameux sifflets que l'on trouvait jadis au fond de la boîte est à l’origine du "phreaking", le piratage des lignes téléphoniques, ancêtre du hacking moderne (merci Nikolavitch!). Captain Cruch n'est pas un totem du tout. Il est les premiers européens des conquêtes. Diamétralement opposé au pouvoir déjà installé des Corn Flakes. C'est aussi la céréale la moins nutritive de toutes...et douloureuse en plus: elle donne le "crunch mouth", une inflammation de gencives et du palais en raison de sa consistance qui rappelle le scorbut. En fait, le Capitaine est la seule céréale qui ne cache pas ses véritables intentions. Je viens pour m'installer, prendre vos richesses, vos aliments et je vais vous faire souffrir. Je vais vous "cruncher" jusqu'aux derniers.
Et j'en passe... Pourquoi croyez vous qu'il n'y a plus de "surprises" dans les fond de vos boîtes? Parce que le travail de conditionnement est déjà fait. Plus besoin de rien mettre au fond pour vous avoir.
Manger des céréales n'est JAMAIS une activité innocente. C'est volontairement ou non une position idéologique et même spirituelle. Et si vous mangez des céréales "santé", des "natures crunch" ou autre chose du genre, grand bien vous en fasse. Vous avez échappé à UN des plus grands pièges. Je serais bien curieux de voir ceux auxquels vous n'avez pas échappé...Le Géant Vert? Aunt Jemimah? Tôt ou tard, ils vous auront.
...8 acteurs qui ont prêté leur peau au personnage, des centaines de mentions dans des chansons en tout genre, plusieurs en jeux vidéos...c'est même une comédie musicale. Une putain de comédie musicale d'une telle "kitscherie" qu'elle prend des proportions...cosmiques!
Mais trève d'énumérations; nous garderons ça pour l'émission de cette semaine. Le 7ème ne vous apprend rien en déclarant, avec la plus totale des convictions, que Superman n'est plus simplement qu'un personnage. Des auteurs prolifiques n'ont cessé de le pousser vers une certaine transcendance, depuis bientôt 75 ans. Superman est désormais une idée totémique, le symbole de ce qu'il y a de meilleur dans le coeur des hommes, une idée d'une telle pureté qu'elle en est devenue presque virale. Absolument tout le monde connait le symbole, le nom, la légende. En fait (et voilà un concept qui est aujourd'hui régulièrement évoqué par les auteurs), Superman fonctionne comme un antidote: il suffit de voir le personnage, de penser à lui pour qu'une série de réflexions profondément humanistes et charitables nous traversent l'esprit. Il est, après tout, le "premier" et ultime super-héros mais il est aussi une des grandes figures messianiques célébrées par le 20ème siècle. The american Jesus!
Tous les enfants sont passés par le même rituel, tout naturellement. Vous savez de quoi je veux parler pas vrai? Ce rituel là:
Une serviette sur les épaules et voilà! L'esprit gonflé à bloc par la force, la puissance, le sacrifice de soi.
Superman et le Père Noel; même combat! D'ailleurs, il suffit qu'un adulte porte le costume pour qu'un enfant, pendant une fraction de seconde, se demande si c'est "le vrai". Ceux qui ont porté le costume jadis, de George Reeves à Bob Holiday, ce sont souvent vus "infectés" par le personnage.
C'est cette idée que célèbre le 7ème cette semaine, en parlant des multiples incarnations que le personnage aura eues à travers les décennies. Il sera moins question de parler des films de Superman que d'évoquer certains aspects de son évolution, des moments qui ont déterminé le personnage à l'extérieur des comic-book: des dessins animés des studio Fleischer à la célèbre émission de radio...
jusqu'aux possibles influences ...
...et pour finir en beauté, une analyse de fond de l'adaptation télé du "fameux" musical avec David Wilson dans le rôle titre...parce qu'il le faut, c'est vital!
Après plusieurs semaine d'absence sur ce blogue, le 7ème revient juste au bon moment, question de se porter à la défense de ce (déjà) grand incompris qu'est PROMETHEUS. Le 7ème ira explorer le fossé qu'il y a entre les détracteurs et les "amateurs" du film-fresque de Ridley Scott.
N'ayez crainte, le 7ème ne change pas de mandat. L'émission de cette semaine ne parlera que très peu directement du film; en fait, à l'instar de ces protagonistes, le 7ème se la jouera archéologue. Il sera question de remonter aux sources anciennes qui ont permis la genèse de PROMETHEUS, les influences incontournables. Car la longue (sur)vie du mythe d'ALIEN n'était pas gagnée d'avance; rarement aura t'on vu dans l'histoire du cinéma une saga comme celle-là, née d'une série de facteurs improbables, d'accidents de parcours, de collaborations de circonstance, d'emprunts inavoués, voire même reniés (mais toujours revisités au final). En ce sens, PROMETHEUS est la synthèse et l'héritier de la grande science-fiction de série B. Qu'on se le dise: PROMETHEUS n'invente absolument rien. Il célèbre tout simplement, avec une grandiloquence peu commune, ceux qui ont permis son existence. Comme la créature titulaire de la saga, il est l'évolution protéiforme et composite d'une vieille histoire...et il a la peau dure.
