dimanche 17 juillet 2011

Fantasia 2011, Jour 2: ATTACK THE BLOCK-UFO VS HLM!

Écoutez ça en lisant la critique. C'est approprié.


Blam!Blam!

Vous vous souvenez d'Independence Day? Pas moi. Excepté une scène: celle où Will Smith donne un crochet en pleine gueule à un extra-terrestre énorme qui sort de sa capsule...et le met K.O. Je vous rafraichis la mémoire

Un grand moment de cinéma, une belle victoire pour l'atavisme et encore et toujours, dans la science-fiction comme en  l'horreur, remercions les aptitudes au combat  de l'homme noir, notre sauveur (c'est une convention vénérable et récurrente que j'affectionne particulièrement). 

Attack the Block offre un 88 minutes de stimulation similaire, parfaitement rythmé et régressif à souhait. Prenez la bande de South park et doublez là de celle de Fat Albert. Ajoutez un peu d'Ultra violence à la manière de Clockwork Orange. Donnez leur l'accent d'Ali G dans un film qui pourrait être un remake de LA HAINE. Ca donne les ghetto goonies

Ensuite, il faut un décor. Allons y pour un HLM de plusieurs étages dans un quartier pauvre de Londres. Puis, une menace:des Zombies? Déjà fait. Des démons? Déjà fait aussi. Des extraterrestres? Ok, bonne idée. Mais de quoi auront-il l'air? Comme l'a dit mon pote Benoit, si Alien avait violé à outrance pendant des décennie des Critters, le résultat aurait probablement été celui là. Des sortes de Gorilles-chiens de l'espace, prédateurs parfaits et infatiguables, avec une bouche pleine de dents fluos. Pour les geeks finis: les fans du comic-book Bone de Jeff Smith vont trouver que les aliens sont les parfaites incarnations des Rat Creatures

Ghetto Goonies Vs Gorilla Critters... si le film n'était que ça, le public Fantasien aurait déjà été gagné. Dans la salle, la réaction de la foule était contagieuse; tous le monde est tombé en amour avec les ghetto goonies. Mais le film est  encore plus que ça. 

Oui, Attack the block a tous les ingrédients d'un film culte. Edgard Wright et Nick Frost (en vendeur de drogue sortie tout droit de Little Brittain sur lequel le réalisateur Joe Cornish a travaillé) de Shaun of the dead sont là consacrer le tout. On a une jolie brit guindée de service, plusieurs très bon gag de stoner, des comédies reliefs,  une trame sonore hallucinante de Basement Jaxx et de l'action littéralement mur à mur. On serait tenté de le comparer à Shaun from the dead. Nah. Ce film, c'est le nouveau Dog Soldiers. Word.
Au final la bande de jeune thugs sont à la fois touchants, hilarants et véritablement dangereux. Ils ont des lignes mémorables, une solides haine de l'autorité et un indéfectible sens de l'honneur. 


Mais le film de Joe Cornish a aussi une autre corde à son arc..


Il est véritablement prenant, violent à souhait.  Il est aussi assez effrayant et prend des énormes risques du côté du gore. Malgré le ton comique assumé des Ghettos goonies, ont s'attache fortement à eux et on est affecté par le "drame" qu'ils vivent . Dans un film de ce genre c'est vital. 
Une bonne raison pour ca. La situation concernant les bandes de jeunes adolescents en Angleterre est une problématique assez chaude. Plusieurs film d'horreur et de suspense en font les méchants de service ces dernières années. Sans en faire trop, le film de Cornish leur offre une rédemption. Il propose un commentaire social bref mais efficace, ajoutant une couche de sérieux à l'entreprise. En chef de bande violent mais honorable, le jeune John Boyega est solide à souhait et porte cette thématique sur ses épaules. Il devient le symbole d'une jeunesse anglaise pleine de ressources qu'on a simplement abandonnée. Et ses ressources seront redirigées dans la bonne direction, c'est a dire dégommer des saloperies de monstres hirsutes.
À travers cet aspect, nos Ghettos goonies redeviennent parfois simplement des enfants qui en ont trop vu. 


C'est pour cette raison qu'on hurle de bonheur à toutes les fois que nos jeunes zigouillent un alien, comme lorsque Swarzennegger administre une raclée à Predator. On peut sans culpabilité se laisser aller au territorialisme le plus primaire qui soit: nous aussi, nous savons encore être des singes et nous défendre.


Vous êtes ici chez nous Muthafuckas. And We're killing you.We're killing you straight. Believe

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