Le 7ème Antiquaire revient sur quelques films du festival Fantasia pour cette troisième semaine qui s'amorce
Capsule audio 4 :
Creep |
- Creep (Patrick Brice)
Mark Duplass est un hyperproductif. Il est autant acteur que scénariste, réalisateur, producteur ou musicien (il chante et joue du clavier pour le groupe « Volcano, i’m still excited ») et se retrouve régulièrement à participer à quatre projets par année. Avec son frère Jay, Mark a mis sur pied la « Duplass Brothers Productions » au milieu des années 90 mais c’est surtout en 2004 que les frères Duplass se sont fait connaitre avec le succès critique de leur film indépendant The Puffy Chair. On attribue souvent aux frères Duplass la paternité du sous-genre cinématographique nommé « mumblecore » caractérisé par des productions à très petits budgets, des acteurs non-professionnels et des dialogues naturalistes. Creep, le premier long métrage de Patrick Brice auquel Mark Duplass a participé en tant que coscénariste et acteur, pourrait facilement être qualifié de mumblecore. Il en détient toutes les caractéristiques et l’esthétique qui en découle. Plus connus pour les comédies dramatiques que pour les films d’horreur, les frères Duplass avaient déjà essayé le genre avec leur film Baghead que Mark Duplass avait écrit et réalisé en 2008. Avec, Creep, Mark Duplass s’associent cette fois avec Patrick Brice pour ce projet qui est une variation réussie du film d’horreur de type « found Footage ». Le film vacille entre la comédie et l’horreur et arrive autant à faire rire qu’à faire peur. Josef engage Aaron (Patrick Brice) pour qu’il le suive avec sa caméra vidéo portative et le filme durant quelques jours. Plus les jours avancent et moins les réelles intentions de Josef sont claires. Mark Duplass y interprète magistralement Josef, un personnage aussi effrayant qu’émouvant et réussit à passer régulièrement du personnage « creepy » à celui plus humain qui se confie au personnage d’Aaron. Ce jeu entre l’angoisse et la compréhension affecte tout autant le spectateur qui se questionne tout au long du film. Un petit film indépendant fait à deux têtes qui fonctionne totalement grâce à la profondeur du personnage de Josef et au malaise qu'il projette.
Mark Duplass est un hyperproductif. Il est autant acteur que scénariste, réalisateur, producteur ou musicien (il chante et joue du clavier pour le groupe « Volcano, i’m still excited ») et se retrouve régulièrement à participer à quatre projets par année. Avec son frère Jay, Mark a mis sur pied la « Duplass Brothers Productions » au milieu des années 90 mais c’est surtout en 2004 que les frères Duplass se sont fait connaitre avec le succès critique de leur film indépendant The Puffy Chair. On attribue souvent aux frères Duplass la paternité du sous-genre cinématographique nommé « mumblecore » caractérisé par des productions à très petits budgets, des acteurs non-professionnels et des dialogues naturalistes. Creep, le premier long métrage de Patrick Brice auquel Mark Duplass a participé en tant que coscénariste et acteur, pourrait facilement être qualifié de mumblecore. Il en détient toutes les caractéristiques et l’esthétique qui en découle. Plus connus pour les comédies dramatiques que pour les films d’horreur, les frères Duplass avaient déjà essayé le genre avec leur film Baghead que Mark Duplass avait écrit et réalisé en 2008. Avec, Creep, Mark Duplass s’associent cette fois avec Patrick Brice pour ce projet qui est une variation réussie du film d’horreur de type « found Footage ». Le film vacille entre la comédie et l’horreur et arrive autant à faire rire qu’à faire peur. Josef engage Aaron (Patrick Brice) pour qu’il le suive avec sa caméra vidéo portative et le filme durant quelques jours. Plus les jours avancent et moins les réelles intentions de Josef sont claires. Mark Duplass y interprète magistralement Josef, un personnage aussi effrayant qu’émouvant et réussit à passer régulièrement du personnage « creepy » à celui plus humain qui se confie au personnage d’Aaron. Ce jeu entre l’angoisse et la compréhension affecte tout autant le spectateur qui se questionne tout au long du film. Un petit film indépendant fait à deux têtes qui fonctionne totalement grâce à la profondeur du personnage de Josef et au malaise qu'il projette.
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The One I Love (Charlie McDowell)
Produit par les
frères Duplass et mettant en vedette le prolifique Mark Duplass, la comédie
fantaisiste de Charlie McDowell The One I
Love fut une excellente découverte du festival. Ethan (Mark Duplass) et
Sophie (Elizabeth Moss) sont en thérapie de couple pour aider leur mariage qui
bat de l’aile et se font offrir de passer quelques jours dans une retraite pour
couples en difficultés. Une fois sur place, ils découvriront que vivent dans la
maison d’invités une version idéale de chacun d’eux. Confrontés à cet autre
idéalisé (ou oublié) ils devront faire face à leurs sentiments divergents face
aux possibilités offertes par ces doubles. C’est sous l’angle de la comédie que
le cinéaste approche cette thématique de science-fiction qui fait justement
penser par moment aux « dramédies » de science-fiction « low
profile » des Duplass comme Jeff who
lives at Home ou Safety Not
Guaranteed de Colin Trevorrow dans lequel Mark Duplass y tient le rôle
principal. Des films de science-fiction misant sur un concept scénaristique original
plutôt que sur des effets visuels. The
One I Love réussit à traiter avec intelligence des relations de couple tout
en offrant un très bon divertissement par l’originalité de son scénario.
