Donc, je me retourne vers ma copine, assise patiemment dans la salle d'attente de nos cours pré-nataux, et je lui révèle : "Tu sais, depuis que tu portes ma fille j'ai une de ces envies malsaines de ré-écouter les Aliens..." Elle en fait fi. Mais lorsque je me tourne et demande à une compagne de cours (critique respectée de cinéma, une notorieuse afficionados de genre) si ma folie est partagée, elle surenchère : "Moi tu vois, c'est Rosemary's Baby..."
Donc cette semaine, dernière émission pour un petit bout, congé paternel oblige, nous parlerons des films de EVIL BABIES, des SATAN'S CREEPY CRAWLERS et des DEVILISH FOETUSES. Oui, aujourd'hui on célèbre les poupons qui nous foutent les ch'tons.
Loin de nous aujourd'hui la volonté de poursuivre le débat sur la validité des choix artistiques faits par le cinéma "grand-public" à notre époque. Loin de nous, ces attaques de "flame-war" ou de "greater-internet-fuckwad-theory". Loin de nous l'assignation de libellés d'artistes, de grande-âme ou de demi-dieu de l'horreur aux gens qui agissent de manière à plaire aux infimes volontés du puritanisme propagé par un parlementarisme pop-culturel.Nous refusons d’agir en sorte de continuer cette ascension vers une mode de vie où notre enthousiasme culturel devra passer par des standards rigoureux de validité canonique.
Mais il y a toujours des limites
Doug Bradley nous dit aujourd’hui, concernant le remake de Hellraiser :
« I have been approached just in this last week… I would stress that I have had no contact from, or negotiations with, anyone from Dimension Films: rather these contacts have been by way of private discussion with individuals involved with this project. Following these discussions, and after reading the script and giving it due consideration, I have decided not to participate. The ink is barely dry on the script, and it is scheduled to be in front of the cameras in two weeks time and in the can by the middle of next month (September 2010). The miniscule shooting schedule is more than matched by the budget. “
Malgré que la réaction nous attriste, pratiquement autant que le départ de Pascal Laugier du projet, nous voyons avec cette décision une prise de position importante, un « stance » qui fait du bien en ces temps de commercialisation effrénée. Mr. Bradley, ici, fait preuve de classe, ne sautant pas à pieds joints dans un projet auquel il ne fait pas entièrement confiance (un comportement que nous avons aussi vu de la part de notre merveilleux Brian Cox).
Évidemment, nous nous désolons de la décision prise mais sommes tous réjouis par le niveau de conscience que démontre Doug Bradley, une certification de qualité en quelque sorte, qui n’a pas passé le standard Bradley-ein. Peut-être aurons-nous un tout nouveau Hellraiser, évoquant de nouvelles horreurs et des innovations de torture mais cela se fera sans la présence de Doug et, nous devinons, sans l’appui d’une horde de fans qui verrons dans cette décision un signe d’avertissement.
Même si vous êtes un cinéphile endurci, il y a des chances que le nom n'évoque pas grand chose. Peut-être que sa seule et unique réalisation, KISS KISS BANG BANG vous viendra à l'esprit. Si vous le connaissez vaguement, avez vous déjà pensé à l'importance subtile mais indéniable que l'homme aura eu sur le cinéma actuel? Le 7ème se penche sur la question cette semaine.
Shane Black est un scénariste de film d'action. Le plus influent des années 80-90. Vendu sont premier scénario à 22 ans. Vendu un scénario pour 4 millions. Ses scénarios sont pourtant tous similaires, des formules évidentes, des machines qui roulent à la perfection. Maintenant, les mécanismes de ce types de scénario semblent évidents pour tout le monde... Mais qui sait qu'un jour, Hollywood went Black and never went back?
En se penchant sur l'œuvre du monsieur, on se rend vite compte que son apparente légèreté est illusoire. C'est à Black qu'on doit les premiers films d'actions méta-textuels, les premières véritables approches déconstructionistes du genre, l'amalgame postmoderne des influences cinématographiques et le scénario absurde truffé de dialogues inoubliables. Avant que le cinéma américain se mettent à produire à la chaîne des Tarantinades au beurre de Coens, c'est Black qui a fourni le Wonderbread. Il n'y a pas qu'une méthode au scénario de Black, il y a une voie, littéralement un TAO. LeTao de l'action Hero...on va vous expliquer tout çacette semaine ici même.
