Cette semaine au 7ème antiquaire, on termine le mois de l'histoire des noirs avec un hommage à Oscar Micheaux. La vie et l'oeuvre du premier réalisateur de cinéma de fiction afro américain; Paul Robeson, les "race films" les "midnight rambles" et quelques analyses de ses plus importants films.
vendredi 28 février 2014
Notre émission du 27 février 2014 (no.287): Hommage à Oscar Micheaux, premier réalisateur afro américain de l'histoire du cinéma
Pour écouter l'émission, cliquer ici
samedi 22 février 2014
Notre émission du 20 février 2014 (no.286): LA BANDE-ANNONCE
Cliquez ici pour entendre l’émission.
LA BANDE-ANNONCE (le Trailer / le Preview / le Coming Attraction, name it). Simple objet de promotion ou création artistique? Comment est-il apparu? On vous fait son historique, ses transformations, ses tendances, les bande-annonces marquantes, l'appréhension des films avec ou sans bande-annonce.
LA BANDE-ANNONCE (le Trailer / le Preview / le Coming Attraction, name it). Simple objet de promotion ou création artistique? Comment est-il apparu? On vous fait son historique, ses transformations, ses tendances, les bande-annonces marquantes, l'appréhension des films avec ou sans bande-annonce.
Le texte qui suit étant plus un
complément à l’émission, écoutez-la donc d’abord :
HISTORIQUE :
Nous nous tiendrons essentiellement du côté
des grands studios américains pour cette émission. Le sujet étant déjà très
large, il nous est plus facile de faire un suivi de l'évolution de la bande-annonce en observant Hollywood et ses studios. Plutôt que de
reprendre tout l’historique qui est déjà développé en détail durant l’émission,
je place ici des compléments et exemples visuels pour accompagner et préciser
ce qui est dit (je rectifie aussi quelques erreurs faites durant l’émission
pour certaines mentions de dates). Nous savons donc déjà que la bande-annonce
est apparue sensiblement en même temps que le cinéma, que les plaques de verres
peintes qui servaient aux lanternes magiques (pré-cinéma) servaient à faire les
« trailers » des premiers films et « sérials » (films à
épisodes multiples) des années 1910 (lanterne magique et plaque de verre http://fr.wikipedia.org/wiki/Lanterne_magique). What Happened to Mary (1912) et The
Adventures of Kathleen (1913) seraient les premiers serials
à avoir utilisé des trailers à la fin des épisodes (d’où le terme trailer) pour
inciter les spectateurs à revenir la semaine suivante afin de voir la suite.
Mais plus précisément, de quoi avaient-ils l’air ces trailers de serials ou ces
bandes annonces promotionnels?
1912 : On voit ici ce qui serait probablement le
premier trailer pour le serial What Happened to Mary (1912). Plaque de verre projeté par une lanterne magique après
l’épisode.
Ici on peut voir la bande-annonce (toujours
sous forme de plaque de verre peinte) pour la promotion du film Her Gilded
Cage (1922) avec Gloria Swanson (à noter : le
nom de l’actrice est plus grand que tout autre lettrage. Comme quoi le star
system était déjà important et les studios misaient sur la star pour vendre le
film).
plus d’information et images sur le sujet
ici : http://ladailymirror.com/2013/07/15/mary-mallory-hollywood-heights-glass-slides-motion-pictures-first-coming-attractions/
1919 : La compagnie National Screen Service est
créée en 1919 et se spécialise dans la fabrication des bandes-annonces. Elle
fournira les studios massivement pour plusieurs décennies.
Plusieurs bandes annonces pour les films de
la période muette du cinéma se retrouvent sur le très beau coffret DVD Treasures
from American Film Archives.
1925 : La bande annonce pour Phantom of the
Opera (1925) dans lequel on nous signale que
l’acteur Lon Chaney a signé un contrat lui interdisant de montrer des images du
visage du fantôme avant la sortie du film. Les producteurs décident donc de
miser sur la curiosité des spectateurs à voir le visage du fantôme durant le
film en les incitant à aller le voir.
1927 : Bande-annonce du premier film parlant The Jazz
Singer (1927) (le premier « faussement
parlant » http://en.wikipedia.org/wiki/Vitaphone)
qui mise une fois de plus sur la surprise de la nouveauté du son synchro dans
le film.
Les bandes annonces des années 1930-40-50
seront souvent caractérisées par des voix fortes d’hommes qui s’imposent tout
autant que les lettrages à l’écran qui nous promettent souvent « Action!
Thrills! Romance! » sur une musique parfois très appuyée. Cependant,
quelques exceptions viennent se démarquer.
