Je vais vous faire une confidence.
Je ne me suis que très rarement posé la question à savoir ce qui me définit en tant que canadien. Aucune condescendance, aucun mépris là-dedans. C'est seulement qu'en tant que québécois et montréalais de naissance, j'ai toujours considéré le Canada comme un autre pays, un voisin. Un mystère même.
Mais justement ce voisin, celui qui me "déteste" et que je ne connais pas, il m'est arrivé à quelques reprises de m'interroger sur sa nature, au-delà des clichés. Si si! Une grande part de ce qui me fait aimer la "canuckitude" aujourd'hui, je le dois au réalisateur-scénariste-acteur Don McKellar. Et je sais que c'est le cas de pas mal de québécois aussi...
En l'espace d'une décennie, je croisais ce visage partout: chez Cronenberg, à la télé dans Twitch City, au scénario de 32 SHORT FILMS ABOUT GLENN GOULD et LE VIOLON ROUGE. Puis vint le choc de son film LAST NIGHT, film relatant les dernières heures d'un apocalypse tout ce qu'il y a de plus torontois où il FAIT TOUT (réalisation, scénario et rôle principal). En découvrant le travail de McKellar, je constatais que l'homme était fort souvent présent d'une manière ou d'une autre dans toutes les sphères de la vie culturelle canadienne. Il m'a fait m'intéresser au cinéma canadien, il a aiguisé ma curiosité pour les thèmes qui traversent cette cinématographie. Sans m'en rendre compte, je devenais, un peu plus à tous les jours, maudite engeance, un CANADIEN. Et ça ne faisait même pas mal à ma Québécitude.
Le temps d'une discussion d'une heure et question d'être dans l'air du temps, nous rencontrons l'homme cette semaine (EN GROS ANGLA qui plus est!) Il sera question de crise identitaire sous toutes ses formes, de fin du monde et de José Saramago, de la disparité entre le cinéma torontois et québécois, d'errance et de la dilatation de l'espace comme thème central des films canadiens, de comic-book, de séparatisme et de Geneviève Bujold comme fantasme des jeunes canadiens de jadis
-Francis Ouellette
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