La plupart des cinéphiles connaissent le nom. Comme le terme Macguffin, c'est une appellation créée de toute pièce par le cinéma et qui fait désormais partie de sa terminologie. Pour ceux qui ne sauraient pas qui c'est, AlanSmithee est le nom de rechange emprunté au générique par un créateur de cinéma qui n'est pas satisfait de son film, pour des raisons personnelles ou hors de son contrôle. Au tout début, le nom était surtout attribuable au réalisateur mais depuis, des acteurs, des scénaristes et des artistes provenant d'autres disciplines ont aussi employé le terme. À l'émission cette semaine, nous vous parlerons entre autre des nombreux films attribuables à ce nom.
Ça, c'est pour les "faits". Ce qui nous intéresse ici, ce sont les conséquences occultes de l'existence d'AlanSmithee. Le 7ème se penchera cette semaine sur ces notions cruciales. Première véritable révélation obtenue au terme de nos nombreuses réflexions cinématoccultesà l'émission, après l'invention de notre Tarot de la Lanterne magique, nous commençons à former une dialectique plus raffinée de notre pratique, des rituels précis, une cosmogonie.Il se cache désormais quelque chose de sinistre et fascinant derrière ce nom que les nombreux créateurs frustrés et déçus n'auraient jamais pu prévenir. Smithee attendait, tapis dans l'ombre, d'être révélé par la lumière du cinéma. Ils ont tous invoqué, incarné une entité. AlanSmithee existe. Il n'a peut-être pas de corps, mais l'entité, avec ce qu'elle a de colère, de déception et de peine, est vraisemblablementexistante. Nous avons fait le test: Smithee a désormais tous les attributs d'un démon qu'il est possible d'invoquer et il est maintenant capable de s'infiltrer dans notre monde par ses propres moyens. Sans le savoir, des réalisateurs ont des visions de lui en rêve, en songes et sans trop pouvoir l'expliquer, il le laisse s'incarner corporellement à l'écran, c'est d'ailleurs sa principale méthode d'infiltration dans la réalité consensuelle. Smithee a toujours existé, mais depuis 1967, année précise de sa confirmation, sa puissance s'est affirmée, tel qu'en témoigne ses apparitions de plus en plus nombreuses, principalement chez des réalisateurs ayant emprunté ouvertement son nom.
Dès 1943, des apparitions furtives...chez Maya Deren, prêtresse vaudou renommée, dans son film Meshesoftheafternoon. Deren, sans pouvoir le comprendre et avec la sensibilité magicke qu'on lui connaît, avait déjà pressenti sa présence. Comme Dionysos et Choronzon, évocation du chaos et de l'abysse, sa forme est changeante, difficile à saisir.
Il fait une bouleversante apparition au tout début de WildStrawberriesd'IngmarBergman. On le retrouve également à profusion dans Jacob'sladderd'AdrianLyne. C'est le conducteur du métro qui risque d'écraser Jacob... ...et le passager d'une voiture.
Dans Stuck on you, des frères Farelly, on peut l'apercevoir son visage sous un lit, observant le spectateur. C'est vraisemblablement chez Lynch qu'il fait son apparition la plus troublante. Dans Inland Empire, il est protéiforme et fuyant. Nommer les choses, c'est leur donner de la puissance. AlanSmithee est là pour rester.
Sorte de proto-Indiana Jones moralisateur et ethnocentrique avec beaucoup de footages recyclés d'autres films, Queen of the Amazon (Edward Finney, 1947) suit les aventures d'un héros de safari chauvin, raciste et ne possédant aucune notion de géographie (il chasse le tigre en Afrique!) qui se fait engager par une charmante dame qui voudrait retrouver son fiancé perdu dans une expédition.
Notre aventurier est récalcitrant à offrir ses virils services à la dame en détresse:
Et vous savez comment la dame en question répond à cette conversation insultante et saisie sur le vif? Elle prouve à tout le monde qu'elle sait mieux tirer du pistolet qu'un homme en faisant mouche à la perfection sur 10 cibles.Durant cette scène, seul moment d'intérêt dans un film essentiellement ennuyant, la comédienne a quelque chose de terriblement sexy et frondeur dans l'oeil.
Allez savoir pourquoi, mais la scène m'a donné une surprenante turgescence. Je ne blague pas. Totalement incrédule, l'érection ne voulait pas me quitter. Suis-je devenu érotomane à ce point? Il semble bien que oui. Bref, j'ai promptement entrepris de me satisfaire en regardant cette scène. Je me suis dit que ce n'était pas plus étrange que ces gens se satisfaisant en regardant des culturistes s'enfoncer des courgettes dans le rectum (c'est en fait faux...c'est infiniment plus étrange). Alors que je m'activais, j'avais vaguement l'impression que la dame me trouvait mignon et ridicule à la fois......ce qui m'a fait exploser comme un tube de pâte de croissant Piilsbury coincé dans une porte de char.
