Cette semaine au 7ème Antiquaire on s'intéresse à ces oeuvres cinématographiques
remixées, détournées, remontées, pour créer une toute autre oeuvre, cet art délicat du détournement
cinématographique, pour
divertir tout autant que faire réfléchir sur le cinéma. On plonge donc dans le phénomène de plus en plus grand du remix-cinéma. REBIRTH OF
A NATION de DJ Spooky, THE CLOCK de Christian Marclay, LA CLASSE
AMÉRICAINE de Hazanavicius et Mézerette et FINAL CUT de György Pálfi, en
détournant par FILM IST de Gustav Deutsch et FAST FILM de Virgil
Widrich. La dialectique peut-elle
casser des briques? on le découvre ici même: Cliquez le lien audio http://media.choq.ca/audio/emissions/7eantiquaire/2014/12/26032-emission-du-11-decembre-2014.mp3
vendredi 19 décembre 2014
Émission du 11 décembre 2014 (322) : MOVIE HIGHJACKING REMIX EXTRAVAGANZA ou le FILM DE MONTAGE
jeudi 4 décembre 2014
Émission du 4 décembre 2014 (321) : LITAN, LA CITÉ DES SPECTRES VERTS (1982) de Jean-Pierre Mocky
LITAN
: LA CITÉ DES SPECTRES VERTS (1982) de Jean-Pierre Mocky au 7ème
Antiquaire cette semaine. Film fantastique onirique au jeu décalé, au
ton surréaliste tout autant qu’humoristique, Litan est un de ces ovnis
improbables qui devait tôt ou tard atterrir à notre émission. Film
hommage aux variations du genre, sur la mince ligne entre la réussite et
le ratage (dépendamment de quel angle on le regarde),
Litan tient plus du rêve éveillé que du cauchemar. On vous invite donc à
entrer avec nous dans ce rêve étrange et ensemble on va peut-être comprendre enfin qui sont ces spectres verts qu’on ne voit pas dans le film.
L'émission est ici : http://media.choq.ca/audio/emissions/7eantiquaire/2014/12/26031-emission-du-4-decembre-2014.mp3
Pour se donner une idée du film:
Le 7ème Antiquaire sur choq.ca : http://www.choq.ca/emissions/7eantiquaire
vendredi 28 novembre 2014
Émission du 27 novembre 2014 (320) : LE DIRECTOR'S CUT
Le
mythe du DIRECTOR'S CUT ! Cette semaine pour notre émission du 7ème
Antiquaire on observe cette notion, devenue pratiquement une norme
aujourd'hui avec les profits du marché vidéo, cette mention a pourtant
une origine et sa définition s'est assurément transformé avec le temps.
On vous parle de ces coupes et remontages qui peuvent changer
entièrement un film et la vision de son cinéaste. On s'attarde sur Blade Runner, Brazil, Heaven's Gate et quelques autres titres plus
évidents mais nous n'éviterons pas de creuser jusqu'à Chaplin ou Welles si il le faut,
en prenant un détour vers Nightbreed. Le tout en se questionnant sur la
notion même du "director's cut".
Sachez qu'on a assurément manqué de temps
pour faire le tour complet de la question et dire tout ce qu'on aurait
voulu dire mais n'ayez crainte, on sortira éventuellement notre version director's cut de cette épisode, que ce soit sous forme de texte sur notre site web ou autre.. qui sait. N'ayant qu'une heure on se concentre donc sur les films des grands studios hollywoodiens et sur certaines époques en particulier. On mentionne donc pas la situation en France avec des cas classiques comme Le Grand bleue ou 37,2 le matin, ou même les remontages de certains films de
Renoir.. mais sans plus attendre, là
voilà notre version cut (ou est-ce finalement notre director's cut) : http://media.choq.ca/audio/emissions/7eantiquaire/2014/11/26030-emission-du-27-novembre-2014.mp3
mardi 25 novembre 2014
Émission du 20 novembre 2014 (319) : BEGOTTEN (1990) d'Edmund Elias Merhige
Le 7ème Antiquaire se penche sur BEGOTTEN (1990) d'Edmund Elias Merhige pour cette épisode radiophonique. Expérience cinématographique organique, film étudiant,
hommage aux cinéastes expérimentaux, film gore et viscéral. Begotten fut un film choc à
sa sortie, qualifié autant de chef d'oeuvre que de film
prétentieux. La rencontre entre Begotten et le 7ème Antiquaire devait arriver. 25 ans plus tard on revisite cet oeuvre culte pour voir ce
qui reste de ce film en décomposition.
Cliquez ICI pour écouter l'émission.
jeudi 13 novembre 2014
Émission du 13 novembre 2014 (318) : Le cinéma punk de SOGO ISHII
Le cinéma punk de SOGO ISHII au 7ème
Antiquaire cette semaine. Cinéaste japonais étant aujourd'hui plus dans
l'ombre que certains de ses successeurs, Sogi Ishii a été une influence
majeure pour des cinéastes comme Shinya Tsukamoto, Sabu ou Kiyoshi
Kurosawa. Il a fait l'expérience de trois systèmes de production
cinématographique et trouvera au final la sienne : "do it yourself".
