Et le vertige fut.
Vous souvenez-vous, cinéphiles, lecteurs, occultistes d'occasion ou philosophes de circonstances, de la dernière fois où vous vous êtes trouvés devant une oeuvre avec une véritable impression de vertige? La dernière fois que vous avez ressenti de la consternation devant la largesse d'une histoire, avec la sensation tenaillante d'assister à une fornication entre le sacré et de maudit? Voilà une sensation qui ne se présente que très peu dans une courte vie d'homme n'est-ce-pas? Et quand elle vous saisie, cette sensation, quelque chose comme une reconnaissance profonde s'ensuit, non?
Cette semaine, le 7ème vous parle de son plus intense vertige de l'année, "Le Manuscrit trouvé à Saragosse" de Wojcieh Has (1965)
ll y a de ces moments forts rares au 7ème antiquaire où nos explorations cinéphiliques finissent par nous mener ipso facto vers ce genre d'oeuvre. Une histoire qui s'impose sans que nous la connaissions a priori . Ce film au titre maintes fois croisé, murmuré, mentionné au détour d'une autre découverte, comme un livre interdit que seul l'initié peut ouvrir quand il sera prêt.
Cette semaine, le 7ème vous parle de son plus intense vertige de l'année, "Le Manuscrit trouvé à Saragosse" de Wojcieh Has (1965)
ll y a de ces moments forts rares au 7ème antiquaire où nos explorations cinéphiliques finissent par nous mener ipso facto vers ce genre d'oeuvre. Une histoire qui s'impose sans que nous la connaissions a priori . Ce film au titre maintes fois croisé, murmuré, mentionné au détour d'une autre découverte, comme un livre interdit que seul l'initié peut ouvrir quand il sera prêt.
Voilà quelques années, ce fut la découverte du film "A page of madness" de Teinosuke Kinugasa (1926) qui nous procurait ce vertige (un page qu'on imagine bien arraché du manuscrit trouvé à Saragosse, d'ailleurs). Totale consternation en se demandant comment une création à la modernité si féroce n'avait pas trouvé la pérennité qui s'impose dans le panthéon des grandes oeuvres humaines. Je me souviens des mots qui me sont littéralement sortis de la bouche en regardant le film : "C'est aussi vital que Un Chien Andalou de Bunuel...et peut être même encore plus.."
Et c'est encore autour de Bunuel que nous découvrons une autre oeuvre de cette trempe. Nous ne vous mentirons pas; nous avons regardé "Le manuscrit trouvé à Saragosse" parce que ce titre est quelques fois évoqués comme une des plus importantes influences du cinéaste espagnol.
Et le vertige fut...
Certes, le film du polonais Wojciech Has relève le pari improbable de s'approprier une oeuvre littéraire réputée impossible à adapter, d'un auteur lui-même insaisissable. Le roman de Jan Potocki est à la hauteur de son auteur: furieusement exploratoire, moderne, happant au passage des myriades d'influences pour se les approprier et les réinventer. Nous aurons avec nous en studio le professeur, auteur, théoricien et libertin Antonio Dominguez Leiva , pour parler de cet auteur, véritable Buckaroo Banzai des lettres . Un penseur de taille pour en évoquer un autre. C'est de mise...
En regardant ce film gigogne qui lorgne du côté de la fractalité narrative, il devient clair qu'il a immensément influencé Bunuel et le scénariste Jean-Claude Carrière, Jodorowsky et un maudite bonne gang qui ne l'ont probablement jamais mentionné: Robert Altman, le "Magnolia" de P.T Anderson, Le "Dracula" de Coppola pour la facture visuelle. Terry Gilliam au complet...
Et le 7ème ne comprend pas. On ne comprend pas que ce film de soit pas une incontournable référence. La maîtrise du scénario y est tout aussi parfaite que la réalisation. Le sublime, l'horreur y côtoient le drolatique et le folichon. Tous les comédiens sont exceptionnels (sans oublier les femmes, saisissantes de beauté, aux décolletés aussi vertigineux que le film)
Terminons sur cette citation tirée du film, qui explique fort bien sa mécanique en spirale et comment il parvient à conférer une certaine exaltation mystique:
"We are like blind men lost in the streets of a big city. The streets lead to a goal, but we often return to the same places to get to where we want to be. I can see a few little streets here which, as it is now, are going nowhere. New combinations have to be arranged, then the whole will be clear, because one man cannot invent something that another cannot solve".
Et le vertige fut.
En regardant ce film gigogne qui lorgne du côté de la fractalité narrative, il devient clair qu'il a immensément influencé Bunuel et le scénariste Jean-Claude Carrière, Jodorowsky et un maudite bonne gang qui ne l'ont probablement jamais mentionné: Robert Altman, le "Magnolia" de P.T Anderson, Le "Dracula" de Coppola pour la facture visuelle. Terry Gilliam au complet...
Et le 7ème ne comprend pas. On ne comprend pas que ce film de soit pas une incontournable référence. La maîtrise du scénario y est tout aussi parfaite que la réalisation. Le sublime, l'horreur y côtoient le drolatique et le folichon. Tous les comédiens sont exceptionnels (sans oublier les femmes, saisissantes de beauté, aux décolletés aussi vertigineux que le film)
"We are like blind men lost in the streets of a big city. The streets lead to a goal, but we often return to the same places to get to where we want to be. I can see a few little streets here which, as it is now, are going nowhere. New combinations have to be arranged, then the whole will be clear, because one man cannot invent something that another cannot solve".
Et le vertige fut.