C'est la réalisation d'un rêve! Je suis dans un magasin de comic-book, entouré de compagnons geeks de tout acabit et je déblatère sur la "consécration" de la pop-culture! Hasta la victoria siempre!!!! Au menu: état de l'industrie de la bande dessinée, des coups de cœur de jeux vidéos, de mangas, de supports électroniques, le tout présenté par individus de taille (dont le moindre n'est pas le bédéiste Jimmy Suzan qui vient parler de ses projets). Merci aux Mystérieux Étonnantsde leur invitation. Live long and prosper...
POUR ÉCOUTER CETTE ÉMISSION' CLIQUER ICIBen oui les aminches! Comme vous avez tous été des auditeurs formidables, nous finissons la saison avec une édition toute spéciale de notre traditionnelle émission de Noël. Un petit cadeau pour les geeks et les geekettes; on vous aime, bande de petits tabarnacs!!!!!!Le titre de l'émission de cette semaine dit pas mal tout hein?
Vos animateurs se pencheront tout à fait sérieusement sur le Père Noël au cinéma: ses premières apparitions, les facultés qu'on lui attribue, son évolution en rapport aux progrès de l'époque. Plus encore, nous vous expliquerons, d'une manière absolument sentencieuse, comment et en quoi le Père Noël est le plus important super-héros du Panthéon mythologique moderne, de l'importance de le définir de la sorte et de l'absolu nécessité de perpétuer sa légende. La Sainte trinité américaine? Y'a le p'tit Jésus, Superman et le Père Noël, c'est bien connu. Pour nous écouter, cliquer ici
"Je vais présenter au monde Celui qui a tout vu, Connu la terre entière, Pénétré toutes choses Et partout exploré…."-L'épopée de Gilgamesh (18ème siêcle avant J.C)
Première phrase répertoriée dans un contexte narratif de l'histoire humaine
Je ne suis pas le seul à voir fait la corrélation; les super-héros sont la continuation directe de nos plus séculaires histoires, l'écho de nos toutes premières légendes. L'analyse est évidente mais profonde à la fois. Ces personnages en collants ne sont rien de moins, au sens le plus Jungien-Campbellien du terme, que la récupération moderne de nos plus ancestrales aspirations. Ils servent à perpétuer un système idéologique qui semble, du moins en apparence, benoitement dichotomique et simpliste, mais qui recèle en son coeur/choeur de profonds concepts philosophiques. Ils sont, très simplement, le panthéon d'une mythologie moderne. Même un piètre scénariste de bédé ne peut se tromper en faisant l'exaltation de tels concepts. On devine que les meilleurs d'entre eux peuvent même mener le lecteur à une certaine transcendance (les lecteurs du Promethea d'Alan Moore savent de quoi je parle!). Je vous propose ce papier sur Hulk si le sujet vous intéresse.Cela dit, si mythologie et super-héros ont toujours fait bon ménage, il en va tout autrement de la religion. Excluons Superman, Christ à la cape rouge, élevé par un couple humble et fruit d'une "immaculée conception", envoyé du ciel par un père tout puissant et dont le nom même (Kal-el) veut dire fils de Dieu. Mais est-ce que Superman est croyant? La plupart des auteurs évite nt prestement cette épineuse question. À ma connaissance, il n'y a qu'une seule série ayant eu le courage de s'aventurer sur ce terrain glissant; le troisième chapitre du "Infinity saga", Infinity crusade où, sous l'égide d'une démiurge despotique (The Goddess, un concentré de Bien absolu provenant de la conscience d'Adam Warlock), les super-héros de Marvel se mènent une guerre "sainte". Les croyants contre les athées, rien de moins.Outre ces quelques exceptions, le sujet est rarement évoqué. Excluons derechef le machiavélique Bibleman, redoutable outil de propagande d'extrême-droite évangéliste, concentration d'éléments"cools" servant à contrôler l'imaginaire des enfants états-uniens. Il a une armure high-tech qui fonctionne avec "l'énergie de la foi" et un sabre laser "de l'esprit". Amen osti! Le problème avec lui, c'est que ses vilains sont généralement plus cools que lui: Slacker, chantre de la paresse, peut vous attaquer avec son Lazer of Laziness. Wow! On l'aime déjà! Et que dire du drop-out rappeur qui cherche à vous éloigner de l'évangile, 2 kul 4 skul!!!!!