Au delà du spectacle orgiaque qu'offre la réalisation de Scott, c'est dans ces résonnances mythiques que PROMETHEUS devient fascinant. Bien sur, avec un tel titre, il devenait évident que les Titans, Thésée et le Minotaure, Pygmalion et Icare serait au rendez vous (et ils le sont tous). Même chose pour les grands mythes chrétiens, dont la saga a été toujours été friande (le troisième en particulier, avec sa Jeanne D'arc façon Dreyer "victime" d'une conception immaculée).
Reste que ce sont ici les mythes de la culture populaire sont d'une importance cruciale. Pour l'androïde David interprété par Fassbinder, l'icône adorée est Peter O'toole dans LAWRENCE OF ARABIA. Est-ce dire que dans un certain futur, les "dieux" du cinéma seront tout aussi célébrés que ceux de la légende ancienne. Rien n'est moins sur.
Le 7ème focalisera sont attention sur 4 grandes influences provenant de la culture populaire. Voici quelques comparaisons imagées qui permettront d'étayer les propos de notre émission
1-) PLANET OF THE VAMPIRES (1965) de Mario Bava.
Tout viens de là et ce, quoi qu'en dise les créateurs d'ALIEN et de PROMETHEUS. Toutes les bases sont là.
L'histoire, le concept, allant du design du vaisseau spatial...
..à l'environnement...
...le squelette gigantesque et momifié d'une créature extraterrestre, morte en détresse et connectée funestement à un panneau de contrôle...
...jusqu'aux putains de costumes.
2-) La bande dessinée de science-fiction européenne et les comic-books
ALIEN est le rejeton batard du DUNE avorté de Jodorowski...qui a donné l'INCAL dessiné par Moebius...qui a illustré une bédé écrite par Dan O'bannon, le scénariste d'ALIEN qui a inspiré les décors de BLADE RUNNER...
PROMETHEUS a grapillé voracement et habilement dans chez les plus grands du genre, de Phillipe Caza...
...tout Jack Kirby, les Fantastic four en particulier...
3-) THE CHARIOTS OR THE GODS? de Erich Von Daniken
Well duh! On en parle à l'émission
4-) Vous l'avez devinez...LOVECRAFT
Au final, PROMETHEUS est plus qu'une simple "extension" de l'univers d'ALIEN. C'est un film qui a émergé de l'abiogenèse antérieure dont ALIEN est le lointain résultat
Il y a longtemps que le 7ème fantasme d'une émission sur Monteiro. Cette dernière décennie, il fut notre découverte marquante, au moment même où il quittait ce monde, en 2003. Ce trésor maudit des portugais est mort avant son doyen Manoel de Oliveira (à 102 ans, Oliveira est le réalisateur le plus âgé du monde. Encore actif aujourd'hui, le vénérable meistre connaissait Monteiro qui avait joué pour lui dans Veredas... en 1978!). Il laisse derrière lui une oeuvre qui échappe à toutes définitions, élusive, libre et frondeuse, comme le bonhomme. Dans la cours des grands, Monteiro est le gringalet inquiétant avec lequel on ne parle pas, respecté mais laissé seul, un peu effrayant. À part en France, où il a une manière de culte, il n'aura été vraiment prophète qu'en son pays et souvent de malheur. La bienheureuse rétrospective de la Cinémathèque québécoise aura fait découvrir le monstre à plusieurs assoiffés d'iconoclasme. Depuis, nous en sommes convaincu, le vide laissé par lui est insondable. Le cinéma n'aura eu qu'un seul homme de sa trempe. Comme le proposait le titre de son film, qu'allons nous faire de cette épée?
Laidmais souverain, vivant mais cadavérique, anarchiste mais bourgeois, athée mais pieux, dandy mais philosophe, raffiné mais vicieux, érotomane mais esthète, vulgaire mais sublime. Entre la pureté et la fange. Rien n'est inconciliable pour César. On pisse dans le Rubicond en sifflant du Wagner.
Pédéraste d'une douceur inouïe, cinéaste d'une ardeur impie... il en était de son sexe comme de sa caméra. Elles dardaient langoureusement, profondément. Indissociable de son alter ego, Jean de Dieu, il fut réalisateur, scénariste, acteur, critique, buveur et fumeur. Il y avait chez lui du Gainsbourg et un brin de Sade, du Woody Allen et rien de Tati. Le cocktail est doux au goût mais ne vous y trompez pas; c'est un tord-boyaux de la plus haute distinction, celui qui va droit au coeur et vous gonfle la bitte.
Conscient de sa laideur et de sa grandeur, il s'est vampirisé lui-même, a exposé son corps décharné à la Lumière, avec toutes ses anfructuositées creusées par le vice. D'une beauté forcément crépusculaire.
C'est cet homme et son cinéma de contraste que le 7ème veut vous faire découvrir cette semaine.