Demain à 17:30 , le festival fantasia présentera The Reflecting Skin de Phillip Ridley, une version restaurée en 2K. En ce qui concerne le 7ème antiquaire, c'est LE grand événement du festival. Ridley fait partie de ces réalisateurs cultes dont le plus grand film reste encore un espèce de songe qui oscille vers l'oubli, une rumeur entrevue par des cinéphiles-chasseurs en recherche de cette expérience qui aurait pu échapper à leur vigilence. La possibilité, hautement improbable au demeurant, de voir le film dans une meilleure condition que celle de sa sortie tient du mindfuck. Certes, nous ne sommes plus à une époque où les films sont introuvables. TOUT se trouve à qui veut s'investir. Mais The reflecting skin en salle, dans une copie digne de ce nom, c'est la possibilité de vivre un choc sensoriel rare, un rendez-vous manqué sur deux générations.
En 2010, Fantaisia projetait Heartless, le premier film de Philip Ridley en presque 15 ans. Pour la plupart des festivaliers, c'était la découverte de cet artiste multidisciplinaire faisant du cinéma en dilettante. Avec le recul, il semble évident que ce dernier film ne constitue pas une introduction appropriée pour les néophytes; il en a laissé plus d'un de glace et même notre critique à l'époque (que vous pouvez lire en cliquant ici) se portait plus à sa défense qu'il tente d'en vanter les mérites.
En 2010, Fantaisia projetait Heartless, le premier film de Philip Ridley en presque 15 ans. Pour la plupart des festivaliers, c'était la découverte de cet artiste multidisciplinaire faisant du cinéma en dilettante. Avec le recul, il semble évident que ce dernier film ne constitue pas une introduction appropriée pour les néophytes; il en a laissé plus d'un de glace et même notre critique à l'époque (que vous pouvez lire en cliquant ici) se portait plus à sa défense qu'il tente d'en vanter les mérites.
Ce serait une chose terrible de condamner Ridley pour les maladresses de son dernier film. Seul et unique incursion dans un contexte urbain (il filmait pour la première fois chez lui, à Londre), ses deux films précédents avaient pour contexte le deep south américain. En fait, tout semblait indiquer que Ridley deviendrait le chantre du sous-genre du Southern Gothic. Ses deux films précédents, The Reflecting skin et The Passion of Darkly Noon réinventaient littéralement ce genre encore à définir. Ce sont également des films qui ne vieillissent pas, qui n'ont aucun des tics clinquants et urbains de son dernier. Nous sommes dans le monde du conte initiatique, le versant sombre des mythes à l'américaine
En ce sens, Ridley est un conteur au sens le plus pur de terme qui utilise à grands coups de fouet les mécanismes du mélodrame. Or, il est clair qu'il y a une volonté chez lui de faire du "mélodrame décalé", (on pense bien sur à Lynch), avec de forts accents fantastiques. C'est une notion que nous avons largement couvert dans notre critique de son dernier film et qui est essentielle pour apprécier son cinéma.
Cette semaine, donc, Phillip Ridley.
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