Les connoisseurs de comics ne sont pas dupes; Bibleman est tout de mauve vêtu (les mauves, de Squeletor à Joker, c'est des méchants, c'est bien connu...faites l'exercice) J e me suis donc penché sérieusement sur la question. Je n'ai pas eu à chercher longtemps. Je sais maintenant que The Thing est un juif pratiquant... Que Rorschach est strictement objectiviste, Superman est méthodiste, The Beast est épiscopalien, les Wonder twins sont mormons (c'est pour ca qu'ils viennent en paire les ostis!), The Shadow est bouddhiste, Batman a perdu la foi. J'ai même appris le nom d'une religion qui m'était inconnue, les Yazidis. Ces informations, je les tiens d'un site fascinant, le Religious affiliation of comic-book characters qui répertorie avec moult détail LA TOTALITÉ des héros et vilains croyants, athées ou pratiquants d'un religion "fictive". On apprend même que Dieu (la version de MArvel comics) croit en lui-même!!!!!!!!! The power was inside him ALLLL ALONG!
Vous pouvez même contribuer à la banque de données! Fascinating!
In capes we thrust my brothers, in capes we thrust!
Après avoir regarder le vidéo, fermez les yeux et écouté le... Ce son est est celui de vos pires cauchemars. Tout ça est véritablement une horrible scène de Bosch, une punition infernale, une attaque de bébés rampants diaboliques qui vont bouffer ton âme. Comme si cette femme produisait sans aucune forme de contrôle des hordes de mioches identiques et ricanants qui vont ramper sur la terre, de plus en plus nombreux...pour toujours.
Récemment, une photo d'une dame parlant dans son portable a été ¨aperçue¨ dans un film de Chaplin, Le Cirque (1928): Depuis, ce phénomène peu connu mais fascinant qu'est l'abolition de la notion d'espace-temps dans une espace diégétique permettant à des Peutêtraunautes des explorations conceptuelles apparait subrepticement dans les médias. C'est d'ailleurs un prodige que le cinéma, art de lumière et d'espaces inexistants, a toujours su contenir en son fort intérieur, la possibilité de l'écran comme machine à voyager dans le temps, comme outil d'exploration des mondes imaginaires. Oscillant à la même intensité qu'un œil au repos, l'écran de cinéma est un parfait outil d'hypnotisme, nous permettant de s'autosuggèrer dans un autre temps-espace.
Le cinéma nous permet de plier la réalité à nos besoins, à nos attentes, à nos rêves.
Cette semaine à l'Antiquaire nous retracerons deux des précurseurs du mouvement peutêtraunaute au Québec: Blaise et Adrien.
Nous savons très peu sur ces deux animateurs si ce n'est de cette petite entrée disponible à la BANQ qui les décrit comme :
Animateurs à succès moyens pour la chaîne CRBC (1923 à 1946).
En plus de cette entrée, nous savons que l'émission à laquelle ils participaient fut abruptement retirée des ondes la semaine du 2 Mars, 1946. Les histoires racontent que l'un deux auraient mystérieusement disparus, laissant l'autre animateur dans une psychose hallucinée, aucun testament de court ni d'avis de disparition corrobore cette histoire.
Malgré cela, ce sera notre dessein cette semaine de vous amener dans les marges de l'expérience radiophonique: nous vous présentons un des seuls enregistrements de cette émission à avoir survécu l'épreuve du temps. Cliquez ICI pour l'écouter.
Aujourd'hui, le 7ème remonte aux fondements du cinéma d'horreur japonais, question de dénombrer les codes qui hantent le genre depuis plus de 10 ans (pas seulement au Japon par ailleurs)
On parlera plus particulièrement de Kaneto Shindo, , le grand-père illégitime du genre et de ces films Onibaba et Kuroneko. On vous parlera aussi d'un film peu connu mais étrangement visionnaire, A page of madness, film de 1926 réalisé pas Teinosuke Kinugasa, Un chien Andalou avant l'heure. Nous vous relançons à l'instant la totalité de notre article sur ce film inconnu, bande de chanceux.