Nous allons observer les trois périodes cinématographiques qu'il a
traversé, en se concentrant sur sa période punk. De ses premiers courts
métrages étudiants à ses expériences récentes multimédias, en passant
par son film emblématique punk : Burst City. On lève le son et on cri
dans le micro ICI
vous pouvez aussi cliquer sur le demi-bouddha ci-bas pour écouter l'émission
samedi 8 novembre 2014
Émission du 6 novembre 2014 (317) : LIQUID SKY (1982) de Slava Tsukerman
LIQUID SKY (1982), le film culte de Slava
Tsukerman au 7ème Antiquaire. Cette semaine on entre dans une zone
étrange où le new wave a pris le dessus sur le punk et où les
extra-terrestres s'intéressent à l’héroïne et aux orgasmes. Premier film en sol américain par Tsukerman, un immigrant russe, Liquid Sky
montre une contre-culture new yorkaise du début des années 80 à travers
un regard étranger (autant qu'étrange). Attention film psychotropique.
Regardez le vidéo ci-bas comme introduction à l'émission.
Un film new wave de science-fiction ou un film d'extra-terrestres new-yorkais, Liquid Sky est entre The man who fell to earth (1976) de Nicolas Roeg et Repo Man (1984) d'Alex Cox, tant chronologiquement, esthétiquement qu'idéologiquement.
On y observe un groupe d'individus dans un milieu underground en parallèle à une possible invasion extra-terrestre. Cependant, les êtres venus d'ailleurs ne font que rester dans leur soucoupe volante stationnée sur le toit de l'appartement de Margaret et ne sont donc jamais vus. Passant l'essentiel de leur temps à l'observer et profiter de chaque moment de prise d’héroïne (liquid sky) ou d'activité sexuelle puisqu'ils consomment l’endorphine produit par le cerveau humain lors d'orgasme ou de forte dose d’héroïne (oui ça fait penser à I come in peace (Dark angel) de Craig R. Baxley mais croyez-moi ça n'a rien à voir. Imaginez plutôt cette prémice filmé par Paul Morrisey avec le costumier d'Almodovar et interprété par David Bowie au lieu de Dolph Lungren et vous avez une idée du film).
Le film questionne beaucoup le point de vue, le regard et la perception. Étant étranger dans un nouveau pays, Slava Tsukerman plonge dans un milieu de contre-culture dans un moment crucial où il se fait récupérer par l'industrie de la mode. Dans ce monde de l'image qu'est les États-Unis des années 80 (particulièrement New York), Margaret est en crise identitaire. Elle a fui son identité de femme d'avocat dans le Connecticut pour se retrouver à New York où elle est modèle pour une agence de mode qui récupère les tendances du quartier Soho dans lequel elle vit maintenant. Totalement désincarnée et dépourvue d'émotion, elle n'est plus qu'une image qui a maintenant pour rôle d'être regardée et observée. Le cinéaste tourne autour de cette idée de différentes manières avec des jeux d'observations et de surveillances que plusieurs personnages se font entre eux.
Il y traitera aussi de récupération, tant identitaire que culturelle. Tsukerman filme une contre-culture qui s'est fait récupérer par l'industrie. Un moment clé où un mouvement de révolte est devenu un produit de consommation, où le punk rebelle est devenu un poseur new wave vendant son image pour vendre un produit. On voit aussi apparaître ce moment où l'industrie de la mode projettera une image de plus en plus androgyne à travers leurs modèles. Tsukerman s'intéresse beaucoup à cette image androgyne qui prend plus de place depuis la fin des années 70 et l'image du glam-rock qui est apparu depuis peu. Il va aller jusqu'à faire jouer les deux personnages principaux, masculin et féminin, par la même actrice, Anne Carlisle, ce qui est rare pour l'époque. Ces deux rôles seront un alter ego l'un pour l'autre et c'est dans une finale surprenante que Margaret aura le dessus sur son double masculin en le supprimant par un acte sexuel. Il faut savoir que tous ceux qui ont un rapport sexuel avec Margaret meurent instantanément en se désintégrant. Par cet acte indirectement causé par les extra-terrestres qui l'observent, on annonce déjà l'épidémie du Sida qui va s'abattre (beaucoup à New york) peu de temps après.
Film pouvant être lu à plusieurs niveaux, Liquid Sky est avant tout un film sur la perte et la récupération de l'identité (sexuelle, culturelle et sociale) vu à travers le regard particulier d'un immigrant russe en terre de liberté.
Il est à noter que le film a eu sa toute première projection à Montréal en août 1982 durant un festival (le FFM je crois), ce qui fait du Québec son lieu de baptême de projection publique.
Il est à noter que le film a eu sa toute première projection à Montréal en août 1982 durant un festival (le FFM je crois), ce qui fait du Québec son lieu de baptême de projection publique.
-David Fortin, 7ème Antiquaire
nos émissions complètes se trouvent ici ou en parcourant ce blog (liens audio et textes)
TRAILER - BANDE-ANNONCE :
jeudi 30 octobre 2014
Émission du 30 octobre 2014 (316) : Spécial Halloween
C’est HALLOWEEN au 7ème Antiquaire cette
semaine. On vous a préparé une émission spéciale où on déterre quelques
films oubliés, méconnus ou mal aimés pour se faire un visionnement
nocturne à la sauce 7ème. On ouvre la tv pis on sort les vhs..
en cliquant ICI pour écouter l'émission.
on regarde ensemble : The Borrower (1991), Deadly friend (1986), The Hidden (1987), Trick or treat (1986), The legend of hell house (1973), Children Shouldn't Play with Dead Things (1973), Dead of night (Deathdream) (1972).
vendredi 24 octobre 2014
Émission du 23 octobre 2014 (315) : Les adaptations cinématographiques de l'Ile du Dr Moreau de HG Wells (de ISLAND OF LOST SOULS à la version imaginée par Richard Stanley)
Les
adaptations cinématographiques de "L'Île du docteur Moreau" de H.G.
