mardi 10 août 2010

Inventions génériques

Pour justifier les abîmes de la production, les spirales temporelles de nos capricieuses sociétés de consommation ont la volonté de gaver les franchises de films avec le plus grand nombre d'annexes possible. Il est question d'ajouter du sens à des classiques cinématographiques, pour finalement en enlever, ce qui nous force donc depuis peu repenser le "temps filmique". Pensons à la maxime Kierkegaardienne selon laquelle "Nos vies sont forcés d'être vécues vers l'avant, malheureusement elle sont comprises que de reculons" le cinéma se grèye de préquels (Star Wars), de sequels (Jaws), de reboots (Hulk), des side-features (Watchmen), de spin-offs d'animation (Matrix), et même de court métrages/teaser à la fin du film (X-Men et Iron Man). Nous gavons la ligne du temps avec des pièces à coller, nous rapiéçons l'historique de personnages en ajoutant des évènements après le fait, en faisant du retconing (de la continuité rétroactive), tels des images dépliantes auto-réplicatives révélant de plus en plus de détails avec le temps (encore la fractalité). Nos héros sont devenus des véritables voyageurs dans le temps, capable de manipuler les évènements passés avec des nouvelles données filmiques, changeant certaines motivations, certains détails de leur historique. Le temps filmique est plus que jamais malléable, il est "ré interprètatif" et fragmenté. Plus que jamais, L'Effet Koulechov ce manifeste non seulement comme un outil interprétatif mais aussi comme étant une force conceptuellement spatio-temporelle, capable de remodeler le temps de l'Aventure...

...et dire que j'ai écrit tout cette réflexion pour introduire cette vidéo:





UN PREMAKE!

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