Depuis quelques jours, je suis malade comme je ne l'ai pas été depuis 10 ans. La totale: infection de la gorge et des muqueuses, sinusite, trachéite et bronchite. Shit. Un puissant combo. Ma tête est littéralement si lourde que je peine à rester debout. En congé pour encore une semaine. N'allez pas croire que je me plains; quand ces rares états seconds me prennent de force, je sais les faire jouer en ma faveur. C'est un congé forcé dans un état second, entre le méditatif et le végétatif. Ces miettes de ma tranche de vie ont une utilité, suivez moi...
C'est dans cet état que j'écoutai à nouveau Twin Peaks au complet, question d'en célébrer l'anniversaire et de me préparer pour notre imminente émission sur le sujet. Twin Peaks au complet en trois jours, la gorge pleine de morve en crachant du sang (rien de moins). Cracher du sang, c'est un état idéal pour écouter l'opus de Frost et Lynch, surtout quand on savoure l'humour de la situation entre deux flaques de flegme. Garmonbozia! Twin peaks est désormais engoncé en moi jusqu'aux viscères. Après Twin peaks, un grand manque. Où vais-je aller chercher mon garmonbozia?
Je l'ai trouvé dans un endroitsecret, peu visité, un coin d'ombre plus ou moins oublié de l'histoire du cinéma. A page of madness, film japonais de 1926 de Teinosuke Kinugasa. Offert en cadeau par une grande âme. Une pièce de mon puzzle personnel se pose d'elle-même, avec une précision qui tient du sortilège.
Qu'en est-il du film? Inexistant en DVD. Perdu pendant 50 ans, le réalisateur retrouve son film dans un hangar et le remet en circulation. C'est un des rares films du cinéma japonais muet qui a survécu. Il dure une heure, tops.L'épineuse question de ce qui fait la légitimité d'un chef d'oeuvre traverse maints fois l'esprit du spectateur en le regardant. Plusieurs plans de ce film dépassent largement en profondeur et en inventivité la recherche formelle des expressionnistes allemands. C'est horrifiant. Tout dans ce film est horrifiant jusqu'au sublime. Le thème, certaines images, la disparition du film, l'absence de consécration...
Ce n'est pas que le film fut simplement en avance sur son époque. Le terme avant-gardiste est trop faible pour le décrire. Il est, bien littéralement et complètement, au delà de tout ce qui se faisait à l'époque. Il est aujourd'hui parfaitement aligné avec le préoccupations esthétiques du vidéoclip et du film d'art. On pense justement à Lynch (son court de 55 secondes pour le centenaire du cinéma était assez similaire), à la Nouvelle vague japonaise, aux nombreux films d'horreur nippons.
Même les films les plus maîtrisés de l'expressionnisme allemand ne génèrent pas ce potentiel de terreur. On a parfois l'impression de regarder le vidéo maudit de Ringu et l'atmosphère est incontestablement celle du jeu vidéo Silent Hill (belle ironie: le jeu est fortement inspiré par Twin peaks et Jacob's ladder, deux créations qui viennent spontanément à l'esprit en regardant A page of madness) .
Je suis assez catégorique sur l'importance cruciale que ce film a du avoir sur l'imaginaire horrifique nippon, bien avant les premiers kwaidans. Le sujet n'est guère de tout repos. Un vieil homme accepte d'être concierge bénévole dans un asile psychiatrique pour s'occuper à distance de sa femme internée après qu'elle ait noyé délibérément leur bébé.
À travers le regard du vieil homme, un kaléidoscope de folie, allant de la femme qui danse jusqu'à saigner des pieds aux vieillards lubriques . Des légumes qui bavent, des yeux vides, des hystériques. Un quantité énorme de douleur traverse les couloirs de cet asile et les démons s'en régalent.
Le film ne démontre aucune condescendance à montrer les patients de l'asile; juste une profonde mélancolie à tracer leur enfer personnel ou pire, leur paradis.