"Les films de super-héros sont présentement à l'agonie. Les gens en ont marre; ils sont exaspérés de se faire bombarder par des superproductions mettant en scène des personnages en collants dont l'ultime but est de faire du pognon" Cette paraphrase nous provient de Matthew Vaughn, réalisateur de Stardust, Kick-ass et bientôt X-men:First class. Au delà du fait que le bonhomme va bientôt avoir fait trois films du genre, il ne faudrait pas perdre de vue qu'il est de prime abord un producteur avec un certain flair. Et si...il avait raison?
Ah oui? Vraiment? Faut-il donner du crédit à cette déclaration? Cette semaine, le 7ème se penche sur la question. Loin de vouloir simplement nous porter à la défense du "genre", nous parlerons avec sérieux et détachement de nombreuses notions le concernant. S'il est actuellement mercantile au degré le plus absolu, la qualité des films est indéniablement au rendez-vous.Or, cette explosion ne s'est pas faite du jour au lendemain;c'est le fruit d'une longue évolution où de nombreux éléments hétérogènes se sont conjugués, en toute improbabilité.
Les films de "comic-books" ont toujours été là.L'explosion actuelle n'est qu'un retour particulièrement violent du balancier. Par ailleurs, elle ne se produit pas qu'aux États-unis; les autres nations possédant une grande tradition de bédé, nommément la France et la Japon, ne cessent de faire des adaptations de leur matériel.
L'émission de cette semaine entend bien vous prouver que la pérennité de ce genre n'est pas en danger. Il est responsable de tellement de navets et pourtant, les producteurs continuent depuis des décennies à le ranimer au seuil de sa propre mort. Anecdote: combien de producteurs ont dit que la "franchise" de Batman était morte? Depuis 1941, il y a une des vingtaine de films avec le personnage, dont quelques chefs-d'œuvre. Le genre n'est pas prêt de mourir, comme les héros dont il fait l'apologie. Initialement adaptation de roman-feuilleton, ensuite de "pulp", il n'en demeure pas moins que les racines sont les mêmes. Nous apprenions d'ailleurs cette semaine que Kino allait sortir les DVDs des aventures complètes de Fantômas de Louis Feuillade (le 21 septembre). Pour les néophytes, ces films mettant en scène le plus grand vilain-antihéros de la littérature populaire française, inspiration directe de tellement d'archétypes de "méchants" de comic-books, datent de 1913!Vous croyez que la ferveur actuelle pour le genre y est pour quelques choses? Y'a des petites chances non? Le sujet ne s'arrête pas là. Au delà des adaptations "directes", il faut considérer avec le même intérêt l'omniprésence des symboles, des archétypes provenant des comics qu'on trouvent au cinéma et ce, même dans des films n'entretenant que des liens passablement lointains avec les thèmes de base.
Un petit exemple...
Voilà de cela une petite paye, j'ai vu un film particulièrement intéressant intitulé The Last Time, un petit drame de mœurs de 2006 particulièrement bien écrit se déroulant dans le milieu de la haute finance. C'est avec Michael Keaton et Brendan FraserPas l'air très inspirant hein? En regardant le film quelque chose de familier me saisie: il y a un je ne sais quoi de Batman chez le personnage joué par Michael Keaton (il y est d'ailleurs superbe). C'est un "cavalier noir" de la haute finance, solitaire et inquiétant. C'est une créature nocturne. Est-ce juste une impression ou a-t'on choisi Keaton précisément pour cette raison? Brendan Fraser entre en scène. Difficile de ne pas penser à Superman. Élevé dans la Sud à grands coups de blé d'inde, idéaliste et un peu pataud. Il se formera un antagonisme amical entre les deux vendeurs, aux méthodes certes différentes mais qui ont au final le même but. Tout ça pourrait tenir de l'élucubration d'un geek qui voit des références partout, même avec la fin du film, absolument digne d'un grand comic. Or, tous mes instincts se trouvèrent récompensés en une seule scène anodine, où le personnage de Keaton regarde un calepin de croquis appartenant à son ami ,...et il trouve ce dessin: Pour le geek, ce dessin aura tout de go une signification évidente, qui échappera aux autres spectateurs. Il provient littéralement d'un comic de Batman, l'opus d'Alan Moore intitulé The Killing Joke, où le Joker bousille la colonne vertébrale de Barbare Gordon aka Batgirl à coup de pistolet.Évidemment, la référence est infiniment subtile et ne sera saisie que par quelques geeks profondément morbides (c'est mon cas...).Dès lors, les spectateurs qui possèdent les référents peuvent se faire une idée très nette de ce qui va se passer dans la suite du film. Vous voyez où je veux en venir. Des moments croqués dans des "vulgaires" comics sont maintenant cités délibérément comme s'isl faisaient partie du canon dit littéraire, dans des films qui n'ont rien à voir avec le sujet.Des films qui vont emprunter aux archétypes de la bédé, de façon délibérée et subtile comme The Last time, on en retrouve désormais à la tonne.