Wells. Du magnifique "Island of Lost
Souls" de 1932 réalisé par Erle C. Kenton jusqu'à la version inexistante
que Richard Stanley avait amorcé en 1994, en passant par toutes les
adaptations, réappropriations et citations entre les deux ou autour
d'eux.
Pour écouter l'émission, cliquez sur l'image du docteur Moreau de votre choix :
jeudi 23 octobre 2014
Émission du 16 octobre 2014 (314) : PEDRO COSTA, retour à Fontainhas
Aujourd'hui
au 7ème, retour à FONTAINHAS; on parle du cinéma de Pedro Costa. Ombres
et désintégration, chaleur et décomposition. Du post-apo intérieur?
C'est avec les sensations viscérales que nous a procuré ses films,
allant de la contemplation pure à la profonde irritation, que nous
replongeons dans les décombres. Pour retourner à la lumière avec NE
CHANGE RIEN.
Pour écouter l'émission.. on entre dans Fontainhas par ici
mercredi 15 octobre 2014
jeudi 2 octobre 2014
Émission du 25 septembre 2014 (313) : VIGIL (1984) et THE NAVIGATOR (1988) : les premiers films de Vincent Ward
VIGIL (1984) et THE NAVIGATOR (1988) au 7ème
Antiquaire cette semaine. Les deux premiers longs métrages du cinéaste néo-zélandais Vincent Ward. Cinéma de l’isolation, de l’imagerie et des peurs.
Vincent Ward nous présente des voyages mystiques et initiatiques qui sont vu à
travers le regard différent des personnages vivants en périphérie d’une
certaine réalité.
L'émission est en ligne ici : CLIQUEZ
vendredi 26 septembre 2014
Émission du 25 septembre 2014 (312) : MURDER BY DEATH (1976) VS. CLUE (1985) : Comédies "meurtre et mystère"
MURDER BY DEATH (1976) VS. CLUE (1985). Cette
semaine au 7ème Antiquaire : les « comédies-meurtres et mystères » ou
les « Whodunit en huit clôt » ou plus précisément « les films de gens
pognés dans un manoir glauque qui sont forcés de résoudre
un meurtre ». En se basant sur ces deux films qui se renvoient la
balle, on va faire un tour d’horizon du genre, de ses sources et des
films qui en sont sorties (OLD DARK HOUSE de James Whale-1932)
Pour écouter l'émission c'est ici : CLIQUEZ-MOI pour savoir qui s'en sort vivant à la fin de l'émission
jeudi 18 septembre 2014
Émission du 18 septembre 2014 (311) : L'ESPRIT DE LA RUCHE (1973) de Victor Erice
L'ESPRIT DE LA RUCHE (1973) de Victor Erice au
7ème Antiquaire cette semaine. Une jeune fille marqué par une image
forte du film Frankenstein se lance dans un parcours initiatique
apprenant la mort et surtout la vie. Une jeune actrice tout aussi
marqué par la même image, un réalisateur marqué par cette même image
captant magnifiquement sur image l'actrice marquée par l'autre image..
(vous vous en sortez?), mais surtout un peuple marqué par un régime
autoritaire critiqué subtilement par un cinéaste à travers son film.
Réalisme magique, naturalisme et lyrisme visuel se mêlent aux mythes
tout au long de ce chef d'oeuvre du cinéma espagnol.
-Pour écouter l'émission cliquer ici (ou sur la photo ci-dessous)
jeudi 11 septembre 2014
Émission du 11 septembre 2014 (310) : CHRIS MARKER et ses films SANS SOLEIL (1983) et LA JETÉE (1962)
CHRIS MARKER au 7ème Antiquaire cette semaine.
Un gros morceau.. peut-être trop gros, mais on va essayer de défricher
une partie de ce monstre protéiforme de l'image en mouvement, façon
7ème. On va particulièrement s'attarder sur ses films SANS
SOLEIL et LA JETÉE, tout en se référant à d'autres films de sa complexe
toile cinématographique. On va naviguer à travers tout ce que son
cinéma annonçait et se rendre compte qu'on parle de cyberpunk,
d'ordinateur, d'avatar virtuel, de voyage temporel, de poésie, de mémoire, d'image, de
cinéma.
-pour écouter l'émission cliquer ici (ou sur l'image)
-pour écouter l'émission cliquer ici (ou sur l'image)
Émission du 04 septembre 2014 (309) : ELIO PETRI en deux films : "Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970)" et "La dixième victime (1965)"
ELIO PETRI au 7ème Antiquaire cette semaine avec ses films "Enquête sur
un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970)" et "La dixième victime
(1965)". L'art de dissimulé des propos politiques à l'intérieur d'un
cinéma populaire, voire de genre. De la comédie, du grotesque, de la
satire, de la science-fiction, du kitch 60's, du drame, du policier.. on
trouve tout ça (en plus de Marcello Mastroianni et Gian Maria Volontè)
dans les deux films dont on va vous parler ici même : cliquez-ici
retouvez nos autres émissions sur ce blog ou sur le site de Choq.ca : http://www.choq.ca/emissions/7eantiquaire
jeudi 28 août 2014
Émission du 28 août 2014 (308) : LA BALADE DE NARAYAMA (1958 et 1983.. et tellement plus)
La balade de Narayama (1983) |
LA BALADE DE NARAYAMA. Cette semaine au 7ème Antiquaire on plonge dans les multiples variations de cette légende folklorique japonaise qu'est "Ubasute" (ou l'abandon des vieillards dans les montagnes). Du film de Keisuke Kinoshita (1958) à celui de Shohei Imamura (1983) en passant par la légende orale initiale et le récit littéraire de Shichiro Fukazawa (1956), en allant même jusqu'à la suite improbable du film d'Imamura en 2011. Grimpe la montagne avec nous (mais on embarque sur ton dos) en cliquant ici (ou sur l'image).