Je suis dans mon salon en 2010, la gorge et la tête pleine de bactéries et de vices, à regarder un film introuvable qui aura un siècle sous peu et qui est un magnolia noir et blanc ou sont logés toutes mes obsessions cinématographiques.
En ce qui me concerne, ce n'est pas de la chance, ce n'est pas une découverte...c'est de la Grâce, purement et simplement.
Je dois quelque chose qui transcende le remerciement à Monsieur David Fortin, documentaliste à la cinémathèque, homme d'une énorme culture, pour la découverte de ce film. Je lui dois désormais mon allégeance. David, roi de tout un royaume, Amen.
C'est toujours suite à une séance amoureuse matinale que l'envie me prend d'évoquer des sujets saugrenus (généralement à caractère sexuel, on devinera). Récemment, sans crier gare, post -coital et taquin, je me suis surpris moi-même à parler sur l'oreiller de bestialité. Il faut dire que j'avais failli me faire lécher le gland par un chat curieux, quelques secondes plus tôt. Heureusement, l'événement aurait été accidentel. Peut-être suis-je vieux jeu, mais j'aime les chats (et le reste des bêtes) d'un amour platonique. Après la peur initiale s'ensuivit le rire, les anecdotes salaces et une discussion générale sur les mythes urbains: une fille, un chien et du beurre de cacahuète (un film pour toute la famille!), le fermier et la narine de veau...les japonaise et les tentacules...
"Des tentacules?" de rétorquer mon amoureuse. "Ben voyons donc..."
Inutile de vous décrire l'incrédulité tout à fait justifiable de la femme que j'aime sur ce sujet pourtant séculaire... Devant cette incrédulité, je suis porté à l'évidence de la nécessité d'un article de fond sur le sujet. Je ne prétendrai pas à l'exhaustivité; un simple survol thématique suffira aux néophytes. L'exégète trouvera son compte dans certaines évocations pertinentes et des théories imagées.On doit essentiellement la fascination du "sexe tentaculaire" à ces braves gens du soleil Levant. Un adage de Lao-Tseu va comme suit :"dis moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu baises". C'est d'ailleurs au Japon, dit-on, qu'on trouve un charmant restaurant où pour la rondelette somme de 7000$, vous pouvez baiser votre repas vivant avant de le déguster. Dit-on. On retrouve en outre les premières manifestations de pornographie tentaculaire nippone au tout début du 19ème siècle et ce, bien avant l'apparition des premiers textes de H.P Lovecraft où la suggestion du viol par des créatures marines hybrides et démoniaques font figures de récits fondateurs."Le rêve de la femme du pêcheur" estampe érotique de Hokusai Karsushika, 1820
Il est cependant clair que l'explosion des archétypes Lovecraftiens dans la culture populaire typiquement nommés les mythes de Cthulhu (voir la créature en bas), aura considérablement enflammé l'imagination des Japonais. Ces visions de femmes impuissantes et violées dans tous les orifices par des démons antédiluviens est une extension justement "tentaculaire" de mythes Lovecraftiens. Chez Lovecraft, l'horreur est bel et bien un phénomène physique, naturel, entrainant chez l'homme un viol de l'esprit, une destruction de l'entendement. Les japonais auront conjugué ces notions à la pornographie, au viol total.