J'ai déchargé en faisant pause sur ce plan, qui me semblait tellement insultant:
C'est à ce moment que j'ai eu une idée fulgurante, encore plus que mon viendu.
Dorénavant sur ce blogue, au gré de mes fantaisies, je vous tiendrai fort bien au parfum de mes étranges habitudes cinématonaniques dans une chronique intitulée, Il a bien fallu. Soyez les bienvenus et venez en grand nombre!
PS: La comédienne en question se nomme Patricia Morison et elle fut celle avec la plus longue chevelure d'Hollywood (39 pouces).
Il ne sera pas question ici de Steinbeck. Non, nous parlerons d'un sujet autrement plus vital que ce grand classique de la littérature, les souris au cinéma...
Non attendez...ne partez pas...(que les moines restent au moins). Vous allez voir, c'est tout à fait sérieux.
Cette idée nous a été proposée par Damoiselle LaureAnne, ancienne animatrice ici même à CHOQ.fm de Traach ton geek, collaboratrice aux Mystérieux étonnants, camarade de route. Son vent de spéculation gonfle récemment la voile de l'analyse: allez voir son nouveau blogue The O plato pour le constater. Une émission ensemble se fait sentir hein LAL girl? Allez googler la dame: en 4 novembre 2006, on dit qu'elle a sondé Jarret man. Kinky stuff.
Bref,elle nous propose l'idée, dont nous avons tout de go envisagé l'immense potentiel. L'animal anthropomorphisé, créature de fable et de conte, est de nos jours si omniprésent au cinéma que nous ne le remarquons même plus. Le 7ème pense que le sérieux de la chose est de taille: représentations totémiques puissantes, ces créatures sont absolument partout, infiltrées dans les moindres détails du quotidien. C'est précisément notre inconscience à cette ubiquité qui est fascinante. L'empire continue d'utiliser des totems pour vendre des idéaux, des rêves, des céréales...and it's greeeeeeaaaat.
Incidemment, la souris aura été de tout temps l'animal métaphorique par excellence, en littérature comme au cinéma (la lapin arrive bon second). Symbole de l'opprimé, de l'ouvrier, du peuple juif. Ce dernier symbole est tout particulièrement prépondérant et hautement évocateur.Pour un survol des films abordants cette thématique au cinéma, cliquez ici.
Cette superbe photo de la créature nous provient de Première, l'édition de Décembre 99. page 82.
Il y a longtemps que le 7ème fantasme d'une émission sur Monteiro. Cette dernière décennie, il fut notre découverte marquante, au moment même où il quittait ce monde, en 2003. Ce trésor maudit des portugais est mort avant son doyen Manoel de Oliveira (à 102 ans, Oliveira est le réalisateur le plus âgé du monde. Encore actif aujourd'hui, le vénérable meistre connaissait Monteiro qui avait joué pour lui dans Veredas... en 1978!). Il laisse derrière lui une oeuvre qui échappe à toutes définitions, élusive, libre et frondeuse, comme le bonhomme. Dans la cours des grands, Monteiro est le gringalet inquiétant avec lequel on ne parle pas, respecté mais laissé seul, un peu effrayant. À part en France, où il a une manière de culte, il n'aura été vraiment prophète qu'en son pays et souvent de malheur. La bienheureuse rétrospective de la Cinémathèque québécoise aura fait découvrir le monstre à plusieurs assoiffés d'iconoclasme. Depuis, nous en sommes convaincu, le vide laissé par lui est insondable. Le cinéma n'aura eu qu'un seul homme de sa trempe. Comme le proposait le titre de son film, qu'allons nous faire de cette épée?
Laidmais souverain, vivant mais cadavérique, anarchiste mais bourgeois, athée mais pieux, dandy mais philosophe, raffiné mais vicieux, érotomane mais esthète, vulgaire mais sublime. Entre la pureté et la fange. Rien n'est inconciliable pour César. On pisse dans le Rubicond en sifflant du Wagner.
Pédéraste d'une douceur inouïe, cinéaste d'une ardeur impie... il en était de son sexe comme de sa caméra. Elles dardaient langoureusement, profondément. Indissociable de son alter ego, Jean de Dieu, il fut réalisateur, scénariste, acteur, critique, buveur et fumeur. Il y avait chez lui du Gainsbourg et un brin de Sade, du Woody Allen et rien de Tati. Le cocktail est doux au goût mais ne vous y trompez pas; c'est un tord-boyaux de la plus haute distinction, celui qui va droit au coeur et vous gonfle la bitte.