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The Midnight Swim (Sarah Adina Smith)
Lorsqu’on a l’impression
qu’il n’y a plus rien à faire avec le film de « found footage », la cinéaste
Sarah Adina Smith réussit à se réapproprier ce sous-genre souvent associé au
film d’horreur pour en faire un film, presque bergmanien, suivant trois sœurs
qui retournent à la maison familiale quelques jours suite au décès de leur mère,
et devront confronter leur passé. L’une d’elles sera constamment derrière la
caméra pour filmer ce qu’elle appelle les archives familiales pour un éventuel
documentaire. La mère, qui était une scientifique un peu excentrique, n’est
jamais remontée d’une de ces régulières plongées dans le lac « spirit lake »
pour y faire ses nombreuses recherches sur la mystérieuse composition du-dit
lac. Tout en douceur, légendes fantomatiques, spiritualité et liens entre les
éléments se faufilent subtilement dans ce récit où se mélangent les genres. On
est dans un espèce de conte réaliste avec Midnight
Swim. Une expérience envoûtante réalisée avec peu de moyens par une très
jeune cinéaste à suivre.
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Creeping Garden (Tim Grabham, Jasper
Sharp)
Bien que le
festival Fantasia soit plus connu pour sa programmation de films de fiction, il
ne faudrait passer à côté des documentaires, souvent en marge de ce que nous
offre habituellement ce genre. The
Creeping Garden fait partie de ces belles trouvailles documentaires offertes
par les programmateurs du festival. On y traite des myxomycètes, ces organismes
étranges qui sont souvent pris à tort pour des champignons car ils en présentent
certaines caractéristiques mais qui sont en partie animales, fungi et végétales.
Les cinéastes Tim Grabham (artiste visuel/iloobia cinema) et Jasper Sharp
(auteur spécialiste du cinéma japonais et co-créateur du site Midnight Eye) ont
réalisé un documentaire scientifique qui démontre une poésie visuelle faisant
parfois écho aux films scientifiques de Jean Painlevé. Le film est visuellement
très beau lorsque les cinéastes laissent les myxomycètes prendre tout l’espace
de l’écran. On y découvre alors par la magie de la microscopie un monde aux
multiples schémas et couleurs qui se développent sous nos yeux à vitesse
accélérée. Il s’en dégage une atmosphère étrange que la musique de Jim O’Rourke
souligne subtilement. Une fois l’émerveillement pour ces créatures passé, le
film donne la parole à diverses personnes utilisant les myxomycètes chacun à
leur manière. Que ce soit un spécialiste de la robotique, un archiviste des
champignons, ou une artiste qui les utilise entre autre pour la production de
schémas visuels. Gageons que ces espèces de « blob » intelligents sauront
exercer la même fascination sur vous.
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Starry eyes (Kevin Kolsch, Dennis Widmyer)
Déception. Le
film part sur une idée qui aurait pu être intéressante: La corruption des dirigeants
des studios hollywoodiens, l’ambition maladive des jeunes filles voulant
devenir des stars, la difficulté à réaliser un projet de film dans cette grande
ville du cinéma. Le tout est raconté de façon métaphorique dans un film d’horreur
qui, partant sur un ton fantastique (et encore intrigant) se dirige ensuite vers le
"slasher" violent (beaucoup moins intrigant). Malheureusement, ce n'est ni la bonne trame sonore synthétique 80's, ni la "surprise" finale qui peut racheter la minceur du film. Dire que j’ai manqué une projection 35mm de
Boss Nigger pour ça. Ceci dit, le film est techniquement bien fait au niveau des effets sanglants et du maquillage alors il risque tout de même de plaire à certains.
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Predestination (Michael Spierig, Peter
Spierig)
Surprise totale
que ce film. Le film que personne n’a vu venir. On devait être une bonne partie
de la salle à penser aller voir le prochain film des frères Spierig, c'est-à-dire
un film de science-fiction avec une belle esthétique, de l’action occasionnelle et une intrigue
intéressante mais déjà vue. Un divertissement sympathique quoi. Ce fut tout
sauf ce à quoi on s’attendait. Il serait impossible de résumer le film sans
vendre de « punch ». Sinon qu’on a affaire à un agent de voyage
temporel qui doit retourner dans le passé pour empêcher un évènement de se
produire. Cette mission implique la rencontre de deux personnages interprétés
par Ethan Hawke et Sarah Snook (découverte totale que cette actrice qui livre
une performance incroyable) qui vont chacun se raconter leur histoire
personnelle. Des révélations surprenantes en ressortiront. On peut déjà prendre
le pouls du film avec sa très longue scène d’introduction dans laquelle le
personnage interprété par Sarah Snook raconte la surprenante histoire de sa vie
au personnage interprété par Ethan Hawke. Non seulement on y découvre un film
au rythme lent et posé mais un film qui demande une écoute patiente et
attentive pour comprendre l’ampleur du récit et éventuellement faire les liens nécessaires
lorsque le film prendra tout son sens. L’histoire elle-même et les révélations
qui en sortent sont fascinantes. Le fait que je ne m’attendais pas du tout à ce
que le film fut réellement a probablement joué sur mon enthousiasme. Je serais donc
très curieux de le voir une deuxième fois, non seulement pour réévaluer le choc
et la pertinence du film mais parce que c’est justement le genre de film qui demande
à se faire regarder de nouveau pour mieux comprendre la complexe toile
scénaristique d’un type de récit généralement difficile à faire fonctionner.
-David Fortin
programmation du festival Fantasia
http://www.fantasiafestival.com/2014/fr/
-David Fortin
programmation du festival Fantasia
http://www.fantasiafestival.com/2014/fr/