jeudi 25 juin 2009

Ce soir, je suis Mister Lonely...

Une des plus sidérantes étrangetés du 7ème antiquaire et de son mandat cherchant à couvrir des films de plus de vingt ans, c'est qu'à plus d'une reprise, en préparant une émission ou simplement en faisant mes devoirs de cinéphage, quelqu'un ayant participé au film meurt. Ces déplaisantes synchronicités se multiplient à une vitesse alarmante. Ricardo Montalban est mort le jour même où j'écoutais Space seed, l'épisode de Star Trek il jouait Khan. Patrick Mcgoohan est suivant alors que nous préparions notre émission sur son film de Walt Disney, The Three Lives of Thomasina . Je termine la lecture de Cat's Craddle et quand je ferme le bouquin, je vais sur Internet pour lire des informations sur Kurt Vonnegut Jr... pour apprendre qu'il est mort pendant que je terminais la lecture. John Phillip Law meurt quelque jours après notre émission sur Barbarella. Bergman et Antonioni le même jour. Occasionnellement, faire cette émission convie à une certaine mélancolie, un peu comme si le party le plus hallucinant du monde se vidait peu à peu de ses plus grands fêtards.

Au moment où vous lisez ceci, je termine l'écoute du troisième film de Harmony Korine, Mister Lonely. Ça fait presque un an qu'il attend sur le coin de ma table que je le regarde. La raison? Voilà deux semaines, le 7ème a fait une émission sur un de ses films préférés, Gummo, écouté d'ailleurs en rafale au moins cinq fois. Ce qui m'a évidemment foutu le coup de pied au cul nécessaire pour enfin donner une chance à son film de la maturité. Après tout, un film sur un personnificateur de Michael Jackson qui s'éprend d'une fausse Marylin Monroe, la prémisse à elle seule vaut bien le détour hein?

Quand le film se termine, j'ai un vague à l'âme énorme. Je me demande si le personnage de Diego Luna est si seul précisément parce qu'il personnifie quelqu'un qui est encore vivant. Les autres personificateurs vivant dans la commune peuvent se permettre d'incarner pleinement leur héros parce ces derniers font désormais partis de la légende. En ce sens, ils sont habités, possédés, chevauchés par la légende.
Je me prend à penser à Michael Jackson, à tous les bons souvenirs associés à sa musique et question de combattre ce vague à l'âme que m'a laissé le film, je vais regarder le clip de Scream avec lui et sa soeur sur Youtube, un des vidéos les plus hallucinants de tous les temps, à mon humble avis. Ce qui me donne envie d'aller lire son entrée de Wikipedia, question de voir ce qui se passe avec le Peter Pan de la Pop.

Je crois évidemment à une erreur ou à une blague quand je lie qu'il est mort d'un crise cardiaque. Je me dis que sa mort sera aussi immense que celle de Marylin Monroe, justement...J'ouvre la page d'accueil de Yahoo, pour être bien certain.

Et paf. Un immense froid dans le dos.

Il y a de ces coïncidences qui rendent le monde un peu plus angoissant. Le party se termine bel et bien. Il y en aura d'autre, bien sur, mais mon party se termine de plus en plus vite.


Ce soir, Mister Lonely, c'est moi...

La ligne qui suivra est spontanée et je sais que le cerveau collectif la psalmodiera sans concertation, sans communication virale, sans échange mémique, parce que c'est une évidence, une nécessité, une marque d'affection;


The king of Pop is dead. Pop...Long Live the King...


3 commentaires:

  1. J'ai vu la semaine dernière Mister Lonely pour la première fois aussi alors qu'il trainait sur ma table depuis plusieurs mois. Qu'elle coincidence non..

    Ayant été personificateur du King of pop moi-même dans mon jeune temps je ne pouvais faire autrement que de critiquer la pitre imitation de Luna. En fait, j'ai toujours trouvé les imitateurs de Jackson nulle contrairement à ceux d'Elvis. possiblement du au grand sens de wierdité de Jackson et à son talent inimitable surement.

    Cela dit, c'est une véritable tragédie que nous vivons là ô peuple de la planète terre. Parce qu'à mon avis, c'est nous les responsables de sa mort. Nous avons été ceux qui lui ont rendu la vie impossible en l'admirant le détestant le jugeant. Notre sentiment de malaise est celui ci : alors qu'il avait plus de talent que le reste de la planète réunis nous lui avons offert une vie de merde, lui qui méritait le firmament de l'adulation artistique.

    Michael Jackson est le pur produit du monde médiatique des derniers siècle. Sa mort est une catastrophe.

    Je suis trop jeune pour avoir connu la période Thriller dont tous le monde parle. Évidemment, j'ai lu, écouter, regarder tout ça. Je l'ai connu dans une période dont personne ne parle. La période Dangerous avec le single Black or white sur lequel Slash fait la guitare. Dangerous c'est vendu à 20 millions d'exemple, les semaines suivante Jackson signait un contrat d'un milliard de dollar pour de la publicité avec Pepsi. Le plus gros contrat de l'histoire à l'époque. Dire qu'il y a des gens pour parlé d'un déclin après Thriller.

    Merci les gars pour ce billet. Pour moi, c'est vraiment un triste jour

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  2. Une émission sur Moonwalker (1988)? Sans blagues, je crois que son talent est confirmé par le fait que les gens de tout âge et goûts musicaux se retrouvent dans la tristesse de perdre quelqu'un d'aussi créatif.

    THRILLAH!!!!!

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