Le cinéma adapté de bande-dessinée n'est pas prêt de disparaitre. On pourrait s'en tenir par ailleurs à une seule explication; n'en déplaise à tous les Marc Cassivi de ce monde, la prochaine génération de cinéaste sera geek, en long, en large et en travers. Du genre à faire passer Tarantino pour quelqu'un de sévère comme Antonioni.
Ah oui...au moment où j'écris ce papier, 'Tino se fait approcher pour réaliser un "reboot" de The Shadow. The Shadow: personnage de pulp adapté à la radio par Orson Welles. Ce dernier refusa par la suite de faire une adaptation radio de Batman, prétextant vouloir en faire un film. C'était en 1940. On lui refusa l'adaptation, mais on lui donna carte blanche pour faire son premier film, d'ailleurs gavé à la moelle de référence à Batman...un petit truc nommé Citizen Kane (on a fait une émission complète sur ce sujet urgent et inconnu,ORSON WELLES: Fils de Pulp)
Pour justifier les abîmes de la production, les spirales temporelles de nos capricieuses sociétés de consommation ont la volonté de gaver les franchises de films avec le plus grand nombre d'annexes possible. Il est question d'ajouter du sens à des classiques cinématographiques, pour finalement en enlever, ce qui nous force donc depuis peu repenser le "temps filmique". Pensons à la maxime Kierkegaardienne selon laquelle "Nos vies sont forcés d'être vécues vers l'avant, malheureusement elle sont comprises que de reculons" le cinéma se grèye de préquels (Star Wars), de sequels (Jaws), de reboots (Hulk), des side-features (Watchmen), de spin-offs d'animation (Matrix), et même de court métrages/teaser à la fin du film (X-Men et Iron Man).Nous gavons la ligne du temps avec des pièces à coller, nous rapiéçons l'historique de personnages en ajoutant des évènements après le fait, en faisant du retconing (de la continuité rétroactive), tels des images dépliantes auto-réplicatives révélant de plus en plus de détails avec le temps (encore la fractalité). Nos héros sont devenus des véritables voyageurs dans le temps, capable de manipuler les évènements passés avec des nouvelles données filmiques, changeant certaines motivations, certains détails de leur historique. Le temps filmique est plus que jamais malléable, il est "ré interprètatif" et fragmenté. Plus que jamais, L'EffetKoulechov ce manifeste non seulement comme un outil interprétatif mais aussi comme étant une force conceptuellement spatio-temporelle, capable de remodeler le temps de l'Aventure...
...et dire que j'ai écrit tout cette réflexion pour introduire cette vidéo:
Une confidence: parmi toutes les créations de Stan Lee et Jack Kirby, je ne crois pas qu'il y en ait de plus unique, de plus sublime que le Silver Surfer.
Tout autour de ce personnage aurait dû inciter au ridicule. La plupart d'entre vous le connaissez déjà: c'est un extraterrestre captif de sa condition, c'est-à-dire explorer la galaxie sur sa planche de "surf cosmique" à la recherche de planètes à dévorer pour son maître et créateur, un géant mauve vieux comme l'univers dénommé Galactus. Mais trêve d'historique...que les néophytes aillent sur Wikipedia.
Non, ce qui le rend sublime, c'est qu'il est l'esclave de sa condition et qu'il exprime à grands coups de tirades sa maudite engeance. Puissant comme un dieu, capable de littéralement surfer le cosmos mais forcé d'être un ange de la mort. Profondément amoureux d'une femme, Shalla Bal, mais incapable de la rejoindre. Immortel mais éternellement souffrant.
Silver Surfer, c'est un peu un Charlie Brown cosmique qui ne connaîtra jamais la paix. C'est le Nelligan de l'espace, le Rimbaud des étoiles...avec un surf.