1941 : La surprenante bande-annonce pour Citizen
Kane (1941) d’Orson Welles. Avant-gardiste dans son
approche de la bande annonce en la déconstruisant, Orson Welles, tel Dieu,
commande la lumière, un micro, puis c’est avec sa voix seulement (une voix très
reconnue à la radio à l’époque) qu’il s’adresse amicalement au spectateur pour
lui annoncer qu’il regarde une bande annonce mais que nous ne sommes pas dupes
des artifices usuels d’une promotion de film. S’ensuit une présentation des
acteurs tout en démontrant certains artifices cinématographies. Aucune image du
film n’y est montré.
1950 et la télévision:
Les années 1950 voient l'apparition massive de la télévision dans les foyers. Les studios vont beaucoup miser sur celle-ci pour faire la promotion des films afin d’atteindre un auditoire beaucoup plus large. Un exemple marquant est la ressortie en salles de King Kong (1933) en 1952 qui devient un événement cinématographique fort de l’année grâce à la promotion des bandes annonces télé. Les « Tv spots » se transformeront avec le temps jusqu’à produire plusieurs bandes-annonces pour un même film (souvent chaque spot rejoint un public différent). Jaws (1975) en est un bon exemple puisqu’il a eu droit à de nombreuses bandes-annonces télévisées qui sont assurément en partie responsables de l’engouement du public pour le film et son succès sans précédent dans les salles. Dès lors, les studios miseront beaucoup sur les spots télé et sur les heures fortes en auditoire. Dans cette optique, pensons aux bandes-annonces télédiffusées durant le superbowl qui coutent des millions de dollars aux studios. Le précédent pour cette habitude annuelle est arrivée en 1996 lorsque la 20th Century Fox a payé 1,3 million de dollars pour passer en onde durant le superbowl une bande-annonce de 32 secondes pour le film Independence Day. http://www.dailymotion.com/video/x4rxoh_independence-day-super-bowl-trailer_shortfilms
Les années 1950 voient l'apparition massive de la télévision dans les foyers. Les studios vont beaucoup miser sur celle-ci pour faire la promotion des films afin d’atteindre un auditoire beaucoup plus large. Un exemple marquant est la ressortie en salles de King Kong (1933) en 1952 qui devient un événement cinématographique fort de l’année grâce à la promotion des bandes annonces télé. Les « Tv spots » se transformeront avec le temps jusqu’à produire plusieurs bandes-annonces pour un même film (souvent chaque spot rejoint un public différent). Jaws (1975) en est un bon exemple puisqu’il a eu droit à de nombreuses bandes-annonces télévisées qui sont assurément en partie responsables de l’engouement du public pour le film et son succès sans précédent dans les salles. Dès lors, les studios miseront beaucoup sur les spots télé et sur les heures fortes en auditoire. Dans cette optique, pensons aux bandes-annonces télédiffusées durant le superbowl qui coutent des millions de dollars aux studios. Le précédent pour cette habitude annuelle est arrivée en 1996 lorsque la 20th Century Fox a payé 1,3 million de dollars pour passer en onde durant le superbowl une bande-annonce de 32 secondes pour le film Independence Day. http://www.dailymotion.com/video/x4rxoh_independence-day-super-bowl-trailer_shortfilms
Avec les années 1960-70 arrivent
beaucoup de changements. Ce qui caractérisait les bandes-annonces d’avant
disparaît peu à peu. L’expérimentation se fait plus sentir. Les illustrations
graphiques prennent de la place.
Les années 1980-90-2000 verront les spots
télé se multiplier, les teasers apparaitrent et internet venir multiplier les
chances de promotion. Une généralisation de la structure formelle et émotive de
la bande-annonce se fera aussi sentir.
1960 : Alfred Hitchcock s’amuse à nous
faire visiter le Bates Motel pour la bande-annonce de Psycho. Un peu comme pour la bande-annonce de Citizen Kane, le cinéaste ne nous montre aucune image du film mais nous en parle
indirectement. Comme le mentionne Jean-Michel durant l'émission, Hitchcock termine la visite (et la bande-annonce) en pointant du doigt un tableau qu'il dit être le plus important objet du film.
1964 : L’excellente bande-annonce de Dr.
Strangelove de Stanley Kubrick n’est finalement pas
très loin de ce qu’aurait pu faire Arthur Lipsett, cinéaste avant-gardiste de
l’Office National du Film du Canada pour qui Kubrick avait beaucoup
d’admiration (et l’intention de lui demander la création de sa bande-annonce).
1974 : Bande-annonce pour Les
Valseuses de Bertrand Blier (faut bien aller un peu
du côté des français aussi). L’humour est à l’honneur. Ici on ne montre rien du
film mais on en apprend sur les multiples appellations des couilles.
1980 : La bande-annonce pour The
Shining n’utilse qu’un plan du film d’à peine plus
d’une minute. Terriblement efficace, tout est là pour créer l’ambiance du film
et donner sacrément le goût de le voir. Un exemple de comment ne rien montrer
en donnant le ton.