Conscient de sa laideur et de sa grandeur, il s'est vampirisé lui-même, a exposé son corps décharné à la Lumière, avec toutes ses anfructuositées creusées par le vice. D'une beauté forcément crépusculaire.
C'est cet homme et son cinéma de contraste que le 7ème veut vous faire découvrir cette semaine.
Le film de mon existence est truffé de scènes absurdes. Plusieurs ont été immortalisées. Occasionellement, je vous en partagerai une. Pour la première, je vous présente mon oncle/cousin, Serge...ce n'est pas le clown lubrique.
Cette entrée de blogue est la plus agréable perte de temps que j'ai fait de ma vie. Je l'assume pleinement. Naah. Je me fais des acrêres... Je suis un peu gêné mais impuissant.
J'ai remarqué que très souvent, les geeks sont mystérieusement, étonnamment, de grands animal lovers (de la bonne sorte). Je ne fais pas exception à la règle avec mes cinq chats (en écrivant ceci, je me sens comme un croisement entre Foglia et Kevin Smith). Diantre! La seule raison pour laquelle je n'assène pas un crochet dans la gueule de quelqu'un sur une base hebdomadaire tient à l'effet appaisant qu'a pour mon âme des sites comme Cute overload et autres lolcats. La combinaison Geek-animal lover possède une dialectique riche et complexe, exaltée quotidiennement sur Internet, qui fait opérer chez le sujet un mélange de douceur et de rire qui...
Ah et puis phoque this. On fait un test. Check ça ok:
Ça marche hein? Non? Ok. Resistance is futile. Check ça d'abord:Are we getting somewhere? Non? Je vous terrasse à coup sur avec le prochain.
AHHHH. C'est comme de la porn pour le coeur. No joke. NON! DAMMMN! You a cold, sad muthafucka! Aux grands mots les grands moyens.
VOILÀ. Ça fait chaud en dedans hein?.
Le compagnon animal a d'ailleurs toujours eu une place d'honneur dans le canon super-héroïque. Ça m'a toujours un peu rendu perplexe. Je ne parle pas ici de personnages animaliers anthropomorphiques mais de chat et de chien avec des super-pouvoirs. Traité avec distance, un brin d'humour, le tout peut posséder un certain charme mais très souvent, c'est avec un sérieux tout à fait assumé que ces créatures sont traités comme des véritables héros.
Grant Morisson, ardent défenseur de la cause animale, a créé les plus belles histoires sur le sujet. Dans We3, il réussi l'improbable fusion de Homeward bound et Robocop et ce, sans la moindre complaisance, avec émotion et pathos (cliquez ici pour écouter l'émissiondes Mystérieux sur le sujet). Dans Animal man, il nous fait partager la souffrance d'un avatar de Wil. E Coyote, totem moderne de la cruauté humaine et nous fait ressentir l'intelligence pleine de poésie de dauphins massacrés. Plusieurs sous-textes de ses grandes oeuvres, dans The Invisibles et The Filth tout particulièrement, lui ont servis à faire le deuil de son chat. Il y fait dire à un de ses personnages que le film offrant toutes les réponses au sens de la vie est Walt Disney's The Three lives of Tomasina. Nous avons fait une émission sur le film ici mêmepour cette seule et unique raison. Plus récemment, dans Final Crisis, il a fait participer, avec tout le sérieux du monde, Captain Carrot and the Zoo crew à un conflit d'envergure cosmique.
Geoff Johns nous a fait pleurer la mort d'une courageuse mouche dans Green Lantern et il a fait d'un petit minou le plus sanguinaire Red Lantern de la galaxie, Dex-Starr. (une confrontation avec Krypto, le chien de Superman, est inévitable et fermement attendue)
Le Super-bestiaire est un univers en soi. Dernièrement, Marvel nous a offert le superbe Lockjaw and the Pet Avengers où les animaux de Marvel bravent le temps et l'espace pour sauver l'univers de... Thanos. C'était un petit bijou. C'est même assez sérieux.
Chez Dark Horse (Dark. Horse.), les Beasts of Burden d'Evan Dorkin et Colleen Doran, sorte d'investigateurs paranormaux du monde animalier, aident leur semblable à combattre...un jeune tueur en série se faisant la main sur des chiots et des chatons, des grenouilles lovecratiennes et des rats génétiquement modifiés. Si vous pensez que le tout est mignon, détrompez vous. C'est un des meilleurs comics d'horreur de l'année (et simplement parmis les plus belles illustrations, toutes catégories confondues) .
Évidemment, qui dit Comic book animals ne pourrait passer sous silence Superman et sa superbe ménagerie. Krypto the Superdog, plusieurs fois sauveur de Superman et de l'univers (et ce, je le répète, avec le plus grand sérieux) est le plus célèbre canin de tous.