Le surf est d'ailleurs ici très important: il évoque l'idée zen de l'homme ne faisant qu'un avec la vague ou dans le cas présent, l'univers.
Le personnage a d'ailleurs été souvent référé au cinéma, tout particulièrement dans des films avec Richard Gere (allez savoir pourquoi) Breathless et American Gigolo. Il y est une sorte de totem pour le personnage, archétype du mélancolique solitaire en perpétuelle partance et pourtant assoiffé d'amour.
Un jour, en lisant un comic particulièrement poignant avec le personnage, je me suis mis à imaginer, sans aucune raison particulière, une trame sonore d'Édith Piaf. Ne riez pas! C'était absolument glorieux: les mélancolies de la Môme et du Surfer se mêlaient doucement comme le sang et les larmes.
Vous en doutez hein? Vous vous foutez de ma gueule???
Alors de grâce, écouter ce petit vidéo que j'ai fait pour vous bande de sceptiques! Piaf, c'est la musique qu'il faut pour rendre justice à la grandiloquence du Surfer d'argent...Vous allez pleurer comme des fillettes, je vous jure...
Pas de spoilers ici...sinon celui qu'il est clair que le film fini mal. Mais on parle de Philip Ridley là bon, c'est pas vraiment un spoiler. De toute manière, je viens de me rendre compte que ce titre est en soit un spoiler...bon bref Quelle grâce. Le jeune homme découvre la mort, le sexe, la trahison, la souffrance, en un seul moment d'absolu. Ce cri primal, c'est celui d'un enfant qui meurt et d'un adulte qui nait, c'est une scarification, c'est le rasoir nuageux de Bunuel qui déchire le soleil, c'est le sexe de l'enfant inondé de lumière, c'est la terre qui brûle... Quelle grâce...
Voilà quelques semaines, le Festival Fantasia passait Heartless, le premier film de Philip Ridley en presque 15 ans. Pour la plupart des festivaliers, c'était la découverte de cet artiste multidisciplinaire faisant du cinéma en dilettante. Avec le recul, il semble évident que son dernier film ne constitue pas une introduction appropriée pour les néophytes; il en a laissé plus d'un de glace et même notre critique (que vous pouvez lire en cliquant ici) se porte plus à sa défense qu'il tente d'en vanter les mérites.
Ce serait une chose terrible de condamnerRidley pour les maladresses de son dernier film. Seul et unique incursion dans un contexte urbain (il filme pour la première fois chez lui, à Londre), ses deux films précédents avaient pour contexte le deep south américain. En fait, tout semblait indiquer que Ridley deviendrait le chantre de ce sous-genre de fortune appelé le Southern Gothic. Ses deux films précédents, The Reflecting skin et The Passion of Darkly Noon ne sont pas seulement hautement cultes, ils réinventent littéralement ce genre encore à définir. Ce sont également des films qui ne vieillissent pas, qui n'ont aucun des tics clinquants et urbains de son dernier. The Reflecting skin à lui seul mérite une émission au grand complet; ce grand introuvable est tellement chargé, tellement poignant qu'il hante la mémoire plusieurs heures après sa découverte.
Il ne faut néanmois pas se leurrer: Ridley est un conteur au sens le plus pur de terme qui utilise à grands coups de fouet les mécanismes du mélodrame. Or, il est clair qu'il y a une volonté chez lui de faire du "mélodrame décalé", en constante réinvention (un peu à la manière de certain Lynch), avec de fortes inflections fantastiques. C'est une notion que nous avons largement couvert dans notre critique de son dernier film et qui est essentielle pour apprécier son cinéma.
Cette semaine, on ne parle pas d'un cinéaste main d'un conteur.
Maintenant qu’il fut décoré comme Meilleur Film de la section international et que Fantasia est clos, maintenant que nos vacances ce sont passées en climatisation et rires d’inconforts, maintenant que la caféine « flow » plus abondamment dans mes veines que mon propre sang, je me permet de parler de Solomos y aritar como una pingüino, de son titre réel et non inventé par ma rage de Java, SOMOS LO QUE HAYJorge Michel Grau, mieux connu sous la traduction WE ARE WHAT WE ARE.