Discuté durant l'émission, voici les exemples de sites Internet ayant apparu dans
les années fin-1990 début-2000 qui, tout en étant une forme de promotion d'un film avant sa sortie en salle, démontrent une utilisation interactive et créative du medium Internet. Se voulant un peu comme un casse-tête
labyrinthique, le site se parcourt, s'explore et nous révèle des
informations sur le film au compte goûte. Ces deux-là m’ont fait passer
beaucoup de temps devant mon ordinateur à l’époque.
2000 : Requiem for a dream
2001 : Donnie Darko
2013 : Le Vine-Teaser fait son apparition (Des teasers
de 6 secondes publiés sur Vine) avec comme tout premier, The Wolverine.
Aujourd’hui la bande-annonce est devenue un
culte pour certains. On pense au film Grindhouse de Tarantino/Rodriguez qui
contient des fausses bandes-annonces qui, elles-mêmes, ont fait naître des
vrais films. Déjà dans les années 1970-80, les collectionneurs les ramassaient
dans les poubelles des exploitants de salles (rappellons-nous que les
bandes-annonces durant longtemps n’avaient pas de copyright et étaient donc
dans le domaine public). Des compilations de bandes-annonces pouvaient aussi se
trouver sur certaines tablettes de club-vidéo ou même en programmation dans
certaines salles. La bande-annonce prend désormais de plus en plus de place,
que ce soit pour la promotion des jeux vidéo ou même d’évènements et de
spectacles. Maintenant tout le monde y a accès à l’aide de son ordinateur, son
iphone, sa tablette.. et une connection internet. La réappropriation des
bandes-annonces par les internautes a fait apparaître des fausses
bandes-annonces dans lesquels on détourne complètement le film ou des
« honest trailers » qui, au contraire, veulent montrer ce que le film
est vraiment.
Terminons sur une note humoristique avec
cet excellente bande-annonce retravaillée du film Blue Velvet de David Lynch.. la comédie de l’été.
-David Fortin
-David Fortin
jeudi 13 février 2014
Notre émission du 13 février 2014 (no.285): PETER WATKINS- de la radicalité comme vertu
Cette semaine, le cinéma de PETER WATKINS.
En focalisant sur ses deux films The war game (1965) et Punishment Park (1971), on vous parle de ce cinéaste en marge de l’industrie cinématographique, suivant une démarche très particulière, exigeant la participation personnelle des acteurs non professionnels dans l’écriture du film, provoquant chocs et débats autour de ses films et ayant assurément laissé des traces sur d’autres cinéastes après lui. À 17h30 sur CHOQ, radio web UQAM ou en archive audio après la diffusion ici même.
jeudi 6 février 2014
Émission du 6 février 2014 (no.284): ROBOCOP, sa vie, son oeuvre
POUR ÉCOUTER L'ÉMISSION , CLIQUER ICI:
Nous dédions cette émission à Alain Magloire, tombé sous les balles d'agents de la paix, avec le symbole du travail dans sa main, que ces derniers auront probablement confondu pour un engin de mort. Qui sommes nous pour remettre en question leurs réflexes et leur entrainement?
À l'aube d'un remake déjà mort à l'arrivée, le 7ème antiquaire fait enfin son émission sur Robocop, et du même coup, notre première sur Paul Verhoeven.
Pour le 7ème, une
pléthore d’éléments font de ROBOCOP un des films les plus brillants de sa
génération, une satire redoutable déguisée en "blockbuster", une tragédie costumée en film de super-héros, un vrai film de MONSTRES, mais où les monstre
ne sont pas ceux que vous croyez. Une déflagration d'ultraviolence servant précisement à la critiquer.
Au delà de ces nombreux éléments, ce qui rend le film important à nos yeux, c’est qu’il révèle avec une certaine prescience la mécanisation du travail policier et ce qu'Antonio Dominguez Leiva appelera dans un fascinant texte sur Judge Dredd (la principale inspiration de Robocop), "les charmes ambigus du super-fascisme,
Et pourtant, Robocop, c’est aussi précisément l’inverse: ce n’est pas le plus efficace policier du monde parce qu’il est mécanisé...c’est le meilleur policier du monde parce que du fond de son conditionnement, c'est sa conscience et son humanité qui refait surface.
Cette semaine, au détour d'une analyse de cet "american jesus" prolétaire, on vous parle de la filiation avec Frank Miller et l'univers des comic-books, de son cousin précurseur The Vindicator (Frankenstein 88 en francais) de Jean-Claude Lord, de l"embrigadement explicitement thatchéro-reaganien qui en est fait dans le complexe médiatico-militaro-industriel", Nixon, la marchandisation du personnage, la victoire faustienne de la corporation et de la putain de statue dont a vitalement besoin Détroit.
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