autres émissions:
http://www.choq.ca/emissions/7eantiquaireLa balade de Narayama (1958) |
jeudi 21 août 2014
Émission du 21 août 2014 (307) : Le cinéma d'ALAIN ROBBE-GRILLET : TRANS-EUROP-EXPRESS (1967) et GLISSEMENT PROGRESSIF DU PLAISIR (1974)
Le cinéma d'ALAIN ROBBE-GRILLET au 7ème Antiquaire cette semaine. On se penche particulièrement sur TRANS-EUROP-EXPRESS (1966) et GLISSEMENT PROGRESSIF DU PLAISIR (1974). Les conventions narratives vont donc exploser, créant ainsi une belle fissure sur ce cher quatrième mur. Ça sent le méta.
l'émission est en ligne ici: clique-moi fortmercredi 20 août 2014
Émission du 14 août 2014 (306) : THE HELLSTROM CHRONICLE (1971) (Des insectes et des hommes)
The Hellstrom Chronicle est un
improbable documentaire de science-fiction (ou est-ce un film
scientifique de fiction) aux propos apocalyptiques annonçant la
toute-puissance de survie des insectes face à la chute de l’humanité.
Avec une incroyable musique de Lalo Schifrin, des images
impressionnantes d’insectes de Ken Middleham et un scientifique mal-aimé
qui oriente le spectateur dans sa théorie fataliste, ce film fut une découverte totale.
Vous pouvez écouter l'émission ici : cliquez
mercredi 13 août 2014
Émission du 07 août 2014 (305) : Retour sur le Festival FANTASIA depuis ses débuts (1996)
C'est aujourd'hui que ce termine le marathon cinéphagique Fantasia avec
une dernière journée de représentations. Pour l'occasion nous soufflons
les 18 bougies sur le gâteau du plus important festival de films de
genre en Amérique du Nord en discutant les origines et les
développements de ce festival. On va partager nos histoires de vues, nos
moments préférés ainsi que de dresser le portrait d'un événement unique
qui a fait de nous de meilleurs cinéphiles. Une émission en guise de
remerciement à ce monument du genre.
l'émission: cliquer ici
plus d'émissions:
Émission du 31 juillet 2014 (304) : POUVOIR INTIME (1986) et LE DIABLE EST PARMI NOUS (1972)
POUVOIR INTIME (1986) d'Yves Simoneau et LE DIABLE EST PARMI NOUS (1972) de Jean Beaudin. Cette semaine au 7ème Antiquaire on revient sur ces deux films programmés au Festival international de film Fantasia dans la section "genres du pays" pour laquelle Marc Lamothe réussi à nous faire redécouvrir des trésors cachés et des curiosités de notre cinématographie nationale. Un polar québécois VS un film-satanique québécois.
L'émission se trouve ici
les autres émissions ici : http://www.choq.ca/emissions/7eantiquaire
vendredi 8 août 2014
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASIA 2014 : capsule 5 + prix
Cinquième et dernière capsule audio couvrant le festival et gagnant des prix (cliquer ici ou voir au bas de la page)
Summer
of Blood (Onur Tukel)
Comédie
indépendante new yorkaise flirtant avec l’horreur, Summer of Blood rappelle beaucoup la série Curb Your Enthusiasm par son type d’humour, son aspect visuel et son personnage
principal. Le 7ème Antiquaire étant particulièrement fan de cette
zone humoristique franche et sans censure, le film d’Onur Tukel fut donc une bonne
surprise. Cependant, le film est réalisé avec très peu de moyen (autour de 30
000$ semblait nous dire le cinéaste après la projection) et ce manque de moyen
paraît parfois à l’écran. L’image n’est pas particulièrement soignée et il s’y
dégage un aspect un peu brouillon rappelant justement le visuel de la série de
Larry David évoquée plus haut. Le cinéaste le dit lui-même, l’esthétique de son
film ne l’intéresse pas particulièrement et il ne cherche pas à créer une
oeuvre cinématographique marquante. C’est ailleurs que dans l’image que le
cinéaste démontre son talent. Tukel partage le sens du dialogue et même
certaines obsessions de ses idoles Larry David et Woody Allen. C’est dans les
dialogues que le film amuse le plus avec ses réparties cyniques livrées avec un
humour incisif par un personnage égoïste. Le cinéaste y interprète Erik qui,
suite à une rupture, accumule les rencontres furtives qui se répètent et se
ressemblent. Le problème c’est qu’il a peur de l’engagement et des
responsabilités. Ne prenant rien au sérieux, Erik provoque la déception autant
chez ses conquêtes qu’avec ses collègues de travail… jusqu’à ce qu’un vampire
le morde. Il se découvrira alors une facilité de séduction avec les femmes et
une force de persuasion avec les gens qui l’entourent. Mais cette nouvelle
condition lui apportera finalement plus de complications que de solutions. Le
film restant centré sur les inquiétudes d’un personnage antipathique et
l’humour y étant souvent vulgaire, Summer of Blood ne fera sûrement pas l’unanimité, mais il a le potentiel de
développer un certain culte au même titre que les autres films indépendants new
yorkais partageant les mêmes anxiétés. La projection du film à Fantasia a
permis au public de rencontrer Onur Tukel qui était présent pour discuter de
son film. C’est d’ailleurs un être fort sympathique et particulièrement bavard
que nous avons découvert. Tukel était généreux en anecdotes et ouvrait la porte
à un échange critique avec le public. Il évoquait aussi ses questionnements
relationnels qui se miroitent complètement dans ses films et son besoin
constant de créer. Les influences diverses qu’il mentionnait, allant du film
d’horreur à la comédie, me faisait réfléchir à comment résumer le ton du film
et le mélange particulier des genres que le cinéaste adopte. J’en suis venu à
le résumer ainsi : Si Larry David avait écrit les dialogues du film Bad
Habits (1995) de Larry Fessenden, ça aurait
ressemblé à Summer of Blood.