5 moments marquants (je ne peux pas croire que je fais ça):
1-Dans le Superman de James Robinson, Superman va occasionnellement jouer au frisbee avec son chien...dans l'espace. Ce qui fait considérablement freaker Green Lantern. Il sauve également Superman et Métropolis de l'attaque d'Atlas. Ce qui donne deux pages de comics absolument superbes et absurdes.
2-Dans le grand opus d'Alan Moore, Whatever happened to the man of tomorrow, il se sacrifie pour son maître en tuant Kryptonite man. Triste.
3-En hommage, il fait plus ou moins la même chose dans Infinite Crisis. 4-Décidément, Geoff Johns aime les chiens. Krypto saves the day et combat le Black lantern de Superboy...et il a même pas peur.
5-Krypto a eu deux shows de télé. Deux! En fait, le premier, c'est le remplacement de Georges Reeves après son décès mystérieux...un gars dans un costume de chien!
Sinon, Krypto reste un chien. Il aime chasser des trucs, rapporter les troncs d'arbres que son maître lance dans les champs et régler les cas les plus compliqués de Batman avec son super-odorat même quand il se moque de lui (et il l'a fait souvent). Batman est un jerk.
Non. Krypto se taille la part du lion. Vous savez pour qui c'est dur? Streaky the Super-cat? Non. La voie lactée est sa litière. Beppo the Super-monkey? Non plus. Il peut lancer son caca sur la lune. La vie est dure pour Comet the Super-horse.
Aucun respect. Pas de show de télé, de mini-série, pas même de grand moment héroïque. Pourtant, c'est un centaure immortel et bisexuel amoureux de Supergirl (je ne blague pas). Mais Supergirl le monte constamment et il souffre. Pourquoi elle le monte? C'est totalement inutile. Aucun respect.
Alors ne vous demandez pas d'où vient la malédiction chevaline autour de Superman. Respect.
Génie incontesté du cinéma, théoricien visionnaire, artiste dont l'inspiration est indissociable de ses convictions politiques, SergeiEisenstein réalise en 1944 son film le plus important, Ivan le Terrible. Déjà responsable d'un incontestable chef-d'oeuvre du 7ème art, Le cuirassé Potemkin, il pousse à l'extrême toutes ses considérables ressources avec sa dernière oeuvre. Le film est non seulement celui qui atteint le paroxysme de sa recherche formelle, il est aussi son plus audacieux pamphlet politique, le saisissement accusateur et subtil du zeitgeistd'une société russe de plus en plus complexe qui contemple aveuglément son passé sans en tirer aucune leçon.
Mais c'est pas de ça pantoute qu'on va parler. Noooon madame.
Enfin si. Un peu tout de même. Mais cette semaine il sera question des rapports évidents qu'il y a entre le grand opus d'Eisenstein et...Star Trek. L'a pas venu venir celle-là hein? Engage...Warp 9! Steady as she goes! Resistance is futile. Il sera question évidemment d'Eisenstein, des résonances politiques de son oeuvre, mais nous parlerons aussi de Roddenberry et d'une de ses plus importantes créations, le peuple Klingon. Et vous savez quoi? En associant les deux (croyez moi, les associations sont plus nombreuses qu'il n'y parait), on ajoute respectivement un degré de pertinence et d'intérêt aux deux.
C'est qu'à travers la race des Klingons, Star trek nous a appris pendant 40 ans quelque chose de très précieux sur le relativisme culturel. Comme toujours chez Roddenberry (et les autres créateurs qui ont fait l'expansion de son univers, tout particulièrement Ronald D. Moore), les espèces humanoïdes sont des métaphores pour certaines cultures humaines bien précises. Les Klingons ne furent jamais autre chose que des Russes de l'espace. Précisément l'archétype du Russe ancien tel qu'on le voit dans Ivan le terrible.
Inversement, des nouvelles et fascinantes (fascinating!) pistes d'analyses s'ouvrent à nous lorsqu'on regarde Ivan le terrible en tant que science-fiction, une histoire se passant non pas dans un autre pays mais littéralement sur une autre planète. Vu sous cette parallaxe,on jurerait les civilisations étranges de Flash Gordon ou justement...de Star Trek.
Il n'y a vraisemblablement qu'au 7ème antiquaire que ce genre de transgression peut arriver. On force lesgeeks à entendre parler d'Eisenstein et Marc Cassivi de Star Trek. Ou alors personne n'écoutera cette émission, tout simplement. Je vous plains. Vous ne savez pas ce que vous allez manquer.GeneRoddenberry et SergeiEisenstein. .
Même combat? Quand même pas. Mais beaucoup plus qu'on pourrait le croire. Beaucoup plus... ... ...littéralement.