Nous nous sommes bien dit que, malgré le fait que les films présentés cette année à notre merveilleux festival portent en eux une assez bonne raison d’en discuter, il nous est toujours cher de parler d’un film d'une manière autre, comme le voisin qui meurt pas dans Les Voisins de Norman McLaren. Choisissant entre le chemin épineux et celui avec lequel il est possible de faire un parallèle avec des prêtres cochons, nous choisirons le second, bien évidemment. S’il y a une bonne raison de lire ceci, c’est sans doute à cause des choix de discussions que nous effectuons, soit cela ou pour enfin découvrir l’ingrédient secret dans nos carrés de citrons. Revenons à WE ARE WHAT WE ARE, un film qui nous révèle donc jamais (GACHEUX) comment apprêter de la chair humaine (FIN DU GÂCHEUX) mais qui porte un lieu la subversion d’un étrange code filmique. Le voici :
CANNIBALES (chauds) !
CANNIBALES (frettes) !
(non pas Burt, mais c'est définitivement une belle pièce de viande)
Est-ce que vous voyez le pattern émerger ici? Étrangement il semblerait que lorsqu’un film met en scène des CANNIBALES dans un climat CHAUD, nous ayons droit au film d’horreur et à l’opposé de cette règle, lorsque le film de CANNIBALES en question se déroule dans un climat froid…BAM…un drame. Il semble que ce soit le code qui l’oblige, dans les grandes chaleurs, nous avons les sudistes, les sauvages et les mutants. Dans le froid : les tueurs en série, les survivants et les monstres. Nous doutons bien qu’il y ait des enfreintes (Où as tu trouvé ce mot Jim? Infraction? Empreinte? Enfreindre? Tout ça à la fois? Je l'ai! Ce sont des mots cannibales!!! Je t'aime Jim) à cette hypothèse mais pour un instant WE ARE WHAT WE ARE nous semble drôlement innovateur, un drame d’horreur se déroulant dans Mexico city.
Sachez qu’il n'est pas important de vous décrire le film, d’en faire le synopsis ou même d’y annexer des étoiles; moi, ces trucs, ils me font gerber, les trois étoiles sur dix c’est pour les patineuses artistiques seulement. Ce qu’il faut vous dire,c’est ce en quoi WE ARE WHAT WE ARE est intéressant. À mi-chemin entre un épisode de Six Feet Under avec des mangeurs de chair, WE ARE WHAT WE ARE est un drame intimiste qui parle de la famille et de famine. Un film qui nous livre un combat « Nous contre Eux » bien intéressant, nous rappelant un croisement entre Carlos Reygadas et Alexandro Gonzales Inarritu (celui de Amores Perros pas celui de Babel) avec, bien sur, des CANNIBALES. Cette manie bien fascinante de ne pas tropen révéler sur les situations tout en gardant l’auditeur dans l’expectative englobe le film d’une fascination particulière. Le mot du jour est subtilité dans ce drame aux aspects horrifiants, qui croise bien les genres et les conventions tout en leurrant le spectateur comme une victime bien naïve vers le trou de Buffalo Bill (tiens en voila un autre! Une victime naive, un trou ou un cannibales?)
On vous fait une petite promesse; 200 entrées de blogue, c'est bien, mais on peut faire mieux.
Dorénavant, cet endroit virtuel deviendra un véritable bombardement d'informations, à l'instar de nos deux blogues préférés, celui des Mystérieux étonnants, entretenu avec bravoure et générosité par Benoit Mercier et ses multiples collaborateurs, de même que le brillantissime, l'incontournable Ici, je suis ailleurs, incroyable pièce montée de crémage hallucinogène dont on bouffe goulûment sans jamais s'en écoeurer, entretenu par ce virtuose de la pâtisserie informative qu'est Artemus Dada. Man, this guy can cook!
Vous êtes des inspirations. Merci le mecs.
Sans plus tarder, on fait le party avec ce film qui a hanté mon enfance, que je veux vous faire découvrir. Il me crissait une chienne de la mort, mais je le regardais toujours en pâmoison avec des rictus figés de stupeur quand il passait à tivi. J'en parlais avec des camarades aujourd'hui; en le cherchant, en le trouvant et en le regardant à nouveau pour la première fois depuis 22 ans, je me suis rendu compte que ce truc est absolument délirant et génial... mais il me crisse encore et toujours une chienne de la mort!
Les aminches, on vous présente ce bad trip inexplicable d'André Leduc, avorton hystérique de Lynch et de Svankmejer:
Chérie...Ôte tes raquettes (pis embarque dans mon char!)