Metalhead (Ragnar Bragason)
Un
film qui s’appelle Metalhead montrant sur son affiche le visage d’une
femme maquillé à la manière des musiciens de black métal peut donner
l’impression de cibler un public déjà adepte du genre musical et freiner les
moins intéressés à ce style. Ce serait passer à côté d’un film qui démontre
justement qu’il ne faut pas se fier aux apparences et aller à la rencontre de
l’autre. Metalhead (Málmhaus de son titre original
islandais) est tout autant un film sur la musique qu’il est un
drame humain. Au-delà des apparences, on découvre une histoire universelle
touchante et sincère. Hera, une jeune fille, est témoin de la mort accidentelle
de son frère aîné. Suite à l’accident, elle décide d’adopter les vêtements et
le style de vie de son frère et trouve refuge dans la passion qu’il avait pour
la musique métal. Évoluant dans une tension calme et une très belle esthétique
baignée dans une lumière crépusculaire propre au pays, le film
nous dévoile une femme dont
les paysages islandais arides et épurés qui l’entourent font écho de
sa souffrance intérieure. Thorbjörg Helga Dyrfjörd livre une performance
ressentie exceptionnelle en femme endurcie et isolée qui trouve dans la musique
un moyen de se rapprocher de son frère disparu, de vivre son deuil et surtout
d’exprimer sa douleur. Le film questionne entre autre l’image souvent négative
associée aux adeptes du black métal et tente de créer un pont entre deux mondes
souvent séparés par les préjugés. Dans ce petit village au mode de vie
communautaire, c’est avec l’aide de tous, par empathie et par compréhension,
que chacun se trouvera rapproché de l’autre. Mieux outillé pour s’entraider. Un
film à l’apparence sombre derrière lequel se cache une oeuvre humaniste rythmée
par une trame sonore métal qui revisite les classiques d’hier et découvre ceux
de demain. Metalhead est un film sur le deuil, le rituel et la musique
comme moyen d’extériorisation des souffrances. C’est aussi (et surtout) un très
beau film sur la communauté, son importance et même sa nécessité.
- Frank (Lenny Abrahamson)
Avec Frank, on plonge dans l’univers de la musique
indépendante en étant témoin de la création du premier album du groupe musical
« Soronprfbs » mené par Frank, un personnage énigmatique qui ne se
départit jamais d’une tête géante en carton-pâte couvrant la sienne en
permanence. Frank chante, mange et dort avec sa « fausse tête ». Le personnage est interpreté par un Michael Fassbender qui livre une étonnante performance
invisible dans laquelle l’essentiel de son jeu passe par sa voix. Critiquant à
sa manière l’industrie de la musique indépendante et les clichés entourant les
groupes cultes, le film est lui-même proche du prototype du film indépendant
avec les tics souvent retrouvés dans ces œuvres cinématographiques cherchant dans leur mise en marcher à créer un culte. Mais le
film évite les pièges pour trouver sa propre voix. Débutant sur un ton
humoristique, la psychologie prend lentement sa place, apportant ainsi aux personnages plus de consistance. Un apport nécessaire pour élever le film au dessus du simple concept et y développer tout le côté humain du personnage de Frank. Cette entrée dans
l’univers de la création musicale se fera par l’intermédiaire de Jon, un
employé de bureau rêveur qui compose de la musique dans ses temps libre,
espérant un jour devenir célèbre. Une opportunité se présentera lorsque le
gérant des « Soronprfbs » lui proposera de se joindre au groupe
pour remplacer leur claviériste. Sans véritable talent, Jon imposera petit à
petit son ambition au groupe et réussira à créer un culte autour d’eux dans le
milieu de la musique indépendante. Cependant, cette nouvelle direction
apportera son lot de conflits au sein des membres. Suivant la projection, un
voisin de siège m’expliquait sa « théorie de la musique indépendante »
qui était essentiellement la théorie de la relativité appliqué à cette
industrie musicale. Donc pour lui la musique indépendante se résumait à
ceci : moins un groupe musical est connu, plus il est proche de la
perfection. Donc plus il est connu, plus il s’en éloigne. Ce n’est peut-être pas
la meilleure théorie mais il y a quelque chose dans cette simplification
qui fait écho à la situation du groupe dans le film. Totalement inconnu et
dépourvu de toute influence extérieure, le groupe de Frank propose une musique intéressante,
hors norme et longuement murie. Avec l’arrivée de Jon dans le groupe, celui-ci y
apporte une autre vision et les fait connaître à un plus grand nombre,
apportant au sein des membres des conflits de valeurs. « Soronprfbs »
se transforme alors musicalement en édulcorant son son particulier. Avec le recul, on perçoit cette création musicale comme un besoin thérapeutique plutôt qu'une étape vers la gloire. Frank dresse un portrait tantôt moqueur, tantôt sincère, de l’industrie
de la musique indépendante, de son fonctionnement, de la difficulté et la nécessité de création. C’est aussi une étude de personnages marginaux s’amorçant
sur la caricature pour mieux nous surprendre en laissant leur sensibilité se
révéler.