Depuis, on retrouve "le viol tentaculaire" dans toutes les sphères de la culture populaire nippone. Les mangas:
Les animes, (les dessins animées appelés les hentais):L'art pornographique conceptuel: ...et conjugués à d'autres sous-genres, comme le cyber-punk...Or, le phénomène n'est pas strictement japonais. Ce que les japonais ont grappillés à Lovecraft, la dimension sexuelle de ces imageries, les occidentaux "nipponophiles" l'ont récupérés également, souvent en le conjuguant au cyberpunk:
Ridley Scott avec "Alien":Cronenberg avec "The Naked Lunch"
Zulawski avec "Possession": La petite sirène:Chose certaine, la recette reste sensiblement la même partout dans le monde: une jeune femme innocente se fait violer dans tous les trous en même temps. avec des degrés variables de plaisir. Comme il est plus au moins interdit de montrer des pénis au Japon, on devinera que le tentacule aura fait office de remplacement de fortune. Ce qui rend le phénomène intéressant, c'est qu'il est véritablement devenu une sous-catégorie de la pornographie. Il se sera insinué dans la réalité. La chose est d'emblée ambiguë que les victimes de ces appendices sont souvent vaguement satisfaites par ces pénétrations intégrales. Au Japon, la consommation des hentais est faite par une majorité écrasante de femmes (des femmes occidentales ont aussi un intérêt marqué pour la chose) . Le néophytes n'aura aucune difficulté à trouver un véritable film où une femme se fait pénétrer par des tentacules. Des sites se dédit spécifiquement à la chose, qu'elle soit fictive comme le site Rough Tentacle Hentai:
Ou véritable. (MISE EN GARDE: Cliquer sur la photo pour une vidéo. Soyez conscient de la nature particulièrement choquante de la chose et prenez une grande respiration avant) Mais que représente véritablement ce fantasme? La mémoire distante et atavique d'une sexualité informe et protoplasmique, où tout était à la fois pénétrant et pénétrée? La mise en scène d'un désir de viol intégral, commun aux femmes et aux hommes, socialement acceptable parce que fantaisiste? Le symbole de la domination sexuelle des femmes japonaises, conditionnées à faire croire que leur soumission et leur souffrance leur est plaisante? Il suffit de regarder un film pornographique avec des japonais pour voir comment cette attitude est omniprésente: les pornstarlettes japonaises sont présentées comme d'éternelles fillettes innocentes subissant, entre le consentement résigné et l'extase, les risibles prouesses d'hommes abusifs n'ayant par ailleurs aucunement les phallus volumineux si fortement prisés par la pornographie occidentale. Les tentacules violeurs des japonais sont-ils l'illustration inconsciente d'un complexe d'infériorité génitale? Je ne parle pas simplement de la taille du pénis mais aussi de cette peur du sexe féminin, abysse apparemment insondable d'où surgit la vie hurlante et fumante, vision d'horreur pour bon nombre d'homme. Faut-il, symboliquement, un énorme tentacule Lovecraftien pour sonder cette abysse? Est-ce le fantasme de vengeance d'hommes incertains de leur capacité à satisfaire une femme? Est-ce la vision que certain d'entre nous avons de la femme, un puits sans fond de désir impossible à remplir? N'allez surtout pas croire que l'occident est en reste: des variations de ce phénomène se retrouve partout dans notre pornographie. On y retrouve des scènes de phallus volumineux pénétrant tous les orifices d'une femme simultanément, dans une espèce de danse frénétique et cadencée, devenant parfois autant de visions cauchemardesques de corps protéiformes, de chairs en métamorphose, dépersonnalisées et sans visages.
Toutes ces réponses ont probablement une certaine validité. Or, arrêtons nous sur le nom du grand-père involontaire de ce sous-genre: H. P Lovecraft. Peut-être que la clé d'une autre explication se trouve dans l'étymologie tout aussi involontaire de son nom (Merci à Somoza!).
"Love"=amour. "Craft"= un art, une méthode, une technique.
L'amour/le sexe en tant que méthode, technique, mécanique, froide et visqueuse. Les créations de Lovecraft, des créatures d'amour/de sexe mécanique, physique, des machines corporelles de pénétrations absolues, d'infiltration totale. Des créatures qui violent la réalité et s'infiltrent partout dans l'existence.
Le viol tentaculaire, ce n'est rien d'autre que ça. L'excitation par l'avilissement, l'écrasement de l'homme par la vie déchainée, le forçant à l'humilité. Les femmes comme les hommes sont ici dans l'avilissement: devenant une victime, la femme connait enfin la satisfaction et bien que ces mises en scène sont le fruit d'esprit masculin, on remarquera que ce dernier est absent de l'équation sexuelle. Il est en conséquent inefficace.
Le viol tentaculaire devait tôt ou tard s'infiltrer dans la pornographie qui n'est au final rien d'autre que l'excitation par la démesure et l'avilissement volontaire.