-David Fortin
Notre cinquième capsule audio:
Notre cinquième capsule audio:
Liste des gagnants :
Ken Ochiai’s “Uzumasa Limelight,” pictured, took the Cheval Noir prize at the 18th annual Fantasia Intl. Film Festival in Montreal. Hugh Sullivan’s “The Infinite Man” was named best first film in the New Flesh Award competition while the Satoshi Kon prize for animation went to Mizuho Nishikubo’s “Giovanni’s Island.”
The festival, which ran July 17-Aug. 5, screend more than 160 films in 216 theatrical presentations. The event received a record 129,000 attendees, up 30% from the 2013 festival.
Leo Gabriadze’s “Cybernatural,” Sarah Adina Smith’s “The Midnight Swim” and Bennett Jones’ “I Am a Knife with Legs” had world premiere screenings, while Mamoru Oshii (“Ghost in the Shell”) and Tobe Hooper (“The Texas Chain Saw Massacre”) were presented with lifetime achievement awards. Other significant screenings include “Boyhood,” “Guardians of the Galaxy,” “Welcome to New York,” “Han Gong-ju,” “Rurouni Kenshin – Kyoto Inferno” and “Frank.”
The next edition is scheduled to for July 16-Aug. 4.
The full list of winners is below:
Cheval Noir Competition
Best Film: “Uzumasa Limelight” (Ken Ochiai)
Director: David Zellner (“Kumiko the Treasure Hunter”)
Screenplay: Billy Senese (“Closer to God”)
Actor: Seizo Fukumoto (“Uzumasa Limelight”)
Actress: Miyuki Oshima (“Fuku-chan of Fuku-fuku Flats”)
Special Mention of the Jury: “Cybernatural” (Leo Gabriadze) for technical and conceptual achievement.
New Flesh Award Competition
First Feature Film: “The Infinite Man” (Hugh Sullivan)
Special Mention of the Jury: “I Am a Knife with Legs” (Bennett Jones) for the audacity of its vision and a talent well worth discovering.
International Short Film Awards
Best Short Film: “Jiminy” (Arthur Molard)
Special Mention of the Jury: “How to Make a Nightmare”(Noah Aust) for its cinematic and psychological vision.
Satoshi Kon Prize for Excellence in Animation
Animated Feature: “Giovanni’s Island” (Mizuho Nishikubo)
Animated Short: “The Portrait Studio” and “Supervenus” (tie)
Special Mention of the Jury: “The Satellite Girl and Milk Cow” (Chang Hyung-yun) for its inventiveness and original story, and “The Looking Planet.”
Audience Award Winners
Asian Film
Gold: “Miss Granny” (Hwang Dong-hyuk)
Silver: “Han Gong-ju” (Lee Su-jin)
Bronze: “Rurouni Kenshin – Kyoto Inferno” (Keishi Otomo)
International Film
Gold: “In Order of Disappearance (Hans Petter Moland)
Silver: “Dead Snow: Red Vs. Dead” (Tommy Wirkola)
Bronze: “The Hundred-Year-Old Man Who Climbed Out the Window and Disappeared” (Felix Herngren) and “Boyhood” (Richard Linklater) (tie)
Canadian Film: “Dys-“ (Maude Michaud)
Animated Film: “Giovanni’s Island” (Mizuho Nishikubo) and “Cheatin’” (Bill Plympton) (tie)
Documentary: “To be Takei” (Jennifer M. Kroot and Bill Weber)
Guru Prize: “Once Upon a Time in Shanghai” (Wong Ching-po)
Most Innovative Film : “Cybernatural” (Leo Gabriadze)
Short Film
Gold: “The Chaperone” (Fraser Munden and Neil Rathbone)
Silver: “Memorable Moi” (Jean-Francois Asselin)
Bronze: “Raging Balls of Steel Justice” (Mike Mort) and “Sea Devil” (Brett Potter and D.C. Marcial) (tie)
Frontieres Intl. Co-Production Market
2014 Frontieres Project Award: “Extraordinary” (Ailish Bracken and Kattie Holly, producers; Mike Ahern and Enda Loughman, co-writers/directors)
http://www.choq.ca/emissions/7eantiquaire
mercredi 30 juillet 2014
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASIA 2014 : capsule 4
Le 7ème Antiquaire revient sur quelques films du festival Fantasia pour cette troisième semaine qui s'amorce
Capsule audio 4 :
Creep |
- Creep (Patrick Brice)
Mark Duplass est un hyperproductif. Il est autant acteur que scénariste, réalisateur, producteur ou musicien (il chante et joue du clavier pour le groupe « Volcano, i’m still excited ») et se retrouve régulièrement à participer à quatre projets par année. Avec son frère Jay, Mark a mis sur pied la « Duplass Brothers Productions » au milieu des années 90 mais c’est surtout en 2004 que les frères Duplass se sont fait connaitre avec le succès critique de leur film indépendant The Puffy Chair. On attribue souvent aux frères Duplass la paternité du sous-genre cinématographique nommé « mumblecore » caractérisé par des productions à très petits budgets, des acteurs non-professionnels et des dialogues naturalistes. Creep, le premier long métrage de Patrick Brice auquel Mark Duplass a participé en tant que coscénariste et acteur, pourrait facilement être qualifié de mumblecore. Il en détient toutes les caractéristiques et l’esthétique qui en découle. Plus connus pour les comédies dramatiques que pour les films d’horreur, les frères Duplass avaient déjà essayé le genre avec leur film Baghead que Mark Duplass avait écrit et réalisé en 2008. Avec, Creep, Mark Duplass s’associent cette fois avec Patrick Brice pour ce projet qui est une variation réussie du film d’horreur de type « found Footage ». Le film vacille entre la comédie et l’horreur et arrive autant à faire rire qu’à faire peur. Josef engage Aaron (Patrick Brice) pour qu’il le suive avec sa caméra vidéo portative et le filme durant quelques jours. Plus les jours avancent et moins les réelles intentions de Josef sont claires. Mark Duplass y interprète magistralement Josef, un personnage aussi effrayant qu’émouvant et réussit à passer régulièrement du personnage « creepy » à celui plus humain qui se confie au personnage d’Aaron. Ce jeu entre l’angoisse et la compréhension affecte tout autant le spectateur qui se questionne tout au long du film. Un petit film indépendant fait à deux têtes qui fonctionne totalement grâce à la profondeur du personnage de Josef et au malaise qu'il projette.
Mark Duplass est un hyperproductif. Il est autant acteur que scénariste, réalisateur, producteur ou musicien (il chante et joue du clavier pour le groupe « Volcano, i’m still excited ») et se retrouve régulièrement à participer à quatre projets par année. Avec son frère Jay, Mark a mis sur pied la « Duplass Brothers Productions » au milieu des années 90 mais c’est surtout en 2004 que les frères Duplass se sont fait connaitre avec le succès critique de leur film indépendant The Puffy Chair. On attribue souvent aux frères Duplass la paternité du sous-genre cinématographique nommé « mumblecore » caractérisé par des productions à très petits budgets, des acteurs non-professionnels et des dialogues naturalistes. Creep, le premier long métrage de Patrick Brice auquel Mark Duplass a participé en tant que coscénariste et acteur, pourrait facilement être qualifié de mumblecore. Il en détient toutes les caractéristiques et l’esthétique qui en découle. Plus connus pour les comédies dramatiques que pour les films d’horreur, les frères Duplass avaient déjà essayé le genre avec leur film Baghead que Mark Duplass avait écrit et réalisé en 2008. Avec, Creep, Mark Duplass s’associent cette fois avec Patrick Brice pour ce projet qui est une variation réussie du film d’horreur de type « found Footage ». Le film vacille entre la comédie et l’horreur et arrive autant à faire rire qu’à faire peur. Josef engage Aaron (Patrick Brice) pour qu’il le suive avec sa caméra vidéo portative et le filme durant quelques jours. Plus les jours avancent et moins les réelles intentions de Josef sont claires. Mark Duplass y interprète magistralement Josef, un personnage aussi effrayant qu’émouvant et réussit à passer régulièrement du personnage « creepy » à celui plus humain qui se confie au personnage d’Aaron. Ce jeu entre l’angoisse et la compréhension affecte tout autant le spectateur qui se questionne tout au long du film. Un petit film indépendant fait à deux têtes qui fonctionne totalement grâce à la profondeur du personnage de Josef et au malaise qu'il projette.
-
The One I Love (Charlie McDowell)
Produit par les
frères Duplass et mettant en vedette le prolifique Mark Duplass, la comédie
fantaisiste de Charlie McDowell The One I
Love fut une excellente découverte du festival. Ethan (Mark Duplass) et
Sophie (Elizabeth Moss) sont en thérapie de couple pour aider leur mariage qui
bat de l’aile et se font offrir de passer quelques jours dans une retraite pour
couples en difficultés. Une fois sur place, ils découvriront que vivent dans la
maison d’invités une version idéale de chacun d’eux. Confrontés à cet autre
idéalisé (ou oublié) ils devront faire face à leurs sentiments divergents face
aux possibilités offertes par ces doubles. C’est sous l’angle de la comédie que
le cinéaste approche cette thématique de science-fiction qui fait justement
penser par moment aux « dramédies » de science-fiction « low
profile » des Duplass comme Jeff who
lives at Home ou Safety Not
Guaranteed de Colin Trevorrow dans lequel Mark Duplass y tient le rôle
principal. Des films de science-fiction misant sur un concept scénaristique original
plutôt que sur des effets visuels. The
One I Love réussit à traiter avec intelligence des relations de couple tout
en offrant un très bon divertissement par l’originalité de son scénario.