Sur la photo plus haut, tirée du film "Trois hommes et un bébé", on peut entrevoir une silhouette étrange derrière les rideaux. Est-ce:
A) Le fantôme d'un petit garçon mort hantant le plateau de tournage et apparaissant à l'écran à l'insu de l'équipe de tournage? B) Une erreur causée par la négligence du réalisateur, Mr.Spock? C) Une découpure cartonnée de Ted Danson qui sert à vendre de la bouffe pour chien? D) La puissance de l'inconscient qui se déchaine quand vient le temps de perpétrer de légendes? E) Vous ne savez pas et êtes indifférents à la chose
Si vous avez répondu A, B, D ou E, l'émission de cette semainea été pensée pour vous. Elle vous apprendra les rudiments qu'il faut posséder pour survivre en tant que cinéphile dans notre monde barbare. Sinon écoutez là quand même parce que ça va être drôle.
Ah non! Pas encore une autre émission sur The Exorcist!!! Pas tout à fait. Restez avec nous. Il estvrai que nous avons beaucoup parlé de ce film. Notre toute première émission, ici même, en déblatérait. Notre émission théorique sur le changement de parallaxe en cinéphilies'appuyait sur le film pour étayer certains points de vues,de même que ce pertinent papieroù une analyse du film est fait selon une parallaxe vaudou.
Non. Cette semaine, nous parlerons du thèmede la possession démoniaque au cinéma, plus spécifiquement des rip-offs (les copies délibérées, entendre "les déchirures de") du grand film de Friedkin (cliquer ici pour nous écouter). L'exorcisme étant à nouveau fashionable, au cinéma comme dans la "vraie vie"(le Vatican vient de remettre au goût du jour les Rituels romains pour les besoins), le sujet semblait s'imposer. Nous tenons par ailleurs à souligner que nous ne nous sommes pas inspiré du dernier numéro de MAD MOVIES. C'est une coïncidence fortuite et si vous ne nous croyez pas, votre mère taille des pipes en Enfer! Hi hi hi!Le sujet semble badin. Ce n'est guère le cas; la vision que le cinéma perpétue de la possession est hautement évocatrice de nos craintes les plus métaphysiques et de la condition féminine. D'ailleurs, c'est précisément les films qui ont tentés de copier et d'émuler directement The Exorcist qui sont les plus intéressants, non pas ceux qui tentaient de réinventer le sous-genre. Dans leur volonté d'imitation directe, les rip-offs sont à peu de chose près nuls; c'est tout le reste de ce qui constitue ces copies qui les rendent importantes. Elles sont toutes uniques dans leur volonté d'imiter. Et n'allez surtout pas croire que la possession n'est que l'affaire de Satan qui plotte des fillettes. Oh non monsieur!
Parfois, c'est l'âme d'une sorcière cochonne du Moyen-Âge italien qui possède une bourgeoise... (à partir de drette là, cliquer sur toutes les photos pour une description des films d'où elles proviennent)
...d'autre fois, c'est Eshu, le dieu africain trickster Yoruba qui décalisse une fille du ghetto...
...et parfois, les madames sont maganées parce qu'elles sont possédées dans leur utérus... ...ou par des démons amérindiens oubliés... ...ou par des esprits vaudous/Santeria... ...ou des malédictions égyptiennes...
...ou des démons chiens sumériens.... ...ou par deux démons qui veulent juste posséder tes seins (pour vrai! C'était ma pochette de VHS préférée quand j'étais petit!) ..ou alors, le démon te possède en te violant sur une base régulière en te déchargeant des chocs électriques dans la noune...
...et comme si le corps des dames n'était pas assez envahi par toutes sortes de démons, parfois, c'est un robot qui te possède et veut te violer!!!!!!!
OU PIRE!!!!! L'ESPRIT D'UN MÉCHANT NINJA QUI VEUT SE VENGER!!!
Bref, je ne sais pas si c'est juste moi mais il me semble que quelque chose de terriblement crucial est articulé à propos de la condition féminine. Vous savez, la dépossession du corps, le viol...ces chose là... Avant de partir, un petit bonus: Une scène vitale de l'Exorciste SANS la voix du démon Pazuzu mais belle et bien celle de Linda Blair...freaky à un tout autre niveau!!!!! Cliquer sur la photo pour écouter les enfants!