-
The Midnight Swim (Sarah Adina Smith)
Lorsqu’on a l’impression
qu’il n’y a plus rien à faire avec le film de « found footage », la cinéaste
Sarah Adina Smith réussit à se réapproprier ce sous-genre souvent associé au
film d’horreur pour en faire un film, presque bergmanien, suivant trois sœurs
qui retournent à la maison familiale quelques jours suite au décès de leur mère,
et devront confronter leur passé. L’une d’elles sera constamment derrière la
caméra pour filmer ce qu’elle appelle les archives familiales pour un éventuel
documentaire. La mère, qui était une scientifique un peu excentrique, n’est
jamais remontée d’une de ces régulières plongées dans le lac « spirit lake »
pour y faire ses nombreuses recherches sur la mystérieuse composition du-dit
lac. Tout en douceur, légendes fantomatiques, spiritualité et liens entre les
éléments se faufilent subtilement dans ce récit où se mélangent les genres. On
est dans un espèce de conte réaliste avec Midnight
Swim. Une expérience envoûtante réalisée avec peu de moyens par une très
jeune cinéaste à suivre.
-
Creeping Garden (Tim Grabham, Jasper
Sharp)
Bien que le
festival Fantasia soit plus connu pour sa programmation de films de fiction, il
ne faudrait passer à côté des documentaires, souvent en marge de ce que nous
offre habituellement ce genre. The
Creeping Garden fait partie de ces belles trouvailles documentaires offertes
par les programmateurs du festival. On y traite des myxomycètes, ces organismes
étranges qui sont souvent pris à tort pour des champignons car ils en présentent
certaines caractéristiques mais qui sont en partie animales, fungi et végétales.
Les cinéastes Tim Grabham (artiste visuel/iloobia cinema) et Jasper Sharp
(auteur spécialiste du cinéma japonais et co-créateur du site Midnight Eye) ont
réalisé un documentaire scientifique qui démontre une poésie visuelle faisant
parfois écho aux films scientifiques de Jean Painlevé. Le film est visuellement
très beau lorsque les cinéastes laissent les myxomycètes prendre tout l’espace
de l’écran. On y découvre alors par la magie de la microscopie un monde aux
multiples schémas et couleurs qui se développent sous nos yeux à vitesse
accélérée. Il s’en dégage une atmosphère étrange que la musique de Jim O’Rourke
souligne subtilement. Une fois l’émerveillement pour ces créatures passé, le
film donne la parole à diverses personnes utilisant les myxomycètes chacun à
leur manière. Que ce soit un spécialiste de la robotique, un archiviste des
champignons, ou une artiste qui les utilise entre autre pour la production de
schémas visuels. Gageons que ces espèces de « blob » intelligents sauront
exercer la même fascination sur vous.
-
Starry eyes (Kevin Kolsch, Dennis Widmyer)
Déception. Le
film part sur une idée qui aurait pu être intéressante: La corruption des dirigeants
des studios hollywoodiens, l’ambition maladive des jeunes filles voulant
devenir des stars, la difficulté à réaliser un projet de film dans cette grande
ville du cinéma. Le tout est raconté de façon métaphorique dans un film d’horreur
qui, partant sur un ton fantastique (et encore intrigant) se dirige ensuite vers le
"slasher" violent (beaucoup moins intrigant). Malheureusement, ce n'est ni la bonne trame sonore synthétique 80's, ni la "surprise" finale qui peut racheter la minceur du film. Dire que j’ai manqué une projection 35mm de
Boss Nigger pour ça. Ceci dit, le film est techniquement bien fait au niveau des effets sanglants et du maquillage alors il risque tout de même de plaire à certains.
-
Predestination (Michael Spierig, Peter
Spierig)
Surprise totale
que ce film. Le film que personne n’a vu venir. On devait être une bonne partie
de la salle à penser aller voir le prochain film des frères Spierig, c'est-à-dire
un film de science-fiction avec une belle esthétique, de l’action occasionnelle et une intrigue
intéressante mais déjà vue. Un divertissement sympathique quoi. Ce fut tout
sauf ce à quoi on s’attendait. Il serait impossible de résumer le film sans
vendre de « punch ». Sinon qu’on a affaire à un agent de voyage
temporel qui doit retourner dans le passé pour empêcher un évènement de se
produire. Cette mission implique la rencontre de deux personnages interprétés
par Ethan Hawke et Sarah Snook (découverte totale que cette actrice qui livre
une performance incroyable) qui vont chacun se raconter leur histoire
personnelle. Des révélations surprenantes en ressortiront. On peut déjà prendre
le pouls du film avec sa très longue scène d’introduction dans laquelle le
personnage interprété par Sarah Snook raconte la surprenante histoire de sa vie
au personnage interprété par Ethan Hawke. Non seulement on y découvre un film
au rythme lent et posé mais un film qui demande une écoute patiente et
attentive pour comprendre l’ampleur du récit et éventuellement faire les liens nécessaires
lorsque le film prendra tout son sens. L’histoire elle-même et les révélations
qui en sortent sont fascinantes. Le fait que je ne m’attendais pas du tout à ce
que le film fut réellement a probablement joué sur mon enthousiasme. Je serais donc
très curieux de le voir une deuxième fois, non seulement pour réévaluer le choc
et la pertinence du film mais parce que c’est justement le genre de film qui demande
à se faire regarder de nouveau pour mieux comprendre la complexe toile
scénaristique d’un type de récit généralement difficile à faire fonctionner.
-David Fortin
programmation du festival Fantasia
http://www.fantasiafestival.com/2014/fr/
-David Fortin
programmation du festival Fantasia
http://www.fantasiafestival.com/2